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11/08/2011

Makine à Petersbourg

Avec une touche de sérendépité, j’avais choisi un livre d’Andreï Makine, La vie d’un homme inconnu, pour partir quelques jours à St Petersbourg.

 

L’histoire débute avec Choutov, un écrivain, la cinquantaine, d’origine russe qui vit à Paris et écrit en français (mais n’a pas le Goncourt). Suite à une histoire d’amour qui finit mal, Choutov part pour St Pétersbourg pour renouer avec une de ses ex. Il la retrouve au milieu des fêtes du 300ième anniversaire de la ville (2003 ?). Comme la ville, son amie est complètement absorbée par le maelström de la féroce modernité qui agite la vie des VIP et autres nouveaux riches en Russie et dans cette belle cité en particulier.

 

L’amie en question est sur un gros projet immobilier qui marche du feu de Dieu. Il y a juste un petit hic, trois fois rien, un vieillard grabataire et muet qui ne peut pas rejoindre son hospice. Le problème sera réglé après le week-end. Le fils de son amie, Vlad, un djeune hyper branchouille, confie la garde du complexe immobilier et donc du vieux à Choutov. Celui-ci a l’idée de montrer la télé qui diffuse en boucle la modernité simplette sur CNN (quelques mini-reportages bien choisis par Makine) au vieillard alité.

 

Et le muet, qui s'apelle Volsky, touché sans doute par ce geste, se met à raconter sa vie à Choutov. Il a connu l'horrible siège de Leningrad (ex. St P.) et raconte ses heurts et malheurs. C’est tragique et très triste. La stupidité de la guerre et de ces années de communisme y est montrée dans toute son effrayante horreur.

 

Ce qui m’a surtout plu dans ce livre, c’est la réflexion qui naît du choc de ces deux mondes qui ne semblent plus du tout corrélés. On dirait que plus personne ne se rappelle (à part l’écrivain bien sûr) que l’histoire de Volsky, l’inconnu, est le passé pas si lointain de ces gens qui célèbrent le tricentenaire de Petersbourg dans un capharnaüm d’images et de non sens mondialisé.

 

Le mot du jour : Capharnaüm était une ville de Galilée. Son nom vient de l'hébreu כפר נחום Kfar (village) et Nahum (compassion, consolation). Désigne un état de pagaille, de désordre.    

Commentaires

Pas plus tard que ce matin je me disais que j'avais délaissé ton blog... comment le recevoir chaque jour ? je ne sais pas.
Toujours aussi passionnant, instructif, ludique... et j'en passe.
Je t'espère en bonne forme.

Écrit par : Françoise | 11/08/2011

Quand vous trouvez quelque chose que vous aimez tant il est si difficile de laisser aller cette chose. Françoise Je suis d'accord avec vous sur ce coup.

Écrit par : asigurari | 12/08/2011

Les commentaires sont fermés.