18/04/2007
A pied
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Les
voyages
à pied
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Nous sommes si pressés d’agir, d’écrire, de réunir des biens, de nous faire entendre un instant dans le silence moqueur de l’éternité que nous oublions une seule chose dont celles-là ne sont que fragments : vivre. Nous tombons amoureux, nous buvons sec, nous courons de ci de là sur la terre comme des moutons apeurés. Demandez-vous maintenant si, au bout du compte, vous n’auriez pas mieux fait de rester au coin du feu chez vous, occupé au bonheur de penser. Rester à contempler, se rappeler les visages des femmes sans les désirer, être partout et avec tout en sympathie, mais vous contentez de rester où vous êtes et ce que vous êtes, n’est-ce pas connaître la sagesse et la vertu à la fois et demeurer dans le bonheur ?
Après tout, ce ne sont pas ceux qui portent la bannière qui jouissent de la procession, mais ceux qui la regardent de leur balcon. Une fois que vous aurez saisi cela, vous serez d’humeur à être un parfait hérétique vis-à-vis de la société. Ce n’est pas l’heure de vous dérober, ou de prononcer de grands mots vides.
(…la marche à pied...)
Est-ce que, pendant cet intervalle, vous avez été le plus sage des philosophes ou le plus insigne des ânes ? L’expérience humaine n’est pas encore en mesure de répondre ; mais au moins vous avez connu un magnifique moment, et abaissé les regards sur les royaumes de la terre. Que ce fût sagesse ou folie, le voyage de demain vous emportera corps et âme vers quelque autre paroisse de l’infini. Celui qui est membre de cette confrérie ne voyage pas en quête de pittoresque mais à la recherche de certaines humeurs joyeuses – De l’espoir et de l’esprit qui accompagnent les premiers pas le matin et de la paix, de la plénitude spirituelle au repos du soir.
Des promenades à pied – Robert Louis Stevenson 1876
01:25 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : randonnée, pedibus, philosophie |