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27/09/2003

Québec

653306-un-effet-graphique-assure.jpgLe week-end dernier, fin de semaine super sympa au Québec. À part les embouteillages de Boston (à la québécoise, prononcez : thon et pas tonne.) J’aime bien cette route, l’Interstate 93, qui arrive de New-York, traverse Boston, le New Hampshire et un parc national dans le Vermont où dominent les sommets des Appalaches. On passe à Salem, de mémoire de sorcières, à Woodstock de mémoire de hippies, à Bretton Wood de mémoire de grand argentier qui ne voulait, soit-disant, plus rouler sur l’or. Il y a des bleds qui s’appellent Berlin, Newport, Plymouth, Portsmouth… Le problème c’est la nuit qui tombe au milieu de nulle part, heureusement je suis pas trop loin du lac de Memphrey-Magog, un lac immense qui sent déjà sa belle province. Le sommeil gagne…La radio parle français : "Tu n'arrives-tu pas à bander ? Tu n'as-tu jamais d'orgasme? Appelle-nous, s'il vous plait, sur Radio XX. J'attend ton appel  en companie de Madeleine sexologue..."  Le douanier me souhaite la bienvenue. Les panneaux de la 55 Nord montrent leurs fleurs de lys, encore un bout sur la 10 vers Montréal, la sortie Cowansville et son bar à routiers qui annonce "Danseuses", les lumières (trafic lights), direction Farham, le dépanneur et c'est LA maison à gauche toute illuminée.

Me voilà donc arrivé dans l’ancienne maison de Jean-Jacques et Andrée à Cowansville. Maison que j’aime beaucoup et que je commence à bien connaître, même si le dernier coup remonte à presque 5 ans, en pleine tempête de neige le 14 novembre. Comme toujours, j’y suis reçu comme un prince. Il y a même une perdrix qui, saoulée de raisin, a eu la drôle d’idée de venir se suicider dans la vitre de la grange, vitre qui ne laissait pourtant plus beaucoup passer la lumière. Donc le lendemain, JJ, toujours aussi bon cuisinier, nous mijote la perdrix ajoutée de quelques cailles moins domestiques et d’accompagnements savoureux. Il nous sort un plateau de fromage dont on ne pourrait pas soupçonner l’existence dans toute l’Amérique du Nord. Je passe rapidement sur les petits dejeuners et les muffins aux canneberges d’Andrée. Mauvais plan pour mon régime ! Le samedi, nous allons visiter leur nouvelle maison à North Harltley qui est le village de l'Estrie où le premier ministre canadien possède une résidence secondaire et où Chichi a passé deux semaines en août et se serait fait faire un lifting. Agréable, touristique, un peu huppé et très british pour un bled au milieu du Québec et que viennent habiter des québécois pur-laine :-) Un joli lac (Massawippi?) où JJ taquine la truite à l’occasion.

Le dimanche, nous allons faire une rando dans les Appalaches. On traverse une grande bétulaie blanche avant d’arriver sur un lac noir au milieu des feuillus et de grimper des escaliers de bois. Pendant ce temps les savoyards rentraient fatigués de leur ascension du Charvin. Demain je vais rater l'avocate...

Je repars avec mes deux livres comme il est de tradition. Ces livres transatlantiques sont devenus des bateaux qui me font naviguer sur l’imaginaire québécois. Je crois avoir parlé ici de Michel Tremblay qui était venu à Genève au printemps pour la création suisse de sa pièce: Un autre monde ? J’avais lu Premier quartier de lune le cinquième livre des chroniques du Mont Royal. Déjà un livre transatlantique. Cette fois Andrée m’a passé Un ange cornu avec des ailes de tôle, que j'ai dévoré pendant le voyage du retour. Un hymne absolument délicieux au bonheur de la lecture… Un sujet toujours ressassé - jamais épuisé puisqu’il couvre tant de parcours de lecteurs différents. (Peu de lecteurs ont dû éprouver cette passion pour l'Agamemnon d'Eschile. Pas moi en tous cas.) Et puis, le livre se termine par les débuts d’un écrivain, un sujet qui me tient bien en haleine depuis quelques temps…

A part ça, que dire du reste de Boston-ton-ton-tontaine… A part les homards et la promenade dans Quincy Market, pas grand-chose de vraiment bien. Le mode de vie à l’américaine est à l’image de ces passeports nouveaux dont la photo doit montrer « Une expression neutre et la bouche fermée » pour pouvoir être facilement identifiée par des machines. La télé débite son salmigondis de pub, de talk-shaws. Les poupées de Bachelor ressemblent à des photos de catalogues. Les voitures sont toujours aussi énormes avec ces 4*4 arrogants qui semblent tous sortir du garage. On dirait qu'ils passent un produit pour que les pneus et les jantes apparaissent brillants. Le boulot... Bon, n'en parlons pas. Comment des gens aussi bien payés peuvent accepter de telles conditions de travail - bureaux bruyants, lumière artificielle, horaire à rallonge... On imagine ce que doivent endurer les "smicards" avec leur deux, voire trois jobs quotidiens... « Anastasie, l’ennui m’anesthésie » Il se peut que ce soit l'âge, la nostalgie, mais je n'ai pas retrouvé, cette fois, ce plaisir certain que j'avais à travailler là-bas il y a quelques années chez Digital... Non, de l’Amérique, je ne veux retenir que Michael Moore, son sens de l'humour et sa réflexion sur les plus démunis, sur les dégraissages, les délocalisations, les rachats et dépeçages d’entreprise, sur les porteurs d’armes… Je veux penser qu’il y aura beaucoup de Moore dans l'avenir pour redonner espoir en une société meilleure. Vive l'Estrie et vive le Québec… libre !

Bétulaie : Forêt peuplée principalement de boulot. La bétulaie peut-être blanche ou jaune. On aurait plutôt pensé à bouloteraie. Est-ce qu’une forêt de peupliers s’appelle une peupleraie ? Une hêtreraie ? une freneraie ? Une acaciaraie ? Une pineraie, sapineraie? Non, il y a déjà pinède et sapinière... Tout ça manque de logique...

Canneberge (anglais Cranberry) on dit aussi airelles en français, atocas dans une langue indienne, j’ai oublié le nom des variétés. De la famille des myrtilles / bleuets. C’est le genre de fruit que l’on ramasse à certaine endroits en noyant les plants, les graines rouges montent à la surface...

Attention, les amours en cage orange de décoration ne sont pas comestibles. On n’en meurt pas, en tous cas pas la première semaine. Le goût n’est pas terrible. Il vaut mieux lui préférer l’amélanchier qui fait des sortes de petites pommes. C'est fou ce qu'on apprend de choses en voyageant !

10:28 Publié dans Historique | Lien permanent | Commentaires (1) |

Commentaires

Vérification faite ce Woodstock n'est pas le célèbre Woodstock mais le Bretton Woods est bien celui dont on parle.

Écrit par : Joël | 20/10/2008

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