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30/10/2015

A-cides

Le saviez-vous ? Suffixes et préfixes sont des affixes.

Des petits ajouts qui permettent de changer construire un nouveau mot par agglutination. Il arrive que l’affixe devienne un mot. Par exemple ex, on dit un ex-président, un ex-ministre, une ex-secrétaire… mais si on dit mon ex tout court, on est en plein divorce entre le mot et son préfixe, mari ou femme.

Ecocide-Reduce-and-Reuse.jpgOn peut faire beaucoup de chose avec un suffixe. Par exemple avec cide, je découvre l’écocide, action qui consiste à détruire l’environnement. Wikipedia dit que l’écocide est une sorte d'homicide ou de génocide appliqué à l’écosystème.

On peut créer plus de 120 mots (c’est ici) avec -cide, voire bien plus avec un peu d’imagination. Je n’ai pas trouvé présidenticide qui est une sorte de politicide qui figure dans la liste, ni beaufrèreicide ou tantitcide bien que l’on trouve onclicide. Pas de caticide ou souricide alors que canicide figure et pourtant, il existe des caticides, j'en suis sûr (j'ai jamais tuer de chats, ou alors il y a longtemps, ou bien j'ai oublié ou ils sentaient pas bon).

Pas trace non plus de percepteuricide ni d’impoticide ou de taxicide. Encore que ce dernier prête à confusion, s’agit-il de quelqu’un qui veut supprimer les taxes ou de quelqu’un qui a tué un chauffeur de taxi. A ce propos, attention au blablacaricide, qui ne figure pas non plus, celui-ci vous le prenez dans votre voiture et hop, il vous trucide ou il vous vitriolicide.

Ceci dit les plus connus sont quand même homicide, le meurtre d’un homo (sapiens bien sûr), suicide le meurtre de soi-même (sui), parricide, fratricide… Bon ça suffixera pour aujourd’hui.

 

Note : Ce suffixe vient du latin caedo, caedere à l’infinitif, tomber, battre, frapper, enlever. Dans la novlangue, pour bûcheron, on devrait dire arbricide ou grumicide.

18:02 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (3) |

29/10/2015

Nouvelles animales

Après les nouvelles de l'Homme, quelques nouvelles animales :

290px-Somateria_mollissima_male..jpgLes oiseaux disparaissent. Ceux qui survivent s’en vont vers le nord. Les eiders à duvet (image) ont ainsi quasi disparu de ­Bretagne. On les comprend : Ils préfèrent les eaux froides de la Baltique aux algues vertes. Idem pour les macreuses noires qui ne chatouillent plus le cap Gris-Nez à l'automne. Quant au fuligule milouinan, un autre canard noir et blanc, ­il va bientôt quitter la France. On en a compté 72 cette année dans l'estuaire de la Vilaine. Il y a vingt ans, ils étaient 2.500.

De plus, le changement climatique désynchronise la vie des oiseaux. Jusqu'alors, la naissance des oisillons correspondait avec le pic d'émergence des insectes et chenilles dont ils se nourrissent. Désormais, la pitance des oiseaux arrive trop tôt. Lorsque les œufs éclosent, les chenilles sont devenues papillons et se sont envolées. Et les oisillons claquent du bec. 

290px-Flickr_-_Rainbirder_-_Wood_Warbler_(Phylloscopus_sibilatrix).jpgImaginez la vie du pouillot siffleur (photo). Il est en Afrique, il se dore au soleil, il n'écoute pas France Inter ni Europe, ni rien, il ne sait même pas qu'il fait de plus en plus doux en France. Il n'a donc pas changé sa date de retour. Et, lorsqu'il arrive ici, pas un seul petit morceau de  mouche ou de vermisseau. Que dalle ! Alors il va crier famine chez l'hirondelle sa voisine mais celle-ci est aux abonnés absents. Pauvre petit pouillot ! 

Les hirondelles, mieux informées, nous disent les chercheurs, ont changé leur date de retour sans même en parler à Air-France.

vers-de-farine-48538710.jpgFace à ce désastre avicole, une bonne nouvelle, il paraît que les larves du ténébrion meunier, dit aussi vers de farine, peuvent digérer le plastique. Les chercheurs les ont nourris de Styrofoam, du polystyrène extrudé utilisé comme isolant thermique. Chaque ver en consomme 34 à 39 miligrammes par jour et ils sont des centaines de millions. C’est aussi l’insecte le plus étudié pour s’en servir comme aliment. Il serait moins cancérigène que le viande rouge. Est-ce que les vers de farine qui auront bouffé du polystyrène auront un petit goût de noisette sous la dent ?  C’est à vérifier.

c-flavissimus.jpgLes chercheurs, pas les mêmes je pense, ont aussi découvert que les poissons demoiselles peuvent distinguer sans se tromper des têtes individuelles de poissons de leur propre espèce. Mieux, ils peuvent reconnaître des individus d’espèces proches, comme le demoiselle-citron (photo). 

A quand un concours de miss chez les poissons demoiselle-citrons, concours arbitré par Wanda et madame de Fontenay ?

07:15 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |

28/10/2015

Botte-cul

20070915.FIG000000891_12705_1.jpgCélébration de la Suisse paisible, celle d'avant les banques, l'UDC rayonnante et la peur de l'étranger... Une Suisse modeste et heureuse que reprend Vialatte après... Victor Hugo :

« Le Suisse trait sa vache et vit paisiblement. »

(Qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas, c’est de Victor Hugo, dans La légende des siècles. Et il faut avouer qu’on ne s’y attendait pas.)

C’est qu’il a attaché sa chaise à son derrière, ce qui facilite beaucoup de choses. C’est une « commodité de la conversation ». Il se sert pour cela d’une énorme ceinture. Il peut ainsi passer d’une vache à l’autre sans voiturer lourdement son fauteuil, qui se compose d’ailleurs d’une simple sellette à un seul pied, le tout d’un bloc, mal dégrossi ; ce qui explique que le pied ne se rentre pas comme la vis du tabouret du piano, et qu’on le taille comme un crayon, pour qu’il enfonce mieux dans la terre. Cet aiguillon abdominal prête au Suisse l’apparence d’un prodigieux insecte. S’il avait le ventre rayé de jaune, on le prendrait pour une abeille.

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Il vit sa vie assis sur ce clou* ingénieux, coiffé d’une calotte d’enfant de chœur, brodée de myosotis, en paille fine. Il va vite, il ne se fatigue pas. Ensuite il chante une tyrolienne. Et c’est pourquoi il vit paisiblement.
(Honneur à M. Veillon – La Montagne – 3 mars 1953)

La version de Totor : 

La Suisse dans l’histoire aura le dernier mot
Puisqu’elle est deux fois grandeétant pauvreet -haut ;
Puisqu’elle a sa montagne et qu’elle a sa cabane.
La houlette de Schwitz qu’une vierge enrubanne,
Fièreetquand il le fautse hérissant de clous,
Chasse les rois ainsi qu’elle chasse les loups.
Gloire au chaste pays que le Léman arrose !
À l’ombre de Melchthalà l’ombre du Mont-Rose,
La Suisse trait sa vache et vit paisiblement.
Sa blanche liberté s’adosse au firmament.

Le soleilquand il vient dorer une chaumière,
Fait que le toit de paille est un toit de lumière ;
Telle est la Suisseayant l’honneur dans ses prés verts,
Et de son indigence éclairant l’univers.

* Le clou en question s'appelle un botte-cul.

Ne pas confondre avec un gode-ceinture.

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08:47 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |

27/10/2015

Pas de pitié

nietzsche2.jpgToujours dans ECCE HOMO la dernière oeuvre de Nietzsche traduite par Alexandre Vialatte dont les sous-titres m'enchantent : 

- Pourquoi je suis si sage

- Pourquoi je suis si malin

- Pourquoi j'écris de si bon livre

- Pourquoi je suis une fatalité

Je reviens en arrière et relis un passage sur les actions désintéressées et l'amour du prochain qui donne  à réfléchir :

Mes expériences me donnent surtout le droit de me méfier de ce qu'on appelle les instincts, « désintéressés » et de ce fameux « amour du prochain » qui est toujours prêt à vous venir en aide et de la voix et du geste.

Je le considère en soi comme une faiblesse et comme un cas particulier de l'incapacité de résistance aux impulsions ; la pitié ne s'appelle vertu que dans le monde des décadents. Je reproche aux compatissants d'oublier trop facilement la pudeur, le respect, le tact et les distances, à la pitié de sentir trop vite la populace et de ressembler à s'y tromper aux mauvaises manières ; je dis que les mains compatissantes peuvent parfois avoir une action destructrice sur une grande destinée, quand elles viennent farfouiller dans les blessures d'une solitude et le privilège d'une grande faute.

Vaincre la pitié c'est, à mon avis, une vertu aristocratique : j'ai raconté, en lui donnant pour titre « La Tentation de Zarathoustra », l'histoire de ce grand cri de détresse qui parvient un beau jour au sage, et la pitié, comme un dernier péché, est déjà près de l'assaillir et de l'arracher à lui-même.

Rester maître de soi dans ces situations-là, conserver pure la hauteur de son devoir en face des bas et myopes instincts mis en oeuvre par les actions prétendues « désintéressées », voilà la preuve, la suprême preuve peut- être que doit donner un Zarathoustra, le véritable témoignage de sa force.

16:54 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) |

24/10/2015

Pascal Thomas

220px-Pascal_Thomas.jpgDeux soirées événement au Rouge et Noir avec le réalisateur Pascal Thomas.

Vendredi projection de « Associés contre le crime » un film de 2012 avec André Dussolier et Catherine Frot dans une troisième adaptation libre d’Agatha Christie suivi d'un débat avec Pascal Thomas.

Samedi projection de son dernier film « Valentin, Valentin » sorti en janvier 2015 et  récemment projeté au Rouge et Noir. Comme le jour précédent, le film est suivi d’un débat avec Pascal Thomas qui est inépuisable sur le sujet du cinéma en général et sur le sien en particulier. Un régal pour cinéphiles et même pour les moins cinéphiles.

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09:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) |

14/10/2015

Ecce Homo

images?q=tbn:ANd9GcSN-AovAGTSHuUcO7JKxAccb_O44Z_8rKVCNp43vGhWoEv0_QWWPas très envie d’écrire dans ce blog ces temps ci. Alors j’écoute des anciennes chroniques de Desproges, je relis des textes de Vialatte, je glande en jouant à des jeux plus ou moins idiots, je lis Ecce Homo qui est un sacré livre…

Je suis même allé faire un tour sur le blog d’AL1JUP. Étonnant non ! Comme aurait dit monsieur Cyclopède. Et bien figurez-vous que je suis presque plus satisfait de son programme à l’Alain que des réalisations de notre gouvernement. Non, je n’ai pas viré à droite mais lire quelqu’un qui s’attaque aux vrais problèmes, en particulier à l’école, et qui est moins critique que moi vis-à-vis de la politique de Hollande, ça interpelle comme on dit chez les cathos de gôche. Il faut dire que lui, Alain, n’en espèrerait sans doute rien de Hollande alors il n'est pas déçu. Tandis que moi je pensais naïvement qu’un président de gauche ferait une politique de gauche. Que par exemple on aurait des impôts plus justes ou une loi sur la mort assistée un peu plus intrépide que celle de monsieur Jean Leonetti. Etc… Au lieu de ça, le parquet fait appel de la relax de ce médecin courageux, Bonnemaison. La plainte (de la société LTF, société publique franco-italienne) contre Erri de Luca le saboteur de projet est maintenue. Etc... Merci Mamère

Je sais que pour Juppé, la stratégie d’ouverture c’est pour déstabiliser l’histrion* en prenant le contre-pied de ses positions extrêmes. N’empêche que ça fait du bien. Lisez son papier intitulé « faisons-nous confiance », c’est très œcuménique* et plutôt rafraîchissant.

* Histrion – Comédien, pitre, fanfaron, faiseur d’embarras. Le mot viendrait des rives du Danube où habitaient les Istriens avant les hongrois.

* Œcuménique, œcuménisme, du grec οiκουμένη (oikouménê), participe du verbe οiκέω (oikéô, « j'habite »), sous-entendant le mot gễ, la terre et signifiant « terre habitée ». Si les cathos, qui avait déjà piqué le grec καθολικός Katholikos qui signifie universel, ne se l’était pas approprié ce serait un beau mot pour désigner l’environnement.

Bon, un peu de Desproges :

Explications : 

10/10/2015

Leny

s_aec04_-_cm_-_leny_escudero_-_1_-_005.jpgIl faut avoir plus de 55 ans pour avoir connu, Leny Escudero. Et quand on dit connaître c'est surtout ses chansons faciles : pour un amourette et ballade à Sylvie. Mais Leny était aussi un homme engagé. Un compagnon de route comme on disait des sympathisants communistes.

Moitié gitan par son père, moitié maranne par sa mère. Les marannes sont ces juifs espagnols convertis de force aux catholicisme au XVième siècle. 

En 2008 il a écrit "Le siècle des réfugiés", son fils a fait la musique : 

J'ai vécu
Au siècle des réfugiés
Une musette au pied de mon lit
Avec la peur au ventre
Des humiliés
Des sans logis
Qui tremblent
Les oubliés
Aux mal-partis
Ressemblent

Ils sont toujours les bras ballants
D'un pied sur l'autre mal à l'aise
Le cul posé entre deux chaises
Tout étonné d'être vivant
Ils sont souvent les en-dehors
Ceux qui n'écriront pas l'histoire
Et devant eux c'est la nuit noire
Et derrière eux marche la mort

La suite du texte  ici

Et pour la nostalgie :