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16/08/2009

Etymologie

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Je résume (et complète) le texte de Mathilde Aries sur l’étymologie de gratuité

Gratuit – Latin Gratuitus désintéressé. Basé sur gratus, faveur, qui devient gré en français. Sens donc d’accorder avec libéralité, il y aurait donc une parenté avec libéralisme J (voir anglais)

L’antonyme latin est mercenarius, mercenaire, louer contre argent, qui est de la même famille que mercantile. Nous voici dans le cœur du sujet comment se débarrasser des mercantis comme les appelait mon grand-père.

Autre sens de gratuit attesté en 1718 : Non fondé, irrationnel : une supposition gratuite, un crime ou acte gratuit. Attention donc à l’irrationnel !

Gratuité prend le sens d’exemption de payer vers 1350 et par extension caractère désintéressé d’une action. Depuis le XIXième, ce qui s’obtient sans payer.

Gratis, adverbe ou adjectif vient comme gracieux de gratüs, gracieusement, par complaisance. On dit aujourd’hui « à titre gracieux » ce qui est un peu pareil que gratuit mais avec au départ l’idée de faveur peut-être un peu moins « gratuite »

On peut aussi utiliser gratos ou même gratoche.

A noter qu’en anglais on utilise le mot FREE qui veut aussi dire libre. Une expression typique du libéralisme : « There is no free lunch ». Il n’y a pas de repas gratuit. Attention « vive le Québec libre ! » ne veut pas dire « Vive le Québec gratuit », avec le prix du billet d’avion, n’y pensez pas.

11:51 Publié dans Gratuité | Lien permanent | Commentaires (4) |

13/08/2009

réenchanter le monde

Ca-vient.jpg Introduction et premier chapitre de Viv(r)e la gratuité. Extraits :

* Quand je tape (r) word écrit ® - Vive Hadopi !

Extraits : Il ne suffit pas d’avoir raison pour inverser le cours de l’histoire, encore faut-il être capable de réenchanter le monde et de rendre le projet désirable par le plus grand nombre. On peut reprocher tout ce qu’on veut au capitalisme mais ce système est monstrueusement efficace tant il a la capacité de susciter le désir…

…les peuples aspirent encore (sinon davantage) à simplement partager le gâteau dans l’espoir de vivre demain comme des petits bourgeois…

il n'y aura pas de société de la gra­tuité sans culture de la gratuité. Quels rituels de la gratuité faudra-t-il inventer ? Quelles nouvelles institutions pour porter cette révolution tranquille ? Ne serait-ce pas, déjà, pour l'école de demain un bien plus beau projet que de contribuer ainsi à cette nouvelle « fabrique de l'humain » ?

 

09:00 Publié dans Gratuité | Lien permanent | Commentaires (0) |

12/08/2009

Cafés 2009/2010

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Saint-Julien. Après le café citoyen « Vive la crise » en mai, celui sur la Suède en Juin, la saison des cafés reprend le 14 septembre (à 20 heures à l’Arande comme d’hab.) sur le thème de la gratuité. Je bosse la question en ce moment. Une avalanche de note à prévoir.

Toujours le deuxième lundi du mois.

(Comme ça, vous pouvez garder la même excuse : « Le lundi, tu comprends, je ne peux pas, j'ai yoga/streching/piscine/ciné/les enfants/les beaux-parents... »)

Le programme 2009/2010-

14 septembre café citoyen La gratuité.
12 octobre café philo-L'histoire a-t-elle un sens?
9 novembre citoyen - Les républiques après l’éclatement de l’URSS
14 décembre philo- Autorité et liberté.
11 janvier 2010 citoyen - Inde. La plus grande démocratie du monde.
8 février philo - Le Temps (qui passe bien sûr)
8 mars citoyen – Sujet à préciser

12 avril philo Café autogéré
10 mai citoyen - Amérique du Sud.  Vers la formation d’un bloc ?

Le café philo est toujours animé par l'excellent Alain Gentil.

 

12:20 Publié dans Cafés | Lien permanent | Commentaires (5) |

09/08/2009

Vive la gratuité

Après avoir écouté cette vidéo sur Agoravox, j'ai eu envie d'en savoir plus. La gratuité est-elle, comme le prétend Paul Ariès, une idée porteuse qui soit une alternative aux divers aménagements du capitalisme pour affronter les crises écologiques ? J'ai lu le livre écrit par le collectif dirigé par Ariès. C'est très inégal et un peu bâclé (nombreux typos). Malgré tout il en ressort des choses très intéressantes. Je vais revenir sur les chapitres qui m'ont paru dignes de creuser l'idée.

10:33 Publié dans Gratuité | Lien permanent | Commentaires (0) |

08/08/2009

Agave

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L'agave

Sur le roc se dresse un agave :
Là, dans les airs, depuis longtemps,
Il croît, plante impassible et grave,
Que n’émeut jamais le printemps.
Ni fleurs ni fruits dans sa verdure ;
Roide sur le granit brûlé,
Jamais sa feuille énorme et dure
A nul vent tiède n’a tremblé.
Tout d’un coup, après des années,
La plante sent une douceur.
Ses feuilles s’ouvrent étonnées :
Une tige part de son cœur,
Tige puissante qui s’élance,
Telle qu’un arbre, droit dans l’air,
Et qui, joyeuse, se balance
A la folle brise de mer !
Au soleil, comme par prodige,
D’heure en heure on la voit grandir :
Déjà, du bout de la tige,
Des boutons cherchent à sortir.
Ils s’ouvrent : la fleur triomphante,
Portée au ciel comme en un vol,
S’épanouit ; alors la plante,
L’œuvre achevé, meurt sur le sol.
Elle ne vivait, immobile,
Rassemblant toute sa vigueur,
Que pour voir, - sublime et fragile, -
Cette fleur monter de son cœur.”

Jean-Marie GUYAU, Vers d’un philosophe, “L’agave-Aloès”

04/08/2009

Effronté

Par hasard le programme de l’autoradio était sur France-Culture. Par hasard, Michel Onfray y tenait conférence sur le nouvel épicurisme et parlait de Jean-Marie Guyau. Par les hasards un peu orientés de Google, je tombe sur le site de Laurent Muller qui parle de Guyau, philosophe du XIXième siècle, mort à 33 ans. Allez-y ! Il y a pas mal de textes à découvrir.

Voici deux petits extraits de l'oeuvre de JM Guyau sur le doute…

Au retour du printemps nous fait un cœur nouveau !

Un long doute, labeur de la pensée, effraie ;

Les deuils longtemps portés pèsent comme un fardeau.

Quand tout s’épanouit autour de nous sur terre,

Notre cœur plus léger veut aussi rajeunir ;

Il nous prend des besoins infinis de bénir,

Et d’elle-même, au bruit calmant de la prière,

La souffrance s’endort : on croit et l’on espère...

Moi, j’aime mieux le doute et son anxiété.

Il suffit d’un seul cri d’appel aux cieux jeté

Et qui se soit perdu dans l’infini silence.

Le doute restera dans mon cœur révolté

Aussi long qu’ici-bas est longue la souffrance.

Jean-Marie GUYAU, Vers d’un philosophe, “Le devoir de doute”

"Le doute, c’est la dignité de la pensée. Il faut donc chasser de nous-mêmes le respect aveugle pour certains principes, pour certaines croyances ; il faut pouvoir mettre tout en question, scruter, pénétrer tout : l’intelligence ne doit pas baisser les yeux, même devant ce qu’elle adore. Sur un tombeau de Genève, se lit cette inscription “La vérité a un front d’airain, et ceux qui l’auront aimée seront effrontés comme elle ”.

Jean-Marie GUYAU, Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction

01/08/2009

L'ombre du mur

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A l'ombre du Mur

Par Jacques Fabbri

Editeur: Edilivre
Thème : Roman policier / suspense
Genre : Roman
252 page(s)
Format classique 13/20 cm

Ouvrage publié le 02/03/2009

Disponible sur tous les sites internet, Amazon, Decitre, Alapage... et chez les libraires.

Quatrième de couverture : Agir selon ses convictions, dans sa vie professionnelle comme dans sa vie personnelle, est un véritable défi. Pierre Falcoz va en prendre pleinement conscience en accédant à des fonctions d'encadrement au Gouvernement militaire français de Berlin. Dans ce roman réaliste parsemé de fines pointes d'humour, l'auteur fait revivre un microcosme disparu avec la chute du mur de Berlin.

Curieux cette classification en roman policier / suspense. Ce roman est une autofiction* écrite après les faits puisque l’auteur nous narre des évènements qui ont lieu avant la chute du mur de Berlin.

L’histoire se passe donc à Berlin du 2 mai 1989 à la chute du mur en novembre. Pierre Falcoz travaille pour le Gouvernement militaire français qui avec Russes, Anglais et Américains ont occupé Berlin jusqu'à la chute du fameux mur bien vite suivie de la réunification. Pierre vient de prendre de nouvelles fonctions. Il est marié à Christine, il a deux enfants Remy et Charlène, un chien Champi et une voiture dont j’ai oublié la marque.

Pierre Falcoz nous parle de ses nouvelles fonctions, de ses deux secrétaires dont une en particulier qui ne lui est pas indifférente, Nadine. Tout en nous décrivant la vie d’un fonctionnaire, dans le monde suranné du Berlin enclavé en RDA dont Kennedy se voulait citoyen, Jacques/Pierre est occupé par deux sujets majeurs : l’enquête au nom de code Toulouse et surtout Nadine et ses tenues estivales et sexy. Il se passe assez peu de chose surtout au début. L’affaire du Toulouse, un établissement dont le gérant aurait commis quelques malversations, n’est pas tout à fait l’affaire Ben Barka. Pourtant, passé ce départ un peu trop descriptif, on se surprend à tourner les pages avec un certain plaisir.

Le style correspond bien au sujet. La forme et le fond sont en harmonie. Quelques dialogues, juste ce qu’il faut. Avec le personnage de Pierre et sa situation à la DSAF du GFMB (Eh oui ! on est en France), on pense à Adrien Deume employé à la SDN, bien que Pierre Falcoz soit plus sympathique et moins creux que le personnage de Belle du Seigneur, il y a même du Solal en lui quand il est séduit par la belle Nadine. C’est surtout la similitude des deux administrations et la manière de narrer par le menu les activités du héros qui rende l’analogie avec le personnage de Cohen si évidente. On y prend plaisir au point de relire pour se rendre compte.

 

Extrait : Le lendemain du déjeuner, quand Nadine est venue lui proposer un café, Pierre lui a tendu un livre de poche intitulé Vive l'aventure, du sociologue Jean­-Michel Edelbaum. C'était l'ouvrage dont il lui avait parlé ; si elle le lisait, elle comprendrait mieux ce qu'il voulait dire hier. Elle l'a remercié, a souligné qu'elle le lirait, et lui a aussitôt demandé s'il avait dit à sa femme qu'il avait invité une de ses secrétaires au restaurant, en tête à tête ? Bien sûr qu'il lui avait dit. Et elle, est-ce qu'elle en avait parlé à Franz ? Elle a semblé interloquée par la question. Non, évidemment, il était bien trop jaloux ; et comment Madame Falcoz avait-t'elle réagi

A ce moment-là, le téléphone a sonné : c'était Pascale ; elle avait en ligne le lieutenant-colonel Lavaux, commandant le deuxième bureau de l'Etat­-Major, qui souhaitait lui parler. Pierre a pris la communication.

*Autofiction est un néologisme créé en 1977 par Serge Doubrovsky, critique littéraire et romancier.

Le terme est composé du préfixe auto- (du grec αυτος : « soi-même ») et de fiction. L’autofiction est un genre littéraire qui se définit par un « pacte oxymoronique » associant deux types de narrations opposés : c’est un récit fondé, comme l’autobiographie, sur le principe des trois identités (l’auteur est aussi le narrateur et le personnage principal), qui se réclame cependant de la fiction dans ses modalités narratives et dans les allégations péritextuelles (titre, quatrième de couverture...).

L’autofiction est le récit d’évènements de la vie de l’auteur sous une forme plus ou moins romancée. Les noms des personnages ou des lieux peuvent être modifiés, la factualité mise au second plan au profit de l’économie du souvenir ou des choix narratifs de l’auteur. Affranchie des "censures intérieures", l’autofiction laisse une place prépondérante à l’expression de l’inconscient dans le récit de soi.

16:53 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) |