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30/10/2010

Renaturation

Dans le Genevois suisse ou français, un ruisseau s'appelle un nant (voir le Garde-mots). A vrai dire, le nant de chez nous se rapproche plus du ru des mots croisées, un filet d'eau, que du ruisseau. A Saint Julien on a par exemple le Nant de Ternier (presque un ruisseau), le Nant de la Folle, le Nant d'Ogny qui se joignent à l'Arande pour donner l'Aire qui part vers Genève.

Pendant longtemps on a « busé » ces nants en forçant leur eaux à rentrer dans un tube plus ou moins étroit. Sur le tube, on pouvait donc bétonner à tout va. Mais, depuis quelques années, la mode est au débusage, une mise à l'air libre de nos anciens nants aussi appelée « renaturation ». C'est le mouvement transfrontalier de retour à la nature : « Libérons les nants ! »

Une renaturation qui m'avait frappée était celle du Nant de la Bistoquette (bisto et pas bistou). Un nant remarquable qui coule au printemps son filet d'eau sur 1 kilomètre pour se jeter dans la Drize qui elle-même se jette dans l'Aire puis dans l'Arve et enfin dans le Rhone. Les derniers 150 mètres à l'air libre de la Bistoquette auront coutés plus de 200'000 euros à renaturer. Pour ce prix, l'inauguration a été effectué en grandes pompes (à incendie) avec l'intervention d'un conseiller d'état (sénateur en Suisse) écologiste aux souliers bien cirés comme il se doit. C'était en 2005.

En ce qui concerne la renaturation de l'Aire [photo], on parle de plusieurs dizaine de millions de francs suisses et donc d'euros. Espérons qu'un jour on verra une vraie crue car depuis la renaturation, il n'y a plus beaucoup d'eau dans l'Aire. Le fond de l'Aire est sec. Hier des canards de passage cherchaient un coup à boire, il y avait quelques flaques entre les pierres et de l'avis des trois canards et deux canes interrogés, aucun poisson à croquer.

Les nants, les dranses* et autres noms de cours d'eau sont des hydronymes ou plutôt des super hydronymes puisqu'ils désignent de façon générique des noms de cours d'eau. L'hydronymie (nom des cours d'eau), la toponymies (nom de lieux) et l'anthroponymie (noms propres des personnes) forment l'onomastique, elle même discipline de la linguistique. Et dans onomastique, il y a mastique dirait RV qui machouille non loin du Nant d'Avril et du Nant de la Maille.

* En chablais savoyard, les Dranses d'Abondance, de Morzine, de Bellevaux se réunnissent pour de jeter dans le Léman. En Chablais valaisan, une autre Dranse, qui se jette dans le Rhone, est alimentée par la Dranse d'Entremont, la Dranse de Bagnes, la Dranse de Ferret.

21:35 Publié dans St Julien | Lien permanent | Commentaires (3) |

Commentaires

Cela m' en bouche un coin.

Écrit par : RV | 01/11/2010

Et si on renature les autoroutes, les Macdo, les supermarchés, qu'est-ce que ça donne ?

Écrit par : Le Garde-mots | 08/11/2010

Voilà une bonne idée !

Autoroutes : Retour aux chemins vicinaux
Macdo : Petits restos de quartier, bouchons, estaminets...
Supermarchés : épiceries, merceries, cordonniers, fromagers...

Écrit par : Joël | 08/11/2010

Les commentaires sont fermés.