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25/09/2015

Pierre Chabert

Vive Internet !

Je cherchais depuis pas mal de temps un poème que j'avais lu jadis intitulé : Araras et Bororos. En 2008, à l’occasion de cent ans de Claude Lévi-Strauss, j’ai commis ici une note sur sa fameuse phrase « Les Bororos disent qu’ils sont des araras. »

bororo_arara.jpgOn a glosé pendant des années sur cette mystérieuse affirmation faite à CLS par des Bororos, une tribu d'Amazonie, qu'il étudiait. Ceci jusqu’à ce que l'on interroge à nouveau des bororos. On a alors découvert que les femmes bororos aimait avoir chez elles des araras (perroquets) et que les hommes par dérision et avec humour disaient aux ethnologues* de passage qu’ils étaient des araras.

On pourrait même dire que tous les hommes mariés sont des araras qui vivent chez leur femme.

Voici le poème en question qui est de Pierre Chabert dont le fils mathématicien a eu la bonne idée de mettre quelques œuvres de son père sur le net. Merci à lui. Texte tiré du bestiaire de Pierre Chabert intitulé « Les sales bêtes » dont on peut penser qu’il a été écrit pendant la période où les ethnologues noircissaient des tonnes de papier sur la phrase rapporté par CLS dans Tristes Tropiques.

Araras et Bororos. 

 

Les Bororos disent qu'ils sont des araras, mais il est évident que les araras ne sont pas, ne seront jamais de Bororos. Les Bororos sont à la fois araras et Bororos, mais les araras sont seulement araras, et ne sauraient en aucun cas être pris pour des Bororos, ce qui choquerait même et d'abord les Bororos. Qu'on se le tienne pour dit. En effet, si les araras étaient inconditionnellement des Bororos, il n'y aurait plus de différence entre Bororos et araras, et l'on ne comprendrait pas qu'il y eût deux termes : il suffirait de parler, c'est clair, d'araras ou de Bororos. Cruauté inacceptable à l'égard de l'espèce qui serait ainsi rejetée dans l'inexistence, et ne saurait où se tenir et comment se présenter. D'ailleurs, on n'a jamais trop de mots, et c'est un crime véritable que d'en proscrire quelqu'un. De plus, quand les Bororos affirment qu'ils sont des araras, ils sous-entendent qu'ils possèdent, en plus de leur nature première, une nature seconde et comme une double nationalité. Cela se voit en politique. Il est difficile de justifier une propriété telle que celle qui nous occupe, et pourtant cela est. Il faut admettre que les araras sont bloqués, au lieu que les Bororos, comme disait le père Teilhard de Chardin, ont passé le seuil de la réflexion, et se sont à la fois repliés sur eux-mêmes, et comme démultipliés. Bororos, ils sentent en eux l'arara pelotonné, et lui donnent une tendresse particulière. Mais il reste que celui-ci est bien démuni, en sa pauvre nature emplumée, en face du profond et religieux Bororo, du grand, du puissant Bororo, du Guerrier vêtu de son souffle, et qui s'accroît éternellement.

* à propos d'ethnologue on se souvient du proverbe bantou cité par Vialatte : Il n'y a pas de bas morceaux dans le gros ethnologue

09:02 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (0) |

24/09/2015

Canonisation

Juniperro-serra.jpgHier,  au Sanctuaire national de l’Immaculée Conception à Washington, le pape François a canonisé Junìpero Serra. On a donc un nouveau saint.

Qui était donc Junìpero Serra ?

Commençons d’abord par la question « C’est quoi un saint ? ». Selon Wikipedia, « C’est, ou plutôt c’était, un être exemplaire proposé comme modèle de vie aux croyants. » Les saints sont, nous dit-on, avec les anges quelque part à la droite de Dieu. A sa gauche, il n’y a personne. Pas loin, il y a aussi des petits saints que l’on appelle des béatifiés.

Qu’avait donc Junìpero de si exemplaire pour avoir mérité la béatification par Popaul II et la canonisation par François I  ? Selon Wikipedia :

Junípero Serra entra chez les Franciscains en 1730. En 1749, il part pour le Mexique. C’est à l’âge de 55 ans que ce petit homme, pas particulièrement robuste et marchant à l'aide d’une canne, accepte la tâche de coordonner les activités missionnaires en Californie.

En décembre 1774, le Vice-roi lui propose de participer à une expédition en Californie centrale, sous le commandement du capitaine de marine Juan Bautista de Anza. C'est ainsi qu'un premier camp militaire est établi. On y célèbre la messe. Ceci est le prélude à la création de nombreuses missions.

Selon un article publié ici, lors de l'ère missionnaire espagnole, le système a contribué directement ou indirectement à la mort de la moitié de la population Indienne de la Californie, population qui était estimée entre 300.000 et 1 million de personnes avant le premier contact avec les missionnaires catholiques. Les Indiens de la Californie, assujettis dans ces missions, parlaient entre 64 et 80 langues différentes et faisaient partie de la région la plus peuplée et variée parmi tous les autochtones de l'Amérique du Nord avant la colonisation. Les épidémies, les guerres et les conditions de vie dans les missions les ont décimés. Missions où ils se tuaient à la tâche et mourraient de faim. A partir de 1910, après un siècle et demi de missions, de ruées vers l'or et de réserves, il ne restait que 15.850 Indiens en Californie. 

 

On peut donc en conclure que Junipero Serra a contribué au génocide des indiens de Californie. Et c'est cet homme que le pape François propose comme exemple aux fidèles.

 

Pendant ce temps on se bouscule à La Mecque.

Et que fait Dieu dans tout ça ?

 

12:21 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (6) |

23/09/2015

Crise se la presse

Marron045Versoud38CM.JPGLa presse est en crise. Ceci un marronnier. Le marronnier est un sujet bateau, un serpent de mer, qu’utilisent les journaux quand l’actualité faiblit. 

L’actualité qui intéresse les lecteurs bien sûr, car dans le monde, il y a toujours des actualités mais personne ne s’intéresse à la Gagaouzie, à la Transnistrie, aux habitants de Blagovechtchensk et encore moins aux paludisme ou à la malnutrition. Faut pas déconner !

Dans ces cas là, quand Hollande ou Sarko n'ont rien à dire, on nous parle  des soldes ou du marché de l'immobilier, des départs en vacances, de la rentrée scolaire, des fêtes de fin d’année, de la sécheresse, des averses, du chaud, du froid, des embouteillages ou du marronnier qui cette année a fleuri en avance ou en retard. C’est intéressant la fleuraison précoce des marronniers. La crise de la presse aussi.

J’ai pu constater sur mon set de table dans un restaurant de Mons que la presse Belge est vraiment dans la mouise. Le Soir, le quotidien francophone le plus lu de Belgique offre un vélo pour tout abonnement. Pas n’importe quoi, non. Un vélo électrique pliable Wayscral Flexy 215. Ceci pour 39 euros par mois soit à peine plus d’un euro par jour. Cliquez sur le lien.

flexy-215-black-bike.png

J’avoue que, dans ces conditions, si le Figaro offre une bagnole pour un euro par jour je m’abonne sans hésiter, même si c’est une VW diesel truquée.

VW_Golf_TDI_Clean_Diesel_WAS_2010_8983.JPG

 

DasAutoFBBanner.jpg

13/09/2015

Le livre sur la place

Vendredi 11 – Retour à Nancy - Port de plaisance pour assister au Livre sur la place, 37ième édition. Le premier salon littéraire de la rentrée.

nicolas-stouflet.jpg10:30 On retrouve Pascale dans la queue pour la sélection des 1000 euros. Pascale est pré-  sélectionnée. On assiste à l’émission de Nagui, La bande originale, bien mieux en public qu’à la radio. Invité Didier Decoin, toujours une anecdote à raconter. Jeu de 1000 en direct avec le même pingouin qui avait raté le super avec Pascale. Il rate encore le super.

 

2609.jpgOn mange en vitesse pour voir le show de la baronne, Amélie Nothomb, toujours très drôle et sympathique. Balade au milieu des stands. 500 écrivains plus les fans, ça fait du monde sous la tente.

16:00 L’émission de Charline Vanhoenecker avec Philippe Claudel interviewé par Clara Dupont-Monod. Il vient de sortir un film et c’est l’écrivain régional, il est né à côté de Nancy. Il a du fond. Très bonne émission.

20 :15 Enregistrement de deux émissions du Masque et la Plume. Débats et controverses.

Livres : Délivrances, T. Morrison / La Terre qui penche, C. Martinez / L’autre Simenon, P. Roegiers / Petit piment, A. Mabanckou / La dernière nuit du Raïs, Y. Khadra / Les eaux troubles du mojito, P. Delerm.

Films : Marguerite...

Samedi 12 : Discussion avec JF Kahn sur le risque de se retrouver en 2017 avec Hollande, Sarko et Le Pen. Effrayante perspective. Du coup, j'y retourne pour lui poser d'autres questions...

41-ehAOwb8L._SX415_BO1,204,203,200_.jpg78 ans aux prunes mais une pêche d’enfer notre JFK national. Chaque fois que quelqu’un passe vers son stand, il se lève et argumente avec véhémence. Que des bons souvenirs. Je lui achète son dernier opus « L’ineffaçable trahison » dans lequel il taille un costard à Hollande, le traître, et aussi à toute la classe politique y compris aux centristes. En plus, c’est bien écrit. Si j’ai le courage, j’en donnerais quelques extraits ici. Il m’interpelle : "Si il y a un deuxième tour Sarko-Le Pen, que faites-vous ?". Saleté de question ! Lui, il votera blanc.

Conférence de Jean Christophe Rufin, un autre hyperactif assez passionnant. Pour raison d’occupation de la salle on doit se farcir 20 minutes de Jean-Pierre Coffe, pontifiant, fatiguant, prétentieux.

Pivot_02.jpg

19 :30 Bernard Pivot nous raconte « Les mots m’ont mangé »  Le récit de la vie héroïque, navrante, loufoque mais glorieuse, d’un écrivain dévoré par les mots. Excellent spectacle. Drôle. Bien écrit. Bien « joué » par un Pivot toujours égal à lui-même (je sais, ce cliché n'est pas digne de moi mais tant pis).

Dimanche 13 : Départ pour la Belgique sous la pluie. Tant pis pour tous ces écrivains qu’on a pas rencontré. On reviendra sans doute.

10:51 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) |

12/09/2015

Barbares - Agriculture

Connaissez-vous Haystack ? C’est un jeu sur ordi ou tablette. Si vous avez tendance à perdre votre temps avec des jeux idiots, que vous êtes un game addict (j’en connais) , ne l’installez pas. Haystack, c’est un botte de foin en anglais. Le jeu consiste à agrandir sa ferme, la cultiver, avoir des cochons, des poules, des vaches, un peu comme dans SimCity on gère une ville.

 

3_farm_town_2_hay_stack.jpg

 

Pas sûr que ça suscite des vocations de fermier mais c’est assez sympa en ces temps où le monde paysan est en crise. Innover dans le domaine agricole est assez mal vu et empoisonner le monde encore moins et pourtant les barbares attaque là aussi. Encore notre ami Oussama Ammar…

08:40 Publié dans Numériclash | Lien permanent | Commentaires (0) |

11/09/2015

Metz

Mercredi 9 – Arrivée à Metz – Camping municipal – Traversée en vélo de la ville par les rues piétonnes – Visite du musée Pompidou –  Grands espaces mais architecture un peu décevante comparée aux remarques dithyrambiques du Routard. Pas vue de nuit:

Centre_Pompidou-Metz_nuit_07-01-2010.JPG

image-work-bacon_portrait_de_michel_leiris-25892-450-450.jpgSuperbe expo consacrée à Michel Leiris. Excellente idée de thème à travers ce personnage étonnant qui couvre le XXième siècle, qui s’intéresse à tout, aux art, à l’ethnologie… et qui fréquente Picasso, Sartre, Camus, les surréalistes, Bataille, les Dogons avec Griaulle… Francis Bacon fait de lui un portrait très ressemblant (image).

Expo plus décevante de Tania Mouraud avec jeu de piste dans la ville. Puis à l’étage du dessous c’est Andy Warhol, le poids mouche de l’art avec qui Dali, le poids lourd, voulait se mesurer, on se demande bien pourquoi. Enfin au rez de chaussée quelque œuvres monumentales : Orangé, formes bleu clair de Claude Viallat, toile libre de près de 12,50 m de haut, les reliefs de Robert Delaunay exécutés pour l’Exposition internationale de Paris en 1937, dont l’ensemble n’avait pas été montré en France depuis 1987.

A voir aussi une gare teutonne très belle et massive, une poste non moins massive et quelques belles bâtisses le long de l’avenue Foch. 

Jeudi 10 – Balade en ville de Metz. Immenses zones piétonnes. Magnifique cathédrale. Très beau quartier du théâtre. Bref, on a beaucoup aimé. Plus agréable à visiter que Nancy. Deux belles villes. metz-v04.jpg

18:22 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) |

10/09/2015

Guatemala

Erick-Barrondo.jpgIl n’y avait que des marcheurs dans l’équipe guatémaltèque d’athlétisme, et il y en avait même un qui a gagné une médaille d’argent aux jeux olympiques : Erick Barrondo.

 

Il n'y a pas d’argent au Guatemala pour la perche, le javelot, le marteau, le disque… alors ils marchent, c’est un truc qu’il savaient déjà faire avant l'arrivée de Christophe Colomb. Mais même pour la marche il n'est pas si facile de s’entraîner là-bas, les routes sont dangereuses et les chemins pas toujours praticables. Quant à faire 50 kilomètres en tournant en rond, c'est ennuyeux. Alors l'air pollué de Pékin ne leur a pas fait peur. Ils n'ont pas eu de médaille. Dommage ! 

A leur retour au pays, le président a démissionné. Bonne nouvelle, il était corrompu à l’os le général Otto Perez Molina. Pourtant il va falloir plus que cette démission pour que le pays revienne à la normale.

La Criminalité y est chronique, Pauvreté et corruption sont la norme. Le pays bat des records de violence... Les jeunes n’ont pas d’avenir alors ils rejoignent en masse les Maras, des gangs qui terrorisent la population et se battent à mort pour défendre leur territoire.

06:04 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (0) |