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05/08/2007

No Suicide -1-

523ea5514b23ce25d19b1d7368525767.jpgJe mourrai peut-être sans m’en faire
Du vernis à ongle aux doigts de pied
Et des larmes plein les mains
Et des larmes plein les mains
      
Boris Vian – Poèmes – Je mourrai

No Suicide

(Ça n’a pas de bon sens)

 

J’ai peur ! J’ai peur de durer. Peur de vivre encore et encore. Il y a si longtemps que mon Raymond est mort. Si longtemps… c’est à n’y pas croire. C’était en 94, fin juillet, le 29 exactement, un jeudi, dans des souffrances que je ne souhaite à personne. Et puis ce fût le tour d’Alphonse d’être emporté… ça s’est passé si vite… Pour la deuxième fois, j’ai cru qu’il me serait impossible de survivre… pourtant la vie a repris le dessus… lentement. En 99, c’est Lucien, mon fils, qui a succombé à une bronchite mal soignée. On ne pouvait rien lui dire, à Lucien, il n’en faisait qu’à sa tête. Il n’allait tout de même pas se laisser abattre par une bête bronchite.

J’ai peur ! Jean-Jacques aussi est parti des suites d’une maladie incurable. Même ma chère Raymonde s’est éteinte, il y a, aujourd’hui… une éternité. Elle, au moins, elle a fait une belle fin, Raymonde. Toujours bon pied bon œil. Un mois avant sa mort, nonagénaire, elle montait encore au Veyrier. Un matin, elle ne s’est plus réveillée. Voilà ! Oh, comme je l’ai enviée ! Comme je l’envie encore ! Ma chère Raymonde…

J’ai peur ! Je sais, cette histoire commence tristement. D’habitude, ce sont des histoires gaies, des histoires pour les enfants, que je dicte. J’ai bien compris qu’on ne s’attire pas d’auditeurs avec des contes tristes, surtout tristes d’un bout à l’autre. Pour tout dire, aujourd’hui, la gaieté de mon histoire, je m’en moque. Je préfère vous prévenir, sauf événement hautement  improbable, ce récit ne deviendra pas plus gai vers la fin. Bien au contraire ! Je vous ai cité mes morts intimes. Ces défunts, je pourrais vous en faire une telle ribambelle de bonhommes en papier qu’elle ferait dix fois le tour de cette chambre si pimpante. Je ne le ferai pas. Ça n’aurait pas de sens. Et, je veux garder quelques auditeurs pour porter témoignage de cette fin de vie si longue… et si ridicule.

05:00 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (2) |

03/08/2007

No Suicide

Je suis un peu en retard pour le feuilleton de l’été. Il y a deux ans, j’avais commencé « Internet Romance »  le 23 juillet. En décembre 2005,c’était « Œil Serein ». En 2006, le 8 août (*), « Forfait Illimité » puis en décembre « Parfum d’Avent. »

J’en ai encore quelques uns dans mes tiroirs. En septembre 2006, j’avais commencé à publier « La Tentation du Départ. » Un roman que j’ai terminé depuis mais qui va rester gentiment dans mon ordi. Bref, pour cette année j’hésitais.

[Enki Bilal. Tableau curieusement intitulé « No Suicide »]

J’ai finalement décidé de publier « No suicide » qui est une suite de Forfait Illimité à la limite de la science fiction. De la science fiction « moralisatrice » à la Ray Bradbury. Forfait racontait les amours de deux octogénaires. No Suicide se passe vingt ou trente ans plus tard, peut-être plus.

Comme Œil Serein et ForfaitNo Suicide est une nouvelle qui fait partie d’un recueil dont le fil rouge est « comment la technologie change (ou ne change pas) la vie des gens. »  Chaque nouvelle était précédée d’une citation de Boris Vian : Pour No Suicide c’était :

Je mourrai peut-être sans m’en faire
Du vernis à ongle aux doigts de pied
Et des larmes plein les mains
Et des larmes plein les mains
      
Boris Vian – Poèmes – Je mourrai

A bientôt donc... les dimanche - mardi et jeudi

(*) Pour la prononciation de a-ou-t voir les recommandations du CSA

06:55 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (4) |