12/08/2011
Mortuaire
Il existe une sorte de tourisme mortuaire qui pour un français commence au Père Lachaise. J’avoue que j’en suis adepte sans fanatisme. C’est ainsi que dans notre périple moscovite et pétersbourgeois nous avons visité le cimetière de Novodivitchi proche du monastère du même nom (métro Sportivnaïa) pour retrouver les tombes de Boulgakov, Tchekhov et Gogol* assez proches mais perdues au milieu de milliers de plaques de marbre recouvertes de caractères cyrilliques pas si faciles à déchiffrer.
*Михаил Афанасьевич Булгаков
C'est ici que repose le maître...
Le maitre du maître...
et de Marguerite
*Николай Васильевич Гоголь
Gogol l'ukrainien
Tarass Boulba
Le revisor
Les âmes mortes
*Анто́нПа́вловичЧе́ховPrononciation
J’adore Tchekhov et le livre d’Andreï Makine dont je parlais hier commence par « Désormais, vidé peu à peu de sa peine au fur et à mesure qu'elle vide son appartement, il se souvient d'un premier amour, qui lui faisait murmurer cette phrase de Tchekhov "Je vous aime, Nadenka. » … Suis une réflexion sur l’art du nouvelliste et son écriture simple et dépouillée. Il se trouve que j’avais aussi emporté pour relecture La dame au petit chien suivi de Récit d’un inconnu (proche du titre de Makine).
Pour écouter quelques nouvelles d’Anton, c’est ici. La version prétenduement complète c'est ici.
10:01 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (4) |
Commentaires
Tourisme mortuaire, c'est exact. Je me souviens à Vienne, j'ai pleuré sur la tombe de Beethoven. Les larmes ont jailli spontanément.. j'ai ressenti un truc du genre puisqu'il est là "mort"... c'est que ce n'est pas un rêve, il a "vécu"...
En son temps, je suis allée à Léningrad.. Nevski prospekt... l'Ermitage, la Neva gelée sous un ciel bleu d'enfer... les marchés vides et les balances rouges inutiles... et le métro aux couloirs interminables...
Les personnes toutes aimables, souriantes... la queue devant les magasins d'alimentation... bref, que de souvenirs !
Écrit par : Françoise | 12/08/2011
Un de mes plus beaux moments de "tourisme mortuaire" fut ma visite à la tombe d'Albert Camus, à Lourmarin. C'était bien la tombe d'un homme qui avait connu la pauvreté : du romarin et de la lavande poussaient, libres et rustiques.
Écrit par : Bonheur du Jour | 12/08/2011
Merci pour ces témoignages. Je me souviens au Père Lachaise de la tombe de Pierre Desproges mort depuis peu. Il nous avait fait le coup de laisser son crabe le pincer juste avant une représentation à Annecy. « Pierre Desproges est mort d'un cancer. Étonnant non ? » Une simple dalle entourés d'une grille modeste et à l'intérieur un petit ballon rouge. Je me demande toujours qui avait posé ce ballon rouge si émouvant.
Écrit par : Joël | 12/08/2011
On ne visite pas les pays pour ça mais c'est toujours émouvant de se trouver devant la tombe de quelqu'un dont on aime l'œuvre. En ce qui me concerne ça m'est arrivé pour Brassens, Dvorak, Smetana, Cézanne, plus le père-Lachaise bien entendu. Il y a aussi André Citroën et Furetière au cimetière Montparnasse.
Écrit par : Le Garde-mots | 15/08/2011
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