26/06/2005
Météo
Chronique de la ressource -4-
The Human Resource Weekly Chronicle
Le printemps était pluvieux. L’été commence chaudement. Le vacancier s’alarme, le jardinier s’inquiète. On craint les inondations pour septembre, le Redonnais de Redon ne veut plus faire de barque sur la Vilaine. Redon, Ille-et-Vilaine, constructions automobiles, nœud ferroviaire, n’est pas un port de pêche. Il faut que cela se sache ! Le temps se réchauffe. C’est la faute au CO2. C’est la faute aux voitures qu’on construit à Redon ou ailleurs. La ressource humaine consomme trop de ressources naturelles. Du coup, il pleut trop, il fait trop froid, trop chaud, le temps se détraque. Voilà !
Le problème de l’homme et du climat remonte à la plus haute antiquité. Les propos sur le temps qu’il fait, qu’il a fait… qu’il fera remonte très précisément à Stonehenge, le site mégalithique au sud de l’Angleterre. Les Anglais mégalithiques avaient inventé la conversation météorologique. Les préhistoriens nous l’ont raconté. C’est prouvé, inutile de revenir là-dessus. La question que se pose le chroniqueur du neotic est : « depuis Stonhenge, les nouvelles TIC ont changé la prévision du temps qu’il va faire. N’ont-elle pas ? »
Dans ces temps mégalithiques, l’homme était un paysan. C’est dire à quel point, la pluie et le beau temps étaient pour lui choses essentielles. Il lui fallait surveiller le ciel tous les jours pour décider de la récolte, on interrogeait les vieux. Eux connaissaient les proverbes : « …à la saint Augustin, récolte tes fruits et pense à ton vin ». Les vieux disaient donc qu’il fallait récolter toutes affaires cessantes avant l’orage. En conséquence, nos ancêtres passaient les semaines suivantes en danse et en libation. Une fois de plus ils n’avaient pas écouté la voix de la sagesse. La récolte était abondante et les vieux sages grincheux s’étaient plantés. Ça ne ratait jamais !
Au temps des Tic, tout est changé. On ne regarde le ciel qu’à partir du mercredi. On le regarde sur son écran d’ordinateur en cachette du chef qui ait la même chose. Le lundi et le mardi on s’en fout, puis les cartes s’affichent, http://www.meteo.fr, soleil éclatant, soleil timide, nuage sur le soleil, nuage tout seul, pluie sur le nuage. C’est comme dans le journal en dernière page, mais en plus ludique. L’homme surveille le changement de temps. Ça ne lui coûte rien. Il clique sur la ville. Il clique sur la grenouille qui saute sur l’échelle. Le mercredi soleil, le jeudi nuage sur le soleil, le vendredi nuage tout seul, pour samedi et dimanche pluie sous le nuage. Et hop, encore une semaine de passée.
Comme son ancêtre, l’homme des TIC a chaud, très chaud et en plus il hésite. Il aimerait qu’on le guide. Il prétend qu’il veut connaître le futur, mais ce qu’il aime surtout, c’est que la machine choisisse à sa place. Il se fait composer un poème au hasard parmi cent mille milliards. Il lit une fable de La Fontaine au hasard : Le Héron. « Un jour sur ses longs pieds allait je ne sais où, le Héron au long bec emmanché d’un long cou, il côtoyait une rivière. L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours. Ma commère la carpe y faisait mille tours… ». Il n’y a pas plus beau et de plus rafraîchissant que La Fontaine par ces temps de canicule.
Rien ne va plus dans le monde de la ressource…
21:40 Publié dans Ressources | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Littérature |