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20/08/2005

Internet Romance -R4-

                                 

Donc, pas de retournement de situation spectaculaire, nos deux tourtereaux ont parcouru l’Europe pendant cinq à six semaines en filant, semble-t-il, le parfait bonheur.Quel périple pour la petite australienne à peine sortie de son ile-continent.


Nico n’a pas mégoté. Il lui a offert tout ce qu’il y avait de mieux : Concerts, ballets, soirées de rêve, hôtels de luxe… sans  négliger les repas amicaux avec les french-noteurs. 
Nico ne touche plus terre. Il n’en croit pas sa chance. Il ne sais plus que choisir entre le rire du bonheur et les larmes de la séparation.


 

Mary se dit que Nico est un homme amusant et qui a du savoir-vivre. Elle a pris sa grande décision : ce sera le mariage. Est-ce Nico qui a fait une demande formelle ?  Est-ce Mary qui a poussé pour la cérémonie ? On ne sait pas, mais qu’importe, le mariage est annoncé et c’est un Mary-Ann joyeuse qui retourne en Australie pour en préparer les détails.

19:30 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ecriture |

19/08/2005

Internet Romance -25-

La tête débordante d’images, Mary-Ann s’est installée près du hublot dans l’avion Lyon-Paris qui va la ramener vers son Australie natale.
Quelles semaines incroyables ! Quel bout en train ce Nicolas !
Elle qui se croyait particulièrement agitée… avec Nico, elle est archi battue. Il s’est montré d’une efficacité remarquable à combler chaque instant de ce long périple. Pas une seconde d’ennui. Il lui a fait voir tous les lieux dont elle rêvait. Elle va pouvoir raconter tous ça à son père dont elle sait qu’il a toujours rêvé de voyages et d’Europe en particulier. Elle va épater ses copines…
Pourtant elle se pose une question : Ce mariage, est-ce bien sérieux ? Elle a toujours aimé prendre des décisions rapides. A quoi bon réfléchir des mois, des années ? Avec Nicolas elle s’est sentie confortable depuis le premier jour. Il n’a pas de raison de perdre du temps. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Elle est prête à rompre tous les ponts. Nico veut qu’elle vienne en Europe. Elle viendra en Europe.
En échange il a accepté de se marier en Australie. Ce n’est pas facile pour lui, il faut qu’il renonce à sa religion, à ses traditions… Mary-Ann est la dernière à prendre ce genre de chose à la légère. Elle veut trouver une solution qui satisfasse tout le monde.
Malgré tout, elle se demande comment ses parents vont prendre la chose. Et que va dire Tom ? Après tout elle se moque de ce qu’il pense. S’il avait envi de la garder près de lui, il n’avait qu’à s’en occuper avant.
Non, elle s’est sentie très bien avec Nico et sa décision est prise. Elle ne reviendra pas en arrière.

Elle se tourne vers sa voisine, un française. Elle parle beaucoup mieux le français qu’en arrivant. Elle lui raconte qu’elle va se marier, qu’elle sera en blanc, qu’elle va faire toutes les boutiques nuptiales de Sydney pour trouver la plus belle robe de mariée. Elle lui montre la superbe bague avec un diamant de belle taille que Nico lui a offert une.
Non, décidément, jamais elle n’aurait pensé en débarquant à Grenoble qu’elle allait vivre pareille idylle.

Elle se tracasse un peu pour sa maman qui n’est jamais sortie de Sydney, à peine de son quartier. Ce sera difficile de la persuader que l’avenir de sa fille se trouve en France. Tout ce qu’elle sait de la France ce sont des histoires d’explosions nucléaires dans le Pacifique, et Dieu sait si elle n’aime pas le nucléaire… A dire vrai avec papa ce ne sera guère plus aisé. Il a un peu plus voyagé mais ses œillères n’en sont pas moins grandes… Mais il ne lui a jamais rien refusé, surtout pas son pardon…

Après cinq semaines, elle se réjouit de retrouver son Australie, ses parents et même Tom et les enfants de Tom qui lui ont manquée et qui demain lui manqueront encore plus. Nico va lui envoyer des photos de leur périple… Elle espère qu’il n’oubliera pas. Elle sait qu’il n’oubliera. Difficile de trouver plus attentif que lui… C’est un amour se dit-elle en atterrissant à Paris. C’est une bonne décision.

18/08/2005

Internet Romance -24-

Après ce texte un peu chaud, le quotidien à nouveau, en style télégraphique :
« Retour Vendée. Temps passe trop vite. Mardi. Victoria Hall. Concerto Empereur… Notre concerto. Heureux présage. Jeudi. Concerto pour violoncelle de Lalo et symphonie en ré mineur de César Franck. Moins bon… mais Mary aux anges, donc suis content moi-aussi. »
Et les grandes questions :
« Mary ne prend pas de précautions quand nous faisons l’amour. Elle veut un enfant. Avons parlé des risques liés à ma maladie. Elle croit que la prière est la solution. La Science Chrétienne est vitale pour Mary. Je prie aussi. Je suis prêt à me convertir. Mère choquée. Père muet. Tant pis. Mary veut enfants, veut mariage dans sa religion.  Je suis d’accord, d’accord sur tout. »
La grande affaire ! Le mariage était décidé.

Quelques détails restaient à préciser : La date, le lieu et surtout, prêtre ou pasteur. Ce point avait dû faire l’objet de débats. Pourtant, la conclusion en fut rapide. Mary-Ann de retour à la mi-octobre, on décidait que les noces seraient célébrées le 6 janvier, mais j’anticipe. C’est à cause de mes textes indiscrets. Je savais trop de choses que je ne devais pas savoir. Ni au moment repas que j’avais manqué chez TKN, ni la semaine suivante, avant que Mary-Ann ne reparte, nous ne savions quels étaient leurs projets. Louise et moi allions reconduire la belle Australienne à son avion, nouvelle expédition pour Lyon-Satolas, dans la voiture on a appris en confidence ce que je savais déjà que le mariage était pour bientôt.
Je hais les aéroports. Je hais les départs. La file d'enregistrement qui n'avance pas, la crainte de rater l’avion, les gens qui s'agitent, les gens qui attendent. Mary_Ann, elle, est très à l'aise, elle multiplie les petites attentions en direction de Nicolas, minauderies, gestes tendres, elle le rassure. Bientôt, le mariage, elle nous mime l’entrée dans l’église, elle entonne la marche nuptiale. Mendelssohn. Le songe d’une nuit d’été, allegro vivace. Nicolas ne sait plus s’il doit rire ou pleurer. Puis soudain Mary-Ann se souvient qu’il faut qu’elle achète une babiole pour les enfants de Tom. On se rue vers le coin des boutiques et on ne trouve rien.
Finalement, on arrive au contrôle des passeports, la limite fatidique, la grande étreinte. Nicolas a la larme à l’œil. Louise et moi ne sommes pas trop vaillants. Le policier attend placidement que l'on se décide. Ça y est, elle est partie. Louise console Nicolas, elle essaye de le calmer « ce n'est qu'une question de deux mois, à peine plus, ensuite, vous serez réunis pour le reste de la vie ». Je propose à Nicolas de boire un truc fort. Il refuse. Pas d’alcool. Il sèche ses larmes et on repart pour Grenoble.

17/08/2005

Internet Romance -23-

Ce repas… J’étais absolument furieux. Je l’avais raté pour des raisons familiales. Des récits, recueillis par d’autres de la bouche de nos deux voyageurs, il ressortait que leur couple était resplendissant. Louise, pourtant réservée, commençait à penser que… après tout… peut-être… ce pourrait bien être le grand amour et cette idée la mettait d’excellente humeur. Les amoureux avaient mentionné de grands projets, tous classés top secret. Plus tard, de ce bref passage à Grenoble avant leur départ en Vendée, il me resterait le récit torride et mystérieux du piano, encore le piano.

 

« Mary avait raccroché. Ses parents allaient bien. Tom aussi. Elle a mis ses bras autour de mon cou, elle avait senti ma tristesse. Elle allait tout faire pour l'apaiser. Cela commença par un strip-tease brûlant. En fond sonore, elle avait mis la petite musique de nuit de Mozart. Je ne suis pas un expert en effeuillage. (…) Elle y mettait une lenteur, une lascivité, en pur contraste avec son impétuosité naturelle. J'avais sous les yeux une de ces filles des îles dont la seule présence langoureuse sait faire naître chez le mâle, le moins porté sur la chose, d'orgiaques fantasmes. Comme elle ne portait pas de soutien-gorge, elle jouait avec son corsage, elle l'enlevait à moitié, le remettait, faisait mille tours de passe-passe. Finalement elle n’eut plus que sa culotte qu’elle l’enroulait, déroulait, enroulait à nouveau autour de ses fesses, des fesses gentiment rebondies, prometteuses, magnifiques. Puis, dans le plus simple appareil elle s'avança vers le piano, elle monta plusieurs gammes et me fit comprendre que c'était à moi de jouer. Je mis à la caresser toute la science dont je suis capable. Je jouais sur son corps des partitions endiablées. Je faisais saillir ses mamelons roses, je lui léchais le nombril, le bas du ventre, là où la peau est plus douce et celle de Mary du vrai velours. J’essayais de me faire léger, frôlant, de pincer avec délicatesse les cordes de son corps tendu vers le plaisir. Comme je me montrais sans doute trop délicat à son goût, elle ajoutait ses mains aux miennes, n’hésitant pas à plaquer sur ses cuisses, son sexe de puissants accords. Toutes ces caresses lui déclenchèrent un magnifique orgasme, elle se cramponnait haletante au rebord du piano. Ce fut un long paroxysme de jouissance suivi de courts ressauts harmoniques pour atténuer la violence de cet apogée. (…) Je ne pourrai plus jamais voir mon antique piano de la même façon. Depuis, les seules premières notes du concerto 21, quelle jouait si souvent, provoquent chez moi, réflexe de Pavlov, un durcissement de mon anatomie. »

19:27 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ecriture |

16/08/2005

Internet Romance -22-

Tout ce long périple, dans la vieille R5 de la terre à lune :


« Le mot antique colle bien avec ma voiture, Mary-Ann l'utilisait fréquemment dans French pour désigner tout ce qui a un peu d’âge. Hier, elle m’a dit sur un ton espiègle qu’à quarante ans l'on devenait antique. Je suis donc un antique de fraîche date. »

J’allais oublier Salzbourg et ses nuits endiablées :


« À l’hôtel Mozart, perché sur son rocher, nous avons connu une grande nuit. Mary met dans l'amour le même enthousiasme qu'au piano. Elle alterne les phases endiablées, les andante un poco adagio et les longues phases de tendresse. C'est dans les grands crescendos qu'elle me bouleverse le plus. J'en deviendrais presque spectateur tellement la chose m'étonne, m'inquiète. Je me sens étranger à son plaisir même si je fais de mon mieux pour l'entretenir. Faire de mon mieux, c'est l'expression qui convient, dans cette lutte des corps, quand la partie devient enragée, il n'y a pas égalité, elle a toujours le dessus, je ne suis que son sparring-partner. J’aime bien les plateaux, les grands moments de tendresse, les mots doux qu'on susurre, les caresses moins fiévreuses. Malgré mon inquiétude quant à l’issue du prochain round, je profite de l'instant, je parle de Mozart, nous parlons d'avenir. Je me suis un peu renseigné sur les possibilités de travail en Australie, elle parle de rester ici, d’avoir des enfants, vite, très vite. »

Nicolas allait-il partir ? Mary allait-elle venir par ici ?

Dans son journal, il avait même consigné les coups de téléphone de Mary-Ann à sa mère et surtout à Tom. Elle appelait Tom pendant des heures, c’est le détail qui tue !

« Mary a repris ses téléphones en Australie. Ses parents vont bien, Tom aussi, il est triste, il s'ennuie d'elle. J'ai envie de d’écrire « qu'il crève ». En voyant ma tête, Mary m'explique une nouvelle fois qu'elle ne peut pas le laisser tomber du jour au lendemain, que c'est moi qu'elle aime. Alors, je rumine en silence et puis j’oublie. J’ai une grosse capacité à oublier, en tout cas à court terme, parce que plus tard, je sais que cela va me tarauder sans cesse. »
Le récit n’est pas toujours aussi léché. Il se peut bien que je n’aie pas réussi à copier la dernière version. Une version comme ci-dessus : mise en forme, retravaillée, toute à son avantage. Certains petits textes étaient en pur style télégraphique. Des notes brutes prises à la volée des vacances, des notes à enjoliver, plus tard. Mais pour qui ?

« Retour maison. Récupéré chats. Mary s’habitue. M’aide ramasser feuilles. Veut faire compost. Absolument. Elle est écolo. Discussion travail Grenoble. Veut plus activité support-vente. Aimerait aussi faire documentation technique en anglais. Idée à tester avec Thierry (…) Repas TKN mardi 12, avant départ Vendée pour présentation parents. »

20:20 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ecriture |

15/08/2005

Internet Romance -21-

Et le récit indiscret continue:

« La (première) journée a été longue. Elle allait durer plusieurs semaines. Gastronomie et musique. Surtout musique, une longue journée symphonique, concertante, andante sostenuto, allegretto, allegro aperto, vivace, allegro di molto. Sensualité, amour, festival joyeux, illumination, feu d'artifice, apothéose de l’esprit et des sens. (…) Elle joue de mon vieux piano désaccordé à merveille. Rien à voir avec les concerts qu’elle me donnait par téléphone. Elle est LÀ, elle est chez moi, joyeuse, vive, riante. Je suis au-delà du coup de foudre (…) Dans toute l’excitation du premier jour, j'ai complètement oublié de lui offrir les cadeaux longuement choisis : Du parfum bien sûr, Ysatis de Givenchy, un grand châle pour affronter les froidures et quelques babioles. Ysatis, le nom de la machine à partir de laquelle j'écris dans French. Elle est touchée, émue, c’est son parfum favori et je l’ignorais. C’est mon jour de chance. »
Je me demande quand il a eu le temps d’écrire tout ça. Il a tout consigné : Le concert d’orgue à Sallenoves avec Christian et la chorale de Monchaud. Les riches toilettes de Mary-Ann décrites par le menu. Quelle garde-robe ! Pas étonnant qu’elle ait payé a little surplus de bagages. Le départ pour Paris. Le repas de french-noteurs dans un restaurant typique près des Halles, le restaurant aux grandes tentures violines. Il y avait Daniel Letellier et ses deux copains dragueurs et pêcheurs, Jean-Pierre et Paulo. Autre échantillon de sa prose : 
« Le soir à Paris, c'est ripaille. Daniel nous a dégotté un petit restaurant parisien au charme un peu vieillot. Le décor seul est un pur ravissement : des parois violines, des tentures en harmonie, sur les murs des natures mortes peintes de gibier et  de fruits, la grande table entourée de banquettes moelleuses et éclairées par des lampes Tiffany aux couleurs pastel. Mary est ravie et elle le montre comme elle sait montrer sa joie en embrassant tout le monde sans arrêt ; même le chef cuisinier, un ami de Daniel venu s'enquérir du bon déroulement de ce repas, a lui aussi droit à sa bise. (…) Le samedi, Daniel nous invite chez lui à la campagne. Il y a un piano. Mary saute sur le tabouret. On chante une bonne partie de la nuit, chansons françaises, chansons australiennes, tout ce que l'on sait, les refrains, et beaucoup de la-la-la. Une soirée entre amis, les amis de French, alors on parle des absents, de Julia, des camarades québécois. Ambiance amicale et douillette (…) »

La garde-robe s’est encore étoffée. Paris sera toujours Paris. Départ pour le tour d’Europe. Bruxelles, Gottingen, Munich, Vienne, le Danube, Strauss… Venise ? Non, Venise, ce ne sera pas possible… C’est trop court. as le temps… Tout ce long périple, dans la vieille R5 de la terre à lune...

22:06 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ecriture |

14/08/2005

Internet Romance -20-

Plus tard, j’ai pu me rattraper avec son journal dont voici un extrait écrit après le pot d’arrivé chez TKN :

« Sitôt arrivée à la maison, Mary-Ann s’est mise au piano. -Ton piano joue faux, il faudrait l'accorder- C'était dit sur un ton sans réplique. Elle en joue avec furie, en même temps elle critique le bureau de TKN. Elle se paye la tête de mes collègues avec une saine férocité. Quelle énergie ! J’ai besoin d’un whisky pour retrouver mes esprits, à l’ultime seconde, je me rappelle que la chose est désormais prohibée. Elle est précisément en train de s’inquiéter de la quantité d’alcool ingurgité dans la soirée par mes collègues, elle parle et elle joue en même temps. « C’est toujours comme ça ? Ils boivent toujours autant ? C’est beaucoup trop, ce n’est pas raisonnable… » Après un final enlevé, elle rabat le couvercle du piano, elle s'approche de moi. Je comprends que le moment tant attendu et un peu craint est arrivé. A l'instant, si j'avais le choix, je préférerais rester dans ce fauteuil à l'écouter jouer toute la nuit. Je me sens tout raplapla… J'esquisse le geste de me lever, elle me plaque dans le fauteuil comme un demi de mêlée All-Blacks. Elle pose sa tête entre mes jambes… Si je n'étais pas si bien calé, je m'effondrerais. Elle passe ses mains sous mon pull, force le passage sous ma chemise. Je tente un mouvement pour l'amener à ma hauteur. Elle m'invite, sans un mot mais fermement, à ne pas faire le moindre geste. Elle officie selon un rituel écrit de longue date, je suis sa victime expiatoire. Pour l'instant, le seul choix qui m'échoit est d'attendre que la cérémonie se déroule à son rythme. La  prêtresse fait son office, les gestes sont lents, les points forts sont entrecoupés d'attente. Elle me caresse lentement, délicatement, voluptueusement, elle se concentre avant d'attaquer ma ceinture. Ses gestes sont précis, presque sans émotion. Elle la décroche d'un coup sec, elle déboutonne sans hâte, un, puis deux boutons, elle marque un temps d'arrêt, on dirait qu’elle hésite. Dans ma tête c'est l'ébullition. Je suis partagé entre l'envie d'agir et celle de laisser faire, je laisse faire. Je me contente de lui caresser les cheveux avec la même douceur qu'elle met à me caresser le bas du ventre. Elle s'attaque à mon pantalon, docilement, j'aide à la manœuvre, mon sexe n’hésite pas, il se redresse. Elle en fait le tour du bout des doigts, l'effleure comme une touche de piano, puis elle semble s'en désintéresser complètement. Elle ne bouge plus puis baisse la tête, obstinément, concentrée. J'ai des fourmis dans les jambes. Je retiens mon souffle. Elle ponctue ses caresses de longues périodes d'immobilité, puis, elle reprend ses attouchements, des gestes plus cabalistiques que sexuels autour de mon pénis. Ce doux supplice se termine par un éclat de rire. Elle se lève, me prend la main pour m'extraire du fauteuil, me conduit dans ma chambre. Je fais deux petits pas, les jambes entravées avant de  remonter un peu mon pantalon et de la suivre docile, perplexe et impatient. Je m'apprête à la déshabiller à la hâte mais elle tente de freiner mon impétuosité, elle m'indique qu'elle veut de la lenteur, de la douceur. Je fais mon possible pour me calmer, puis on se retrouve bien vite, sur le lit, serrés l’un contre l’autre dans une étreinte tant désirée (…) »

Il écrit bien, le bougre. Je lisais ces pages, copiées depuis le disque dur de Nicolas, à deux bureaux de son cube, avec le délicieux sentiment que l’on ressent en violant un interdit. Il était rentré plus calme de son tour d’Europe. Il parlait moins. Je ne questionnais pas et pour cause, je savais tout. Cette position de voyeur était détestable et délicieuse. Je sautais au prochain paragraphe. Inutile. Le récit croustillant s’arrêtait là. Coïtus interruptus !