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22/07/2017

OFF 2017 J4

spectacle_18912.jpgOrphans – à l'Essaïon

Philadelphie, deux frères vivent seuls dans une grande maison depuis la disparition de leurs parents. L'aîné, Treat, est un petit délinquant qui vole les passants, armé de son cran d'arrêt. Il rapporte bijoux et argent à la maison, où son petit frère, Phillip, un garçon un peu lunaire, guette son retour, non sans crainte car Treat a pour habitude de le terroriser. Un soir, Treat ramène chez eux un homme alcoolisé, un peu loufoque, Harold, qui lui paraît fortuné. Harold s'endort et les deux frères découvrent dans sa mallette beaucoup plus d'argent qu'ils ne l'imaginaient. Ils décident de le kidnapper pour l'échanger contre une rançon ... Ils obtiendront beaucoup plus...

Les rapports entre les deux frère sont assez bizarres. Ce sont tous les deux des rescapés de la vie d'orphelin (orphans), l’aîné est violent, l'autre est craintif. L'arrivée de Harold va changer les choses. Un texte très costaud magistralement interprété, on est tenu en haleine. La fin est un peu elliptique mais c'est encore une fois du grand théâtre.  

spectacle_19388.jpgLa tragédie du dossard 512 – Chêne Noir

Se surpasser pour remporter le titre de "Finisher" ! C'est l’aventure haletante et hilarante que nous fait vivre le très singulier Yohann Métay. Le tragédie du Dossard 512 ou la folle épopée d’un héros en baskets.
Quand les fantasmes de gloire se confrontent aux limites du corps humain, que les hallucinations font parler les marmottes et que votre foie vous fait une crise de nerfs digne des plus grandes tragédies, il faut forcément en faire un spectacle… et comique si possible ! 

Une bien belle salle que la salle Léo Férré du Chêne Noir. La salle est pleine et elle rit de bon cœur aux plaisanteries de Yohann Métay qui suit son canevas de runner sur l'ultra trail. Trail veut dire piste mais l'acteur nous parle d'agonie. C'est sans doute une forme d'agonie que ce tour du Mont Blanc en moins de 40 heures. Il imite à merveille Sarkozy dans le rôle de l'Orgueil qui pousse l’athlète à se surpasser. Bref, disons un bon spectacle rigolo sans plus et c'est déjà pas mal.

Pièces pour l'an prochain au cas où: 

- Intra Muros à réserver au début du OFF

- Idem pour Fausse note

- Sandre

- F(l)ammes

- Pourquoi

 - Une histoire de lapins mais laquelle ? (les mangeurs...)

- Vivaldi Piazzolla

14:52 Publié dans Avignon OFF | Lien permanent | Commentaires (4) |

21/07/2017

OFF 2017 J3

spectacle_20484.jpgEn attendant Bojangles à la Luna

D'après le roman d'Olivier Bourdeaut (Editions Finitude)

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.

C'est assez rare mais j'ai trouvé la pièce mieux que le livre. En fait ce livre était fait pour cette adaptation. Encore trois acteurs excellents. Du théâtre comme on l'aime. Rire et émotion.

spectacle_20479.jpgLa Dame de chez Maxim à l'Actuel

Petypon a trop fait la noce la veille chez Maxim et, en se réveillant avec une terrible gueule de bois, il découvre dans son lit la Môme Crevette, une danseuse du Moulin-Rouge. Et voilà qu'arrive Mme Petypon...
Cette dernière, très superstitieuse, croit aux apparitions et aux esprits. La môme Crevette, pour sauver la face du mari, lui apparaît en séraphin et lui ordonne de faire cinq fois le tour de la place de la Concorde puis d'attendre qu'un homme au pied de l'Obélisque lui délivre un message… 
Arrive alors l’oncle à héritage, le Général du Grêlé, qui prend la Môme Crevette pour la femme de son neveu, Gabrielle Petypon… 

Cette pièce c'est tout simplement le sommet du théâtre de boulevard dans une mise en scène très imaginative. On se régale à chaque scène, les rebondissements fusent. Les acteurs sont excellent, il enchainent avec énergie. On se marre. Une prime à la môme Crevette et au docteur Mongicourt alias la duchesse de Valmonté. Merci au bouche à oreille pour ce changement de dernière minute.

spectacle_20242.jpgLa main de Leila au théâtre des Béliers

Dans un garage secrètement transformé en salle de spectacle, Samir rejoue les plus grands baisers du cinéma que l’Etat censure.
«Un dinar la place et bienvenue au Haram Cinéma, le cinéma le plus illégal de toute l’Algérie !»
Ici, il y a deux règles à respecter: l’identité de Samir doit rester secrète et les femmes sont interdites. Sauf qu’un jour, Leïla, la fille du puissant colonel Bensaada, se glisse dans le public et découvre la mythique histoire de Casablanca.

Une première partie où l'on respire la magie du théatre à travers un cinéma raconté par Samir dans un décor minimaliste, un drap, des caisses... Superbe ! La seconde partie s'enlise un peu tout en restant très agréable à suivre. La même actrice, Aïda, qui jouait dans  les Passagers de l'aube (voir hier). Les deux (Aïda Asgharzadeh, Kamel Isker?) ont écrit la pièce et c'est bien fait.

Assis au premier rang, le confort n'est pas à la hauteur, les sièges doivent dater des débuts du festival.

spectacle_19328.jpgAprès une si longue nuit – Roi René

Quatre orphelins. Quatre destins. Une famille. Ils s’appellent Sarah, Samir, Tekitoi et Pierrot, ce sont quatre orphelins issus de cultures, de religions et de pays différents, rescapés de grands conflits de la fin du XXe siècle. Après une dizaine d’années de séparation, ils se retrouvent au chevet de leur mère adoptive. Au fil de la nuit, la mémoire se délie… S’ils ont été privés de leur innocence dès la première enfance, ils ont aussi connu des joies qu’ils ont partagées ou des chagrins dont ils peuvent se souvenir en souriant. Quatre parcours individuels, quatre histoires qui témoignent d’une force de vie que rien n’est parvenu à vaincre et d’un bonheur d’exister qui l’emporte sur tout.

Un choix de dernière minute, un peu hasardeux mais qui débouche sur un bon spectacle bien interprété par les quatre orphelins. Un bon casting. De l'émotion. Une belle histoire bien menée. La salle n'est pas pleine et c'est bien dommage.

14:51 Publié dans Avignon OFF | Lien permanent | Commentaires (2) |

20/07/2017

OFF 2017 J2

Pour commencer la journée...

spectacle_20417.jpgun excellent Rhinocéros à l'Essaïon

Spectacle tiré de la nouvelle publiée en 1957 et qui servit de canevas pour la pièce de théâtre.

"Un jour, dans la ville, apparaît un rhinocéros. Peu à peu, ils prolifèrent, et on comprend que ce sont les hommes eux-mêmes qui se transforment... 
Cette nouvelle à l’humour corrosif dépeint la naissance d’une terrible maladie qui nous guette tous: la rhinocérite. Uniformisation. Menace que font peser tous les conformismes"

Je n'avais pas un bon souvenir de la mise en scène vue jadis à la maison de la Kulture de Grenoble de la pièce. Dans le fond, je n'aime pas vraiment les grands spectacles et pour le coup cette interprétation par Stéphane Daurat fut un pur régal. Il joue tous les personnages de la nouvelle et l'absurde de la situation ne pèse pas trop. On rit même assez souvent. Un délice vous dis-je. A voir absulument.   

L'homme qui tua Don Quichotte au Roi René

spectacle_20511.jpgOublions le titre. Un autre seul en scène, en fait un presque seule en scène avec Deborah Lamy accompagné par un musicien. Ce spectacle est une merveilleuse entrée en matière dans une des œuvres les plus connue de la littérature. Cervantès écrit le tome 2 en donnant la plume à son héros. C'est cette histoire que nous raconte Deborah dans un décor minimaliste.

Une description très juste sur le site de la troupe: "Même si vous n’avez pas lu le second tome de Don Quichotte écrit par son auteur en raison du succès considérable du premier, vous entrerez aisément dans le récit proposé ici. Vous aurez le plaisir de réveiller votre mémoire en reconnaissant quelques-uns des épisodes les plus célèbres des aventures de Sancho Pança et de son maître à la triste figure : l’adoubement en chevalier de Quichotte par lui-même, ses déclarations d’amour à Dulcinée, l’autodafé par les paysans des livres qui lui tournent la tête, les moulins à vent pris pour des géants, et les troupeaux de moutons vus comme des armées menaçantes… Et puis vos hôtes seront : une comédienne, accompagnée du grand livre II, qui incarnera tous les personnages de cette épopée antichevaleresque, et un musicien qui jouera alternativement de la guitare ou du luth pour guider vos émotions. Vous accomplirez ce fascinant voyage dans la pénombre. Plateau noir, sol recouvert de sable noir lui aussi, ciel nocturne et changeant où vous apercevrez la planète Terre, les scintillements de la Voie lactée et le passage furtif d’une étoile filante. Régulièrement, des nappes de brume flotteront sur la scène, créant une mystérieuse atmosphère propice à renforcer les pouvoirs d’une conteuse experte en sortilèges.  

spectacle_20695.jpg3 actrices dont une – Théâtre Notre Dame

Quand 3 Actrices rassemblent les meilleurs et les pires moments de leurs vies théâtrales pour en faire un spectacle, ça donne une histoire drôle, absurde, cruelle et touchante. Un portrait grinçant et jubilatoire des coulisses du métier d’acteur. 
3 actrices, 30 personnages ! 
3 impertinentes du spectacle ! 

On est pas vraiment rentré dans cette histoire un peu brouillonne. Pourtant la salle rit aux mésaventures de ces actrices. On a un peu l'impression que l'on rit comme chez Cyril Hanouna. Dur-dur après les deux spectacles précédents. On va dire que c'est peut-être une question de génération. 

spectacle_19065.jpgLa liste de mes envies – 3 soleils

Encore un seul en scène tiré d'un roman à succès.

Jocelyne a 47 ans. Elle vit à Arras et mène une vie modeste entre sa mercerie, son mari, ses enfants et ses amies. Un jour, grâce à un billet de loterie pris par hasard, elle gagne le gros lot ! Elle décide de ne rien dire à son entourage de peur que cet argent ne détruise son bonheur fragile. Jocelyne commence alors à dresser des listes : liste de ses envies, ses besoins, ses folies.

C'est un homme, Frédéric Chevaux, qui joue le rôle de Jocelyne. Une interprétation toute en finesse dans un décor fait de tricotage. Troisième spectacle magnifique de la journée. Vive Avignon. Je crois que je devrais arrêter de jouer au Loto.

12:37 Publié dans Avignon OFF | Lien permanent | Commentaires (1) |

19/07/2017

OFF 2017 - J1

Arrivée au camping Bagatelle pour 3 nuits et 4 jours. On découvre que le lanterneau de la salle de bain s'est envolé sur l'autoroute. On met un parapluie à la place et on regarde la météo de samedi... et puis on prend les vélos...

Comme d'hab. on fait les cartes OFF à la mairie. 

spectacle_19656.jpgPremier spectacle à la LUNA : Les passagers de l'aube

C’est l’histoire d’un jeune et brillant neurochirurgien dont les certitudes vont voler en éclat. D’une polémique scientifique qui va mettre en danger sa carrière, l’estime de son meilleur ami et même la femme qu’il aime. D’une quête effrénée où vont s’affronter médecine occidentale et sagesses anciennes, cerveau et conscience, physique cartésienne et quantique. Là où la science peut rejoindre le spirituel. 

Très bien joué par 4 acteurs qui incarnent 7 personnages. Le rapprochement Sciences du cerveau et sagesse ancienne est un peu limite mais visiblement l'auteur s'est très bien documenté sur l'EMI- L’expérience de Mort Imminente et rend la chose plutôt crédible. Le rapprochement avec la physique quantique est plus hasardeuse, (qui sait ce qu'est vraiment la physique quantique ?) Disons que les métaphores sont plutôt moins faciles que ce que l'on entend ou lit ici ou là et qu'il fallait un certain courage pour s'attaquer à un sujet difficile.

Pour terminer sur une note résolument positive, cette pièce est superbement jouée par 4 acteurs dynamiques. La mise en scène est réussie. On passe un bon moment et si on a vécu de près une expérience d'EMI, on ressort sans doute ébranlé et ému. Sinon on apprend des choses et c'est déjà pas mal.  Un bon spectacle pour démarrer. Quoiqu'il en soit on va boire un coup, prendre le frais et parler théâtre chez Marie-Laure qui  un superbe appartement sur le théâtre Actuel 

spectacle_19137.jpgDans les yeux du ciel - au 11 Gilgamesh

Nour,(Lumière en arabe) femme de l’ombre, est le témoin insolite du printemps arabe imaginé par Rachid Benzine. 
Au milieu du désordre irrépressible qui s’est emparé de la rue, le spectacle s’ouvre sur les lignes d’un hall d’hôtel, deux fauteuils et la voix de Nour, improbable. 
Elle qui incarne tous les mensonges, les drames et les complexités de cette société qui se soulève, elle parle. De ces hommes de pouvoir qui la visitent en secret, de la rébellion qui emporte la rue et qui menace sa survie organisée dans l’ombre, de son ami homosexuel et blogueur enthousiaste de la révolution, de sa mère prostituée avant elle, de sa fille, de ce destin terrifiant qu’elle veut faire dérailler, elle parle à Dieu aussi. Et ce n’est pas pour lui passer de la pommade. 

Un seule en scène, très bien jouée par Marie-Sohna Condé. Un sujet un peu trop abordé selon moi (voir sur ce blog l'excellent film : Le Caire confidentiel)  C'est Marie-Laure qui a le mot juste: Un peu plombant. Oui,  ça manque d'air. Faudrait alléger. Pourquoi ne pas utiliser les panneaux lumineux pour passer des scènes des printemps arabes par exemple ?  

17:52 Publié dans Avignon OFF | Lien permanent | Commentaires (0) |

07/07/2017

Bullshit

photo.jpgEn écoutant Michel Rocard, je découvre un exposé de Neil Postman intitulé : “Bullshit and the Art of Crap -Detection” qu’on pourrait traduire par "Balivernes : l’art de détecter les conneries." Un exposé donné à une convention nationale des profs d’anglais le 18 novembre 1969 à Washington, D.C. Si vous lisez l’anglais suivez le lien. Sinon je vous en donne un tout petit aperçu.

Par facilité, je vais utiliser le mot anglais bullshit, littéralement "merde de taureau", qui veut dire conneries, âneries, bêtises, stupidités, balivernes, sornettes, fariboles, billevesées, bêtises, niaiseries, amphigouri, imbécillités, calembredaines, fadaises, absurdités, galimatias, coquecigrues (Rabelais), langue de bois, discours vides etc…

« Tous les gens sérieux comprennent que 90% de ce qu’on enseigne à l’école est inutilisable dans la pratique (…) Je dirais donc que l’art de détecter le Bullshit devrait prendre la première place. Je ne l’expliquerais pas plus mais j’aimerais que l’on soit d’accord sur le fait que les gens sont exposés à bien plus de « bullshit » qu’il n’est sain pour eux d’endurer et que si on pouvait les aider à reconnaître la chose ils pourraient l’éviter et revenir à une langue qui serait meilleure pour eux.

Normalement je n’aurais pas à introduire un tel sujet devant vous. Je vais pourtant expliquer la taxonomie* du « bullshit ». Il y en a énormément de variétés, je n’en mentionnerai que quelque unes et en expliquerai encore moins, je vais me concentrer sur celles qui ont une signification transcendante. Cette phrase est un bel exemple de Bullshit. Je ne sais pas ce que veut dire « signification transcendante » et encore moins ce qu’il signifie pour vous. J’avais juste besoin de termine ma phrase. Ceci est donc un exemple de style pompeux (pomposity) Le sous titre de cette conférence « Rêves et réalités » est une autre exemple de pompe. Je ne peux pas croire qu’un groupe de profs d’anglais puisse être familier avec ce qu’on appelle « réalité ». Très peu de gens sur la planète peuvent appeler « réalité » les sujets de discussion des profs d’anglais."

Après le style pompeux, Neil parle de Fanatisme, de Non-Sens (inanité) de Superstition… dans un style toujours amusant. Il énonce que la première source de Bullshit que nous devons surveiller c'est nous-même.

* La taxonomie est une branche de la biologie, qui a pour objet de décrire les organismes vivants et de les regrouper en entités appelées taxons afin de les identifier puis les nommer et enfin les classer.

Neil Postman (1931 - 2003) est un critique culturel et théoricien des médias américain connu du grand public pour son livre de 1985 au sujet de la télévision intitulé Amusing Ourselves to Death (« Se distraire à en mourir »). Il a enseigné pendant plus de quarante ans à l'université d'État de New YorkHumaniste, il pensait qu'aucune nouvelle technologie ne pouvait se substituer aux valeurs humaines.