Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/06/2006

Relire

medium_MaC.jpgRelire

Mort à Crédit

de

Louis-Ferdinand Céline

Il y a des quantités de livres que je voudrais relire. L’ennui c’est que je n’arrive déjà pas à lire tout ce que je voudrais lire. Je dois dire que depuis que je connais le blog de Jean-Louis Kuffer, les choses n’ont fait qu’empirer.

Pendant longtemps, j’ai voulu relire le Voyage. Je l’avais lu quand j’avais 18 ans… difficile de décrire la secousse… Ceux qui l’on aimé s’en souviennent… Alors j’avais enchaîné : D’un château l’autre… pas du tout pareil ; Mort à Crédit… déjà mieux mais pas le choc. Pour relire le Voyage, j’ai acheté l’édition illustrée par Tardi, puis celle de la Pléiade. Bonne idée sauf que… je n’aime pas lire les beaux livres*.

Au grenier, sur les étagères des livres moches, j’ai retrouvé Mort à Crédit dans la vieille édition de poche avec la tranche orange un peu passée, 629 pages, écrit tout petit, une odeur de poussière… Sans doute le livre lu il y a trente ans… Je l’ai ramené doucement à la vie. Il s’est mis à traîner sur tous les coins de tables, le canapé, les tablettes de lavabo… il s’est rempli de cornes marque-pages. Je me suis mis à le distiller, mot à mot, page à page avec retour en arrière, marque au stylo, points d’exclamation simples, doubles, triples comme sur un manuel de jeu d’échec.

J’en ai lu des paragraphes à ma femme avec les airs inspirés de Fabrice Lucchini : « Je commençais à bien me rendre compte, qu'elle me trouverait toujours ma mère, un enfant dépourvu d'entrailles, un monstre égoïste, capricieux, une petite brute écervelée... Ils auraient beau tenter... beau faire, c'était vraiment sans recours... Sur mes funestes dispositions, incarnées, incorrigibles, rien à chiquer... Elle se rendait à l'évidence que mon père avait bien raison... D'ailleurs pendant mon absence, ils s'étaient encore racornis dans leur bougonnage... Ils étaient si préoccupés qu'ils avaient mes pas en horreur! Chaque fois que je montais l'escalier, mon père faisait des grimaces. »

En lisant Mort à Crédit, c’est l’enfance de Ferdinand qui défile, et sans faire de psychanalyse à deux balles, on comprend pourquoi il est devenu ce personnage qui haïssait l’humanité, torturé par ses démons… et en même temps ce médecin à Meudon qui ne faisait pas payer les pauvres.

Si vous ne l’avez pas lu lisez-le, sinon relisez-le.

* L'édition de Céline illustrée par Tardi fait exception

11:35 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (2) |

Commentaires

Kuffer est de bon conseil, de bonnes références, mais de lui, que connais-je? d'intime, de personnel.. rien! devrais-tu t'en passionné?....

Écrit par : tobias | 22/06/2006

Amusante remarque tobias. Rassure-toi, côté idolâtrie, j'ai donné et il y a longtemps :-) Je viens de lire ses carnets de 93 à 99, ce qui m'a permis de découvrir des choses assez personnelles et même intimes sur l'homme Kuffer. J'en reparlerai ici bientôt.

Quoiqu'il en soit, ce qui me passionne, c'est ce qu'il met sur son blog. J'y découvre des livres et des auteurs et aussi une plume qui me fascine par pas mal d'aspects. C'est déjà beaucoup je trouve.

Écrit par : Joël | 23/06/2006

Les commentaires sont fermés.