09/01/2013
Roorda bis
Encore un peu de Roorda.
L’humanité ne sait pas où elle va; mais depuis un siècle, elle manifeste clairement l’intention d’y aller le plus vite possible. Elle invente des moyens de locomotion de plus en plus rapides et elle les perfectionne sans cesse. Le roseau pensotant, 1923; T II, p. 67
L’homme velu de l’époque tertiaire devait mener une existence heureuse. Du matin au soir, armé de son formidable gourdin de silex, il se promenait dans la forêt maternelle où il pouvait parcourir des kilomètres sans saluer personne. Car il y avait des kilomètres bien avant l’invention du système métrique.
Si quelque divinité compatissante apportait aux hommes le bonheur durable, au bout de quarante-huit heures ils en auraient assez.
Roorda était prof de math. Sur le sujet, il a écrit
- L’École et l’apprentissage de la docilité (1898)
- Le pédagogue n'aime pas les enfants (1917)
- Le débourrage de crâne est-il possible ? (1924)
- Avant la grande réforme de l’an 2000 (1925)
L’école a donc bien compris son rôle d’éducatrice, puisqu’elle habitue les enfants à supporter les heures vides qui, à peu de chose près, composeront leur existence.
Il faut être pédagogue pour croire qu’on instruit deux fois plus un enfant en lui donnant huit leçons par jour qu’en lui en donnant quatre.
L’Etat ne semble pas encore avoir compris qu’un éducateur est quelque chose de plus qu’un fonctionnaire.
Sur les politiciens
Ce qui rend répugnants les hommes d’Etat et les politiciens, c’est qu’ils ne peuvent pas lâcher un pet sans prétendre que c’est «dans l’intérêt général». Ce sont des menteurs. L’intérêt général est une chose inconcevable, inexistante; et les individus sincères n’en parlent pas.
Pour le philosophe qui alimente sa joie en mangeant un poulet de Bresse bien tendre et en vidant un flacon de vieux Musigny, le «monde extérieur» n’est pas une quantité négligeable. Le roseau pensotant, 1923; T II, p. 85
- Pourquoi la Nature n’a-t-elle pas donné à la vache une queue plus longue?
- Penseur plaintif, tais-toi. Oui, la Nature avait des queues plus longues dans ses magasins. Elle a eu raison de les donner toutes aux crocodiles, aux serpents, aux vers de terre et aux ouistitis. Car, dans un troupeau de vaches,
des queues trop longues s’emmêleraient; et après, ce serait toute une histoire…
19:28 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (2) |
Commentaires
Bonjour,
suite à la lecture de vos deux articles sur H. Roorda, que je ne connaissais pas, je viens d'investir dans deux de ses books...
Merci et continuez !
Écrit par : Davidon | 16/01/2013
Merci pour ce gentil commentaire. Il y a donc bien de vrai lecteur derrière ces 4 à 500 visites quotidiennes répertoriée par l'esprit du blog.
Écrit par : Joël | 16/01/2013
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