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04/08/2009

Effronté

Par hasard le programme de l’autoradio était sur France-Culture. Par hasard, Michel Onfray y tenait conférence sur le nouvel épicurisme et parlait de Jean-Marie Guyau. Par les hasards un peu orientés de Google, je tombe sur le site de Laurent Muller qui parle de Guyau, philosophe du XIXième siècle, mort à 33 ans. Allez-y ! Il y a pas mal de textes à découvrir.

Voici deux petits extraits de l'oeuvre de JM Guyau sur le doute…

Au retour du printemps nous fait un cœur nouveau !

Un long doute, labeur de la pensée, effraie ;

Les deuils longtemps portés pèsent comme un fardeau.

Quand tout s’épanouit autour de nous sur terre,

Notre cœur plus léger veut aussi rajeunir ;

Il nous prend des besoins infinis de bénir,

Et d’elle-même, au bruit calmant de la prière,

La souffrance s’endort : on croit et l’on espère...

Moi, j’aime mieux le doute et son anxiété.

Il suffit d’un seul cri d’appel aux cieux jeté

Et qui se soit perdu dans l’infini silence.

Le doute restera dans mon cœur révolté

Aussi long qu’ici-bas est longue la souffrance.

Jean-Marie GUYAU, Vers d’un philosophe, “Le devoir de doute”

"Le doute, c’est la dignité de la pensée. Il faut donc chasser de nous-mêmes le respect aveugle pour certains principes, pour certaines croyances ; il faut pouvoir mettre tout en question, scruter, pénétrer tout : l’intelligence ne doit pas baisser les yeux, même devant ce qu’elle adore. Sur un tombeau de Genève, se lit cette inscription “La vérité a un front d’airain, et ceux qui l’auront aimée seront effrontés comme elle ”.

Jean-Marie GUYAU, Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction

Commentaires

J'écoute les confs d'Onfray tous les étés. Il parle vite. C'est un bon exercice d'attention pour moi. Mais c'est bien mieux que la télé qui m'endort.

Écrit par : Aredius | 07/08/2009

Je ne connaissais pas cet autre "JMG". Dans les extraits que tu donnes j'aime mieux sa prose que ses vers.

Écrit par : Le Garde-mots | 07/08/2009

C'est un peu curieux de faire des vers sur des thèmes de philo... Guyau s'en explique ici
http://jmguyau.free.fr/Jean-Marie_GUYAU,_une_philosophie_morale_radicale./Les_textes_de_Guyau/Entrees/2008/11/21_Preface_Vers_dun_philosophe.html

Guyau était autant un écrivain qu’un philosophe : cela est manifeste autant dans ses écrits philosophiques, au style si fluide et stimulant, que dans son recueil de poésies, emprunt d’expériences existentielles méditées.

Si bien que les Vers d’un philosophe révèle la théorie esthétique en acte de Guyau : l’art n’a pas pour vocation d’être gratuit ou de flatter les sens (ce que notre auteur nomme encore : la superficialité du jeu formel), il doit encore exhorter à une vie plus intense, plus active (c’est-à-dire enjoindre au sérieux et à la sincérité, où le fond se mêle à la forme), mais sans pour autant sombrer dans le didactisme propre à la science. En d’autres termes, l’art est une activité essentiellement affective et synthétique, et c’est précisément dans cette synthèse qu’il révèle sa profondeur.

Pour la suite suivre le lien.

Écrit par : Joel | 08/08/2009

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