27/02/2015
Bernique
Parmi les nouvelles scientifiques importantes il y a la dureté des dents de la bernique. La bernique ou brenique a la dent dure et on ne le savait pas. On savait en revanche que la toile d’araignée était particulièrement costaude et d’ailleurs les mouches le savaient mieux que nous.
Jusqu’à maintenant la toile d'araignée avait même la palme de la traction en matière biologique avec une résistance de 1,3 GPa. Le GPa c’est un milliard de Pascal (à une certaine époque cela faisait du pognon !) Mais que fait Pascal dans cette toile ? Le Pascal pense et mesure. Il mesure la pression atmosphérique mais aussi la force de traction.
Au fait, c’est quoi une bernique. C’est une métaphore pour quelqu’un d’un peu collant « Quelle bernique, je me le suis coltiné toute la matinée ! » ou encore en argot vieilli c’est non ou rien ou presque rien. « Je leur donnais des cigares et ils n'aimaient pas le tabac. Alors, bernique, c'est fini. Plus de cadeaux ». — (Georges Duhamel, Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, Paris, 1938)
En réalité une bernique c’est une patelle ou encore une arapède ou plus couramment un chapeau chinois (un truc vachement collant). Le chapeau chinois a donc la dent dure. C'est pour manger les algues collées sur le rocher. Ces dents sont un des matériaux parmi les plus résistant que l’on connaisse, il dépasse le Kevlar (mais pas la fibre de carbone. Sa résistance est de 3 à 6,5 GPa. Étonnant non ?
Des dents de bernique agrandies :
Au fait, comme moi, vous vous ètes sans doute demandé, "est-ce que la patelle se mange ?" Eh bien oui ! Je vous même ai trouvé la recette de la patelle à la braise. Cette recette inclut : comment attraper la bernique sans se faire mordre ? Quelle patelle choisir ? Comment surprendre l'arapède qui broute paisiblement les algues sans se blesser ? Est-ce que tout est bon dans la bernique ? Comment la cuire ? Est-ce que ce mode de cuisson est vraiment cruel ? Cliquez sur le lien, c'est un délice...
Le gros avantage de la patelle, c’est qu’elle ne bouge pas beaucoup, et qu’il y en a partout. Ce n’est pourtant pas aussi simple : Elles pullulent, mais elles ne sont pas délicieuses en tous endroits : il faut les prendre sous les goémons noirs. Le goémon noir, c’est le vulgaire varech, celui qui est le plus haut sur l’estran; bref, ce sont des fucus, serratus ou vesicolosus pour l’essentiel. Descendez assez bas, à la limite des algues rouges, dans un endroit pas trop battu par les vagues, c’est là que sont les meilleures.
Une pierre ou même un coup de botte peuvent suffire à les décoller du caillou, mais une lame de couteau bien solide. Faites glisser par surprise la pointe entre le bord de la coquille et la roche, une petite torsion du poignet pour faire levier, et c’est gagné. Si vous n’y parvenez pas du premier coup, inutile d’insister, le coquillage va se plaquer au rocher avec une force surprenante. Vous finiriez bien par l’avoir, teigneux comme je vous sais dès qu’il s’agit de nourriture, mais c’est en s’énervant de la sorte qu’on s'écorche la main en dérapant sur le rocher.
11:51 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (3) |
Commentaires
La bernique est extraordinaire. Elle se déplace pour casser la croûte .... et revient exactement au même endroit.
Tu as raison, elles ne sont pas toutes bonnes. Je les mange en les faisant cuir sur le grill, avec un peu de beurre, ail et persil.
Le président des amis de Vialatte (comme toi, un ancien informaticien) m'annonce l'arrivée prochaine chez moi du bestiaire de Vialatte avec dessins d'Honoré. Honoré dessine un peu comme le nantais Jean-Emile Laboureur (exposé actuellement) qui a échangé avec G. Apollinaire, R. Dufy (un grand aquarelliste) et Marie Laurencin (un sacré personnage) chantée par Joe Dassin dans L'été indien.
Écrit par : Aredius | 27/02/2015
Oh ! cuire par cuir... même si parfois ça s'apparente au cuir
Écrit par : Aredius | 27/02/2015
J'ai le bestiaire illustré par Honoré.
Écrit par : Joël | 27/02/2015
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