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15/10/2011

Nécro

Pas question de tenir ici une chronique nécrologique. Il est cependant des morts illustres qui retiennent l’attention parce qu’on y est attaché sans savoir toujours pourquoi. 

C’est le cas d’Agota Krystof dont Michèle m’a signalé le décès fin Juillet. Agota, hongroise émigrée à Neuchatel à l’age de 20 ans, est devenue, comme Samuel Becket ou Eugène Ionesco, un grand écrivain de langue française. Elle s’est illustrée avec une trilogie qui commence par Le Grand Cahier, un petit livre étonnant. Un regret : ne pas avoir réussi à la faire venir à St Julien au café littéraire. En remplacement, on avait eu Valérie Petitpierre qui a écrit sa thèse sur la trilogie. Un bon souvenir.

 

daudet-lionel-trilogie-bonatti-cervin.jpgC’est le cas de Walter Bonati, un alpiniste héroïque, dont les démêlés avec le Club Alpin Italien, à propos du K2, ont duré quarante ans… quarante ans de mensonges qui ont rendu Walter méfiant et solitaire. Le plus grand alpiniste du monde titrait Paris-Match en mars 1965.

 

C’est enfin le cas de Lucien Jerphagnon (à gauche avec Onfray en 1991) dont j’ai parlé deux fois ici et ici. J’ai adoré l’article que lui a consacré son élève Michel Onfray dans Le Point, particulièrement le paragraphe je l'aimais ainsi :

 

Tout nous séparait : homme de droite, très conservateur, agnostique, mais, quoi qu'il en dise, mystique plus proche du Dieu des chrétiens que de l'Un-Bien de Plotin, pestant contre Mai 68, ami de gens d'Église, dont, paix à son âme, un évêque athée. Bien qu'il s'en défendît, il goûtait les honneurs comme un petit garçon les friandises, et je crois qu'il aurait aimé le bicorne et l'épée du Quai Conti, un lieu qu'il aurait enchanté par son éternelle jeunesse, ses pétillements d'intelligence, ses mots en pointe sèche aiguisée d'acide. Tout nous séparait, donc. Et alors ? Je l'aimais ainsi.

14/10/2011

Gazoullis

  • En janvier, il twittait pour saluer l’arrivée de Marine à la tête du Front, puis l’arrivée de la Nintendo 3DS au Japon.  (121)
  • En février, il twittait sa joie pour la démission d’Osni Moubarak
  • Mi Mars, il twittait son angoisse après le Tsunami au Japon et le désastre nucléaire de Fukushima.
  • En mars encore, il twittait sa satisfaction face à l’invasion de la Lybie.
  • En Avril, il twittait pour saluer l’arrestation de Laurent Gbagbo
  • Début mai, il twittait, il était heureux de la béatification de Jean-Paul II, bien méritée selon lui.
  • Le lendemain, c’est la mort de Ben Laden qu’il saluait par un twit de 140 lettres exactement.
  • Mi-mai, il twittait à tort et à travers pour partager avec ses suiveurs sa grd surprise à l’annonce de l’arrestation de DSK à l’aéroport JFK (140)
  • Les jours suivants, il twittait encore sous le coup de l’émotion.
  • Il retwittait aussi les récents messages concernant Fukushima qui le bouleversaient tellement.
  • Pour les victoires de foot et de rugby, il avait twitté mais sans vraie conviction, juste par réflexe.
  • Même chose pour la victoire de la chanson azerbaïdjanaise à l’Eurovision.
  • Par contre, fin juin, l’avancée des troupes rebelles en Lybie l’avait pas mal occupé à twitter.
  • Twitts et retwitts pour les bons matchs de l’équipe de France féminine en foot. quatrième. Bravo !
  • Il avait beaucoup twitté fin juillet pour faire connaître au monde son incompréhension face à l’ignoble attentat d’Oslo. (120)
  • Il avait aussi envoyé quelque twit pour saluer la sortie du dernier film d'Harry Potter. Le dernier, c'était DEFINITIF.
  • En août, il avait assez peu twitté... A peine quelques messages envoyés du camping de La Baule pour parler du sale temps (119)
  • Il s’était rattrapé en septembre avec le 10ième anniversaire de la chute des tours. Pas mal de twitts pour rappeler à tous l’importance de l… (140)
  • ...L’importance de l’évènement, majeur à ses yeux, essentiel disait-il dans ses nombreux twitts enflamés.
  • Ne pas oublier le complot... il avait relu le dossier 9-11 en entier sur AgoraVox. Il fallait qu’il le twitte à tous pour expliquer le complot.
  • Début octobre, il twittait pour déplorer la mort de Steve. Comme Michael Jackson, Steve était un ami… du moins, il les considérait comme tel…
  • Michael, deux ans déjà, et Steve Jobs, de grandes pertes pour l’humanité, des génies… Il fallait bien qu’il le twitte à tous ses followers. (135)

 

  • Et puis, hier, il avait reçu ce twitt de Sandra relayé sur son mur Facebook :
  • Salut Jeff, je te quitte, t’es trop con.

Fallait-il qu’il retwitte ce message ou devait-il carrément s’immoler par le feu comme cette prof de math dans son lycée à Béziers ?

10/10/2011

Moderne alchimie

 

Faust par Delacroix

Dans un commentaire, Aredius confesse « tout ce que j'ai appris en fac en matière de création de monnaie, etc. est périmé dans notre monde moderne. Pourtant, on m'avait bien expliqué le pourquoi des règles encadrant la création de monnaie. »

 

J’étais justement en train de lire un article dans la monde diplo…

Eh oui, je lis le Monde Diplomatique parfoisarticle sur Faust et le capitalisme. Il ressort de cet article que Goethe qui fut ministre de l’économie et des finances du duché de Weimar voyait Faust, aidé de Méphisto, comme le premier fabricant de monnaie pour remplir les caisses vides de l’empereur.

C’est une forme de modernisation de l’alchimie : la transformation du papier en argent remplaçant les anciennes méthodes de transmutation d’or en plomb. Finit le surnaturel, le diable a mis un costard. En 1715, le duc d’Orléans embauche John Law* et il licencie les astrologues de Louis XIV. Ainsi va la modernité. Goethe s’est inspiré des anglais qui fondent en 1692 la banque d’Angleterre qui émet des billets sans que la valeur en or ne couvre la valeur émise.

On sait que le système fausto-méphistophélique a été largement amélioré depuis. On invente le crédit. L’argent devient un capital qui est investi. L’argent permet l’action. C’est la révolution industrielle. « De cet égout immonde l’or pur s’écoule » dit Tocqueville parlant de la Manchester du XIXième. Enfin plus récemment, on crée ces produits dérivés. On accorde des crédits à des gens insolvables, de pauvres gens qui, sans le savoir, ont vendus leurs âmes aux diaboliques banquiers.

08/10/2011

Indignés

 

 

 

Indignez-vous ! On pourrait se souvenir longtemps de ce petit livre publié en 2010 par un jeune vieillard de 93 ans, Stéphane Hessel.

 

 

 

Un livre à l’origine de manifestations des indignados en Espagne en mai 2011. Puis d’autres manifestations sous cette bannière des indignés ont suivi à Athènes, à Liège, Bruxelles et Paris… et depuis quelque temps elles ont traversé l’Atlantique pour devenir Occupy Wall Street puis Occupy Chicago…  Le mouvement semble faire tache d’huile.

 

Ce mouvement réclame, entre autre, une remise en vigueur du Glass Steagall Act. Ce Banking Act fut mis en place par Roosvelt en 1933 pour stopper les malversations bancaires déjà à l’origine de la crise de 29. Le premier principe est de séparer les banques de dépôt des banques d’affaire. En France, une mesure équivalente a été mise en place en 44 par le Conseil National de la Résistance (n’est pas Stéphane ?) et fut abrogée par Jacques Delors en 1984 (étonnant non ?).


Stéphane Hessel par franceinter

Pour finir je vous livre un petit texte trouvé sur le site de Jacques Cheminade (allez-y pour en savoir plus sur le Glass-Steagall Act). Un texte qui m’a bien plu :   

 

Les principes oubliés de l’antifascisme économique

Les femmes et les hommes du monde qui ont combattu et vaincu le fascisme dans les heures les plus sombres de notre histoire, ont non seulement compris qu’il trouve toujours son origine dans le corporatisme financier, mais que pour s’assurer qu’il ne ressurgisse jamais, la dignité et le travail humain doivent être le motif directeur de toute politique économique.

En mars 1944, notre Conseil national de la Résistance (CNR) affirmait le « droit au travail » et à un salaire qui « assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine » ; « un plan complet de sécurité sociale » ; « une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours » . Ces principes se retrouvent institutionnalisés dans le Préambule de 1946, repris aujourd’hui dans notre Constitution en vigueur.

Au même moment, de l’autre côté de l’Atlantique, Franklin Roosevelt avoue à son peuple, le 11 janvier 1944, que « la recherche du bonheur » , clé de voûte de la Constitution américaine, n’est plus rien s’ils n’adoptent pas une « deuxième déclaration des droits » fondamentaux garantissant « le droit à un travail utile et rémunérateur », « le droit à des soins médicaux adéquats et la possibilité de jouir d’une bonne santé », « le droit à une protection adéquate contre les incertitudes économiques de l’âge, de la maladie, des accidents et du chômage » et « le droit à l’éducation ».

Indignés en recherche de dignité.