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17/01/2012

La Palma

tsuLaPalmaReliefMap.gifSi vous aimez la marche, le dépaysement, un climat plus chaud en hiver et plus doux en été…

Alors je vous recommande l’île de La Palma et le gîte de La Culedus.

La Palma est une île volcanique à l'ouest des Canaries qui rapelle la Réunion pour ses randos magnifiques.

 

 

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La Culedus, un gîte tenu par Aurélien et Jessica [photo]. Un gîte particulièrement accueillant pour les randonneurs mais aussi pour les moins marcheurs car l’île est bien desservie en bus et une location de voiture chez Cicar ne coûte que 150 euros la semaine. Pour les détails, je vous laisse découvrir le site très bien fait.

Soyez sûr qu’Aurélien se donnera beaucoup de peine pour faciliter votre séjour, que les petits déjeuners sont sympas et les repas du soir, si vous le souhaitez, sont savoureux et plutôt couleur locale.

Pour notre part, nous avons fait les randos suivantes  (pour mémoire):

11.JanvierDescente depuis La Zarza sur la LP1 jusqu’à Don Pedro. Pique-nique en face de Tablado de l’autre côté d’un imposant baranco, puis remontée à La Zarza. Belle marche au milieu des fleurs et des cactus.

12-Janvier – La caldera – Aurélien nous monte jusqu’à los Brecitos pour éviter une balade trop fastidieuse. Traversée jusqu’au centre de l’immense Caldera puis redescente dans le barranco des angoisses (las Angustias)  en passant par la fameuse cascade des couleurs. Bonne idée de ne pas faire le tour complet.

13-JanvierDescente du gîte sur le port de Tazacorte par le Camino reale, le Gr qui fait le tour de l’île. 900 mètres de dénivelé négatifs sans compter les 300 mètres environ de remontée que l’on a pas tous gravis vu qu’on a perdu le chemin et tiré au plus court des courbes de niveau dans la seconde partie avant El Time. Balade au milieu des maisons et à travers les barancos sauvages. En haut des amandiers en fleurs, en bas des bananes à perte de vue et pas mal de fleurs de toutes sortes.

14-JanvierRoque de los Muchachos en voiture. 2400 mètres et du vent. Plein de télescopes européens sous leurs boules blanches. Il ferait presque froid. Balade sur les crêtes puis redecente du côté de San Domingo pour emprunter un bout du Camino Reale jusqu’à El Palmar à travers un grand baranco couvert de cactus cierge et parcouru par les chèvres. Retour par le Mercadillo de Puntagorda. Produits locaux, ambiance sympa et excellent mijito avec de la canne fraîchement pressée devant nous.

15 Janvier La route des Volcan – De El Pilar, zone récréative jusqu’au volcans de la Deseada I et Deseada II. Des paysages lunaires, une terre rouge, noire ou mauve. Un festival de couleurs de roches. Une vue magnifique sur toute la côte est (des nuages ce jour là) et ouest et sur le tour de la Caldera avec Los Muchachos et les observatoires au loin. Des volcans tous jeunes (éruption de 1949 Hoyo Negro et Duraznero) – Retour par le Birigoyo soudain recouvert de brume. Descente un peu pénible et crachin en bas. Heureusement au port de Tazacorte, il fait encore grand beau et la bière est fraîche. Les palmitains et les germains se prélassent aux terrasses, c’est dimanche.

16 Janvier – Départ de la Culedus pour Santa Cruz par le nord de l’île. Le soleil joue avec la brume. On pose les bagages et on descend picniquer au phare de Fuentecaliente à l’extrême sud. Il fait un temps magnifique. On monte au Teneguia, sur la Cumbre Veija. Le Tenguia est le dernier volcan a avoir érupté au Canaries (en 1971), sion excepte celui sorti au large d’El Hierro en novembre dernier. Des nouvelles fraiches d'El Hierro.

17 Janvier Retour à Genève par Ténérife. Un peu court le séjour. A refaire donc. Il reste plein de balades sur le site d’Aurélien.

Quelques photos

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En haut dans la Caldera - puis la cascade colorée

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 Daturas et Poinsettias... puis figues de barbarie.

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Le port de Tazacorte vu d'en haut... descente rapide.

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...puis en haut (2400 mètres)

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  Vers 400 mètres, les cierges

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Vous avez dit volcanique... L'Hoyo Negro (la tombe noire) sous un bon profil.

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16/01/2012

L'olympe des infortunes

Je ne suis pas un grand lecteur de Yasmina Kadhra que je connais mal. J’étais parti en vacances avec un de ses livres qu’il a publié en 2010, « L’olympe des infortunes ». Joli titre pour une fable philosophique.

L’histoire se passe dans une décharge en bord de mer, on ne sait ni quand, ni où. Un terrain vague peuplé de vagabonds et de laissés-pour-compte ayant choisi de tourner le dos à la société. Des personnages attachant : Ach le borgne, Junior le pas malin,  le Pacha, petit chef tyranique et sa cour de soûlards…

C'est un pays de mirages et de grande solitude où toutes les hontes sont bues comme sont tus les secrets les plus terribles. Ach le Borgne, compose des chansons pas terribles et joue du banjo. Il chante pour Junior qui lui voue une admiration sans limites. Ach explique à Junior la philosophie des Horr. Un horr est un clochard volontaire qui a choisi de vivre en marge de la ville en rejetant toutes ses valeurs : argent, travail, famille. Il refuse même la mendicité. Le Horr se dit libre de toute attache.

 

Soudain débarque un drôle de personnage Ben Adam. Il est l’humanisme incarné. Une figure christique. Une sorte de Bouddha qui a vécu 1000 vies de réincarnation. Il semble venu pour sortir ces SDF de leur conditions, pour provoquer un sursaut dans leur vie. Junior va devenir son disciple ce qui ne plaît pas du tout à Ach qui se sent dépossédé. Du coup, Ach manœuvre pour faire virer Ben Adam du terrain vague. Celui-ci part mais ses idées ont déjà percolées, en particulier dans l’esprit de Ach.

Je ne vous raconte pas la fin. Ce livre est un peu déroutant. Kadhra est très fort. Il écrit dans un style plaisant et surtout il sait à merveille incarner des personnages même si ceux-ci sont un peu atypiques. Je ne me suis pas ennuyé à la lecture de ce petit livre qui fait pensé au voyage d’Anna Blume de Paul Auster ou encore à Siddhârta de Herman Hesse. S’il rivalise avec le premier, il est très loin du second à mon avis. Le conte philosophique est un exercice difficile et celui-ci n’est pas totalement abouti.

22:12 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) |

14/01/2012

Culedus

328.jpgLe paradis de la rando... La Palma... Un accueil des plus sympathique... Bref, le bonheur. Pas facile de bloguer depuis un iPad quand même...

18:53 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |

12/01/2012

17

 

Quelle est le lien entre

Sudoku

et

Haïku ?

Bien sûr, les deux sont japonais.

Ils sont aussi liés par le chiffre 17.

Un Haïku doit avoir 17 mores (plus ou moins des syllabes en japonais) et on vient de démontrer qu’il n’existe pas de grille de sudoku à solution unique à moins de 17 chiffres indices.

Il existe 6 671 milliards de milliards de grilles de sudoku qui peuvent se résumer à 5'472'730’538 modèles quand on a enlevé les symétries de toutes sortes.  Ceci dit, c’est encore pas mal. Moyennant une bon algorithme et quelques millions d’heures de calcul, des chercheurs ont démontré qu’il faut au moins 17 chiffres pour faire une grille de sudoku. C'est une démonstration par la force brute. Si vous avez quelque chose de plus élégant, sachez que la science du sudoku est preneuse.

Pour les Haïkus, à mon avis :

Tous les haïkus
Jamais ne pourra compter
Je dis : Dieu merci !

Je sais, un haïku doit seulement évoquer... En voici de meilleurs:

Sur les écrans de papier
Elles font des arabesques
Les chiures de mouches.

Sur mon chapeau
La neige me paraît légère
Car elle est mienne.

Une fleur tombée
Remonte à sa branche
Non, c'est un papillon!

Cet automne
Je n'ai pas d'enfant sur les genoux
Pour contempler la lune.
 
Que n'ai-je un pinceau
Qui puisse peindre les fleurs du prunier
Avec leur parfum !

Qui se soucie de regarder
La fleur de la carotte sauvage
Au temps des cerisiers?

Quand elle fond,
La glace avec l'eau
Se raccommode.

Occupé à transplanter les pousses
Il va pisser dans la rizière
Du voisin.

Et une grille à 17 chiffres gratos :

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11/01/2012

Culte

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A la demande générale, morceau choisi, le culte de la déesse du Job :

Il y avait sur le bord du toit une espèce de terrasse en zinc avec une rampe comme je n'en ai jamais vu ailleurs. Elle menait aux cabinets dont le petit pavillon était perché là-dessus à la façon d'une tour de guet sur les créneaux d'un château fort. Du haut de cette terrasse on voyait l'horizon. L'auberge du Champ de Tir, quand le soleil se couchait, prenait alors, sur le ciel lisse et dore comme une gelée de coing, une valeur surnaturelle. Elle était, je l'ai dit, comme un tabernacle, et la fumée de la Dame du Job montait autour comme un encens.

— Je la vois, disait Frederic, je la vois par un petit trou. Elle met sa fleur rouge dans ses cheveux. Elle bouge. Elle danse. Elle danse sur la montagne. Elle clignote et elle fait de la fumée, pffou, pffou!... Les voyageurs arrivent! Saugues-les-Bois! Saugues-les-Bois! Madapolam!

On l'épiait, on la devinait, on l'inventait. Elle était dévouée et despotique.

— Alors on serait des voyageurs, expliquait Fred. On irait voir la Dame du Job et on traverserait le désert. Ote tes chaussettes.

Il n'y avait pas à protester.

Il fallait se déchausser et traverser pieds nus le zinc brillant de la terrasse comme ces dindons que les forains font danser sur une tôle chauffée. On ne rit que par la souffrance. La Dame du Job était déesse et nous étions ses fidèles, ses prêtres, ses martyrs éblouis.

Etait-ce foi ou besoin à tout prix de la merveille? La soif d'illusion de Frederic était si grande qu'elle lui faisait peur à lui-même : il lui arrivait de me dire, après m'avoir détaillé longuement la vie sournoise et magnifique de cette Lorelei des hauts plateaux dans sa cabane au-dessus du monde, et m'avoir fait rotir les pieds en son honneur, il lui arrivait de me dire, comme pour se convaincre lui­-même :

— Tu sais, c'est pas vrai.

— Quoi?

— La Dame, Robert, tout ça, et puis qu'elle a bougé.

Même alors on ne savait pas s'il préférait croire ses fables ou sa raison. Car, si je l'approuvais, il n'était pas content. Il avait peur de ses propres mythes mais il était charmé d'en être épouvanté. Pygmalion craintif et ravi, il aimait cultiver le vertige. Et le vertige finit par aimer ceux qui l'aiment.

07:09 Publié dans Religion, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |

10/01/2012

Une dame en papier

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 Encore un morceau choisi de la Dame du Job. Celui où Robert, sorti de sa rougeole, explique que la Dame est sortie de son calendrier et s’est mise à bouger.

La Dame, dans l’auberge du champ de tir, va devenir la déesse de Fred et du narrateur.

 

 

 

Fred rêva un instant.

— Alors, dit-il enfin, c'est une dame en papier? C'est pas une dame en viande?

— Non, dit Robert. Elle est sur un calendrier. Elle est pendue à la fenêtre et on la voit quand on se réveille.

— Ah! Elle est jolie?

— Très jolie. Elle a une fleur rouge dans les cheveux. Et dessous ii y a écrit « Job ». C'est du papier à cigarettes. Grand-père l'appelle la Dame du Job.

— Ah! dit Fred. Elle a une belle robe? Comment qu'elle a une robe? Elle a une robe rose? Et une ceinture dorée?

— Non, dit Robert, elle a un petit boléro noir et des boucles d'oreilles toutes rouges.

— Ca, c'est pas vrai, dit Frédéric. D'abord les boléros, c'est pas noir, c'est bleu. Moi, je le sais. D'abord ma maman en a un. C'est une petite tunique comme les zouaves avec des petits boutons de tringlot. Alors tu vois...

Il chicanait sur les détails mais son coeur savait que c'était vrai. Et déjà il n'aurait voulu pour rien au monde que la Dame n'eût pas bougé. Robert devenait indiscuta­ble. Nulle varicelle ne pouvait plus être jetée dans la balance. C'était lui désormais qui conduisait le jeu.

— Alors, dit Fred, elle a tourné la tête et puis frout... elle s'est remise en place pour que tu puisses pas la voir bouger? Vite, vite... Mais tu l'as vue? Tu étais pas endormi? Qu'est-ce que tu as dit?

— Chut, chut! fit Robert effrayé.

On nous appelait pour le goûter. Le prestige de la Dame du Job céda devant celui des tartines. Mais elle s'était emparée de nos coeur.

Après le goûter, Robert mit le comble à son prestige en sortant de sa poche une tête de canard enveloppée dans un mouchoir sanglant. La tête avait les yeux fermés. Je revois encore ses plumes vertes et bleues, la modestie définitive de ses paupières abaissées, le renflement que formait la tête au-dessus des yeux et le bec jaune qui avait quelque chose d'humoristique et de familier. On avait tué ce canard la veille chez Robert. Il nous décrivit l'aventure : la bonne avec son couperet, le petit billot et l'animal décapite qui avait encore fait dix mètres avec son cou tranche giclant comme un jet d'eau. Robert avait enveloppe la tête et la conservait dans sa poche par fétichisme et par pitié, comme une relique et comme une attraction, peut-être aussi par une espèce d'affreux amour.

Nous enterrâmes cette tête au pied d'un peuplier en bourdonnant des litanies comme dans un enterrement sérieux. La terre glacée résistait à nos pioches.

Ce fut ainsi que, des le premier jour, la grande idée de la Dame du Job fut mêlée à des funérailles. Et son premier drapeau fut un mouchoir sanglant.

—    Pleure, toi, disait Robert, puisque tu es la famille.

Il faisait froid, le brouillard montait et l'express emporta ce soir-la dans son sillage l'image de cette dame mystérieuse, aux yeux de danseuse espagnole, qui bouge parfois la nuit dans le coeur des enfants comme dans le cerveau des hommes, muette, souriante, énigmatique, avec sa fleur rouge dans les cheveux.

Au dîner, Frederic, pensif, ne parla pas. Ensuite il fut très excité. Assis sur sa petite chaise et regardant le feu, il fredonnait une espèce de chanson ou la Dame se trouvait mêlée comme un cuivre égyptien à des étoffes étonnan­tes :

J'ai vu la Dame du Job en macramé cerise Madapolam, madapolam

J'ai vu la Dame du Job et ses boucles d'oreilles Trocadéro, madapolam

(…)

Bien souvent nous devions nous battre au sujet de la Dame du Job, de la couleur de son boléro, ou de la taille de Mustapha, car les enfants, malgré les apparences, ne sont pas plus raisonnables que nous.

05:59 Publié dans Mots, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |

09/01/2012

Zig-Zag

En quête de la Dame du Job, je retrouve une des images de ma jeunesse, le Zouave de Zig-Zag. J'ai failli écrire Le Zouave du Job.

Dans mon enfance, l'usine Zig-Zag se trouvait à Thonon ou plutôt non loin de là à Publier dans les usines Bolloré. Si quelqu'un a des lumières sur l'histoire de ces industries en Chablais (ajoutez y les pates Capitan voire plus bas), je suis preneur.


zig-zag.jpgAujourd'hui, je suis au regret de vous dire que ce papier qui part en fumée est la propriété de Republic Technologies, qui fait partie du groupe International Republic basé à Chicago. Vialatte en serait aussi déçu que moi. Depuis juillet 2000, la Dame du Job (1838) est parti bras dessus bras dessous avec le Zouave de Zig-Zag (1879) ainsi qu'OCB (1822), tous papiers cancérigènes inventés  et longtemps fabriqués chez nous, pour Chicago. On a même pas l'excuse de la main d'oeuvre bon marché.

Dommage !?


Une pub qui devait plaire à Vialatte:

La dame du Zag

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La meilleure pour la faim :