12/05/2019
Corruption
Au moyen age le mot corruption indiquait l’altération physique. On parlait de la grande corruption de la variole puis celle de la peste. C’était une détérioration organique menant à la putréfaction, la déchéance et la décomposition. Dans ce sens propre (si on veut), on préfère aujourd'hui le mot pourriture, putride, putrescible...
Du corps on est donc passé au sens figuré, à la décomposition morale. L’ère moderne a donné à la corruption un sens précis et stigmatisant. Ce n’est plus la putréfaction physique mais celle des politiques, des acteurs de la vie publique, des petits détenteurs d'autorité, qui peuvent nous pourrir la vie encore plus que la variole.
La corruption dont on parle beaucoup en ce moment est une blessure qui corromps, putréfie, désagrège le lien social qui lie une communauté, une région, un pays, l’Europe.
Pendant la révolution on utilisait l'adjectif Incorruptible pour désigner Maximilien Robespiere. Au XXième siècle c'est devenu le titre d'une série (the intouchables) et d'un film de Brian de Palma pour les luttes d'Eliott Ness et de son équipe contre le très corrompu Al Capone.
Le mot à la mode sous Macron a la même racine, disruption.et son adjectif disruptif qui nous vient du vocabulaire économique, économie de marché bien sûr. Etonnant non ? aurait dit Desproges.
"La disruption est une rupture, une innovation radicale qui rebat totalement les cartes d’un marché établi. Sa recette commence à être connue : un astucieux mélange d’esprit entrepreneurial et de nouvelles technologies de rupture. — (Irénée Régnauld, « La démocratie à l’épreuve de la "disruption" », Socialter, numéro 29, juin-juillet 2018, page 68.)
Il faut donc être disruptif et si possible incorruptible. "
08:58 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |