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San Juan Chamula

(source - normallement)

Ces papous humiliés du Pacifique m'ont fait penser à d'autres croyances simples, les indiens totziles du Mexique. A San Juan de Chamula, village hyper touristique du Chiapas on visite une église pas ordinaire. On est pas loin de San Cristobal de las Casas, nommé d’après Fray Bartolomé de Las Casas le défenseur des indiens contre la barbarie de ses compatriotes. On se souvient de la controverse de Valladolid qui questionne l’existence de l’âme des indiens (il n’a a pas que celle des femmes qui est en question mais je m’égare).

Les habitants de San Juan de Chamula ont depuis longtemps viré leur curé. Ils vénèrent les nombreuses statues de saints dans leurs niches, des versions missionnaires espagnoles croquignolettes et dégoulinantes de kitch de Vincent de Paul, Jean, Pierre, Paul, Jacques et autre Christophe portant le bambin, comme la réincarnation de leurs anciens dieux d'avant les blancs.

Plus de siège, par terre de la paille et des aiguilles de pin, de grandes tentures délimitent l’espace.  Des femmes accroupies sacrifient discrètement des poulets en arrosant de Coca-Cola. Le Coca transformé en objet de culte comme dans le culte Cargo. Il y a dans l’air quelque chose d'autentiquement sacré, même l’athée que je suis n’a plus vraiment envie de rire. Etonnante expérience !