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15/07/2007

T'as le look?

C'est une conspiration mondiale! Pour l'instant nous ne sommes que 15 mais cela va grossir... grossir. Quand nous serons mille cela deviendra peut-être compliqué de tout lire... En un mot, l'idée consiste à poster tous les 15 du mois à midi heure de Paris, une rédac sur un sujet fixé le premier du mois. Ce mois-ci, le sujet est paraît-il très différent. estival et détendu: "t'as le look ?"
Parlez nous de votre coiffure, de votre façon de vous habiller... du look dont avez toujours rêvé sans jamais oser franchir le pas. Si vous êtes timides, vous pouvez parler de vos voisins, de votre fille et ses amies... Lire les autres ici: Laurent, Nathalie, Bertrand, Jean-Marc, Lady Iphigénia, Julien, Bergere, Christophe, Isabelle, Pho, Hibiscus, Fred, Bluelulie, Alcib

___________________Rédac_____________________________

Le look, pfuutt, c’est vraiment pas pot de tomber sur un sujet pareil pour ma première rédac. S’i y a quelqu’un qui se fout de son apparence, c’est bien bibi. Enfin, à dire vrai, je m’en foutais. C’est un peu comme le pognon, il y a un moment, quand t’es jeune, où tu prends ça de haut. D’ailleurs ne dit on pas «L’argent ne fait pas le bonheur» et «L’habit ne fait pas le moine.» Eh bien, ça se discute comme on dit chez Delarue. Pour le fric, d’ailleurs ça ne se discute même pas: si t’en as pas t’es à la rue, c’est tout. ! Pour l’habit, faut voir.

J’étais le plus mal fringué de toute ma galaxie soixantehuitarde et, quarante ans plus tard, voilà le travail : 

           

Bien sûr, cela ne s'est pas fait en un jour. Après m’être fait emm… par tous les flics et douaniers du coin, les suisses comme les français, à cause de mes cheveux longs, frisés (eh oui) et pas toujours nets, de mon vieil anorak sur un pull drapé et effiloché, des baskets trouées et un jean à l’avenant… j’ai décidé d’opter pour du moins voyant, le look programmeur discret, mon job de l'époque. Puis au fil des années, tout en tissant mon réseau professionnel je me couvrais de tissus plus cossus. Oh rien d’ostentatoire rassurez-vous (j’aime bien ostentatoire), non, du classique, du pratique, du chic mais discret… on disait alors BCBG.

N’allez pas croire que j’apportais plus d’intérêt à l’habit. Que nenni. J’attachais toujours plus de prix à un bon livre qu’à un bon costard. J’aimais mieux Boris Vian et son homme nu qui marchait l’habit à la main, que d’être bien sapé avec de belles bretelles qui soutiennent l’habit au niveau des aisselles.(1) Mais je m’égare.

Je me sapais donc pépère chez Voisin, le marchand de fringues du coin. Un bon fournisseur, je le recommance, capable de parler littérature, c’est dire ! Ni trop cher ni trop cheap. Une seule règle pour moi: trois essais au maximum. Si ça n’allait pas ce serait pour un autre jour avec trois nouveaux essais. Bref, jusqu’à samedi dernier, je pensais que l’habit ne faisait pas le moine mais que le moine ne pouvait pas se contenter de n’importe quelle bure au col crado ni le bureaucrate de n’importe quelle cravate monacale. C’était ma seule philosophie, rien d’abyssal (ni d’habit propre d’ailleurs.)

Et puis pour le mariage de mon fils, voir note du 7-7-7, je n’avais pas de costard décent, alors je me suis dit: "faut louer!". Me voilà donc chez Mascarade, rue des rois, la boutique qui habille d’occase tout les théâtreux genevois. « Vous voulez un jaquette ? » me demande la vendeuse. Je réponds « peut-être mais pas une flottante. » Elle ne capte pas ma saillie humoristique. Voyant que j’étais béotien en matière de costume de mariage, elle m’explique en quelle occase on met une redingote, un frac, un smoking, une queue de pie… puis elle me dit : « Avec la jaquette, vous mettrez sans doute une lavallière ? » Hum, vous dite une lavallière? ...faut voir. Elle me sort une espèce de bavoir gris perle. Non, je prendrais une cravate plus classique.

Voilà. Vous avez vu les photos. Les copains étaient épatés, mon fils et ma bru aussi. Il y avait de quoi. Faut convenir que si je m’étais intéressé un peu plus tôt à mon look, si au lieu de me fringuer comme l’as de pique je m’étais sapé comme un lord (on ne dit plus comme le prince de Galles), j’aurais pu me placer dans la vie et sans doute qu’aujourd’hui je roulerais carrosse, j'aurais une banque à chaque doigt, et un doigt dans chaque pays, et chaque pays serait à moi. Quand même, à quoi ça tient la vie ! 

(1) Grammaire : On ne dit pas : "L'habit à Popaul" mais "L'habit de Popaul"  

12:00 Publié dans Rédac | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : rédaction, look, costume |