06/01/2006
Mario Rigoni Stern
C'est Raymonde qui un fois de plus m'a fait découvrir Mario Rigoni Stern, l'homme des montagnes de Vénétie, l'homme qui préfère l'hiver à l'été à cause du calme, de la neige et du silence. Un ami de Primo Levi, "Si c'est unhomme". Dans ses livres, Mario raconte sa guerre, sa captivité et son village de Vénétie. L'autre soir, ja'i lu quelques textes du vin de la vie. (photo Télérama)
Comble du bonheur, dans le vin de la vie, je suis tombé sur la période heureuse de sa vie comme chasseur alpin dans la vallée où est né mon père, le val Soana dans la région du Canavese en dessus d'Ivrea, la face sud du Gran Paradiso. En écrivant "Face sud du grand paradis" je me dis que parfois les mots traduisent bien certains paysages...
Lisez Rigoni Stern, c'est un antidote à la mesquinerie et à la bêtise. C'est un éloge de la beauté. Lisez le Vin de la vie. J'ai eu de la peine à fermer le livre pour prendre en cours les tonton flingueurs en pleine beuverie et me dilater la rate.
Juillet 2008 - Mario Rigoni Stern est mort le 16 juin, à Asiago (province de Vicenza, au nord de l'Italie), où il était né le 1er novembre 1921. Son premier livre, Le Sergent dans la neige (1953, traduction française 10/18), dans lequel il évoque la retraite de Russie durant la seconde guerre mondiale, est publié par Elio Vittorini, grand découvreur de talents de ces années-là, défenseur d'une littérature humaniste.
La guerre et les mises à l'épreuve des élans fraternels seront au centre de cette oeuvre, considérée par son contemporain Primo Levi comme l'une des plus déterminantes du XXe siècle. Souvent traduits en français, les récits de Rigoni Stern n'ont pas eu à travers le monde le retentissement de ceux de Levi, malgré leurs qualités de style et leur profonde générosité : les événements dont ils témoignent ne relèvent pas de la même tragédie destructrice, mais mettent en cause toute forme d'agressivité et de dégradation humaine.
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Rigoni Stern élève alors l'inspiration régionaliste et écologique à un niveau universel, en poète attentif à la beauté du monde. Cette beauté, géographique et humaine, sera du reste toujours présente dans les histoires de guerre qui constituent le reste de son oeuvre.
17:40 Publié dans Canavese | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : Littérature |