01/12/2007
Travail
Phrase piquée chez l'excellente
"Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, on sent aujourd’hui, à la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu'il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité ; et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme une divinité suprême."
Friedrich Nietzsche, Aurore. Réflexions sur les préjugés moraux, 1881, § 173
Un cadavre domine la société, le cadavre du travail " : ainsi s'ouvre le Manifeste contre le travail (1999) du groupe allemand Krisis...
Autre texte ici avec entre autre ce bijou:
"Aucune caste dominante dans l'histoire n'a mené une vie aussi peu libre et aussi misérable que les managers surmenés de Microsoft, Daimler-Chrysler ou Sony. N'importe quel seigneur du Moyen Age aurait profondément méprise ces gens.
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