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10/05/2011

Dardanaires

 

Je ne retrouve pas mon exemplaire de Kou l’ahuri que j’ai dû prêter. J'en avais parlé ici.

[le dessin de couverture représente un économiste barbu monté sur une vieille vache rossinante et brandissant l'étendard de la Saint économie.]

Heureusement le PDF est sur la toile...

...et je relis donc le livre de Jacques Duboin. Un petit livre mais grand par le talent ! Je relis donc quelques unes des lettres que Kou, notre mandchou qui visite la France, envoie à son père resté au pays. En voyant fonctionner la France des années 30, Kou est totalement ahuri par ce qu’il constate: dans le pays de l'abondance les économistes libéraux ont crée la pénurie au nom du profit. Il relate une conversation avec un jeune chercheur en pharmacie :

— Kou, croyez-vous que ce soit de gaieté de coeur et vraiment pour empoisonner les gens que l'on fabrique tant d'alcools variés et avariés ? Lorsqu'on entreprend de fabriquer quelque chose, on se demande rarement si elle est utile. On pose la question : est-ce payant ? et l'on se décide en conséquence. Or les choses payantes sont souvent nuisibles et les choses utiles ne sont pas toujours payantes.

On pense bien sûr au Médiator. En lisant le livre on pense que, après la guerre et  l’impasse des 30 glorieuses, le monde que découvre Kou est le notre sauf que le phénomène qu'il décrit est devenu mondial. Les dogmes de l’économie libérale (la Sainte Economie) sévissent toujours et pour le profit d’un petit nombre, on truque la société d’abondance. En plus, depuis Duboin, on a l’alibi de la rareté des matières premières pour faire le beurre des dardanaires (un vieux mot d'origine latine pour monopoleurs et spéculateurs qui créent la rareté à leur seul profit. Mot qui semble utilisé en allemand)

Un sujet d’actualité quand on entend les propositions honteuses de Laurent Wauquiez qui veut emmerder encore un peu plus les receveurs du RSA qui déjà ne trouvent pas de boulot et doivent survivre avec des sommes si minces alors que d’autres se gavent par millions au nom de la soi-disant rareté de leur soi-disant compétences. Suivez mon regard côté Renault, Nissan et autres banquiers ou traders divers.

14:39 Publié dans Duboin, Mots | Lien permanent | Commentaires (0) |

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