14/11/2015
Le grand khan
En 2006, j'avais dit que je posterai ce poème en entier...
Voilà, la version complète. On sait que le petit fils de Gengis fut empereur de Chine et à la fin, que fait Gengis ?
Le petit Gengis Khan
Qu'était pas du tout sot
Qu'était plutôt précoce,
Le petit Gengis Khan
A son berceau
Mangeait déjà énormément.
(C'était un berceau en bosses En bosses de chameau.)
En plus du sein Extrêmement sain
De sa maman,
Le petit Khan mangeait
Du saumon écossais
De la confiture de lard
Des biftèques tartares
Des queues de léopards
Du caviar
Des agents de Scotland Yard
Du sable, de la brique
Du râble de serpent, des reliques
Du toucan Des tripes mongoliques à mode de Caen.
Quel appétit ! Quel appétit !
Quel oblique appétit dévorait ce petit !
Ses proches, de nous lointains
Soupiraient dans leur coin
« Quel gouffre dans ce lys
Dans ce petit Gengis.
Quel trou !
Quel précipice !
Quel ventre de boa !
Jusque-z-à quand Gengis
De manger cessera ?
Jusque-z'à quand Gengis
Que z'à quand Gengis Khan ? »
Et le vent du désert Reprenait en concert
« Zusque-z-à quand Zenzis
Que z'à quand Zenzis Khan ? »
Et sa mère, toute indulgence
Malgré le dur climat,
Qu’avait donné naissance
A ce fatal état
Disait à l'entourage
« Laissez, c’est de son âge.
Il faut être costaud
Pour gouverner l’empire et ses nombreux fléaux. »
Elle mourrut bientôt
Réduite à quelques os.
Pommes de terre, pommes de fer,
Sang de gazelle et de panthère
Pâtés de Turcs, pâtés de chiens
Anges gardiens avec leurs ailes
Arrosés de vin de Moselle,
De festins en festins
Notre petit païen
Grandit à la vitesse d’un éclair.
Sitôt qu’il fut sur pied
Poussant un rugissement
Et de plus en plus Khan
Gengis voulu manger le monde entier
Quel appétit ! Quel appétit !
Quel oblique appétit dévorait ce petit !
Avec maestria
Il avala l’Himalaya
Les indes squelettiques
La Russie soviétique,
La Béribérie
Le bassin qu’on dit méditerranéen
Nubiles, Phocéens
Des quantités de villes
Et le marché commun.
17:47 | Lien permanent | Commentaires (0) |
Les commentaires sont fermés.