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08/03/2015

La femme

Le point de vue de Vialatte pour la journée de la femme et spécialement pour Chantal :

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Sans la femme, l'enfant serait sans mère, le père sans fille, le beau-frère sans belle-sœur, l'oncle sans nièce, l'époux sans veuve. Elle est, pour ainsi dire, la mère du genre humain. Supprimez-la, l'opéra perd son charme, l'écran ses bustes les plus beaux. Sans elle, au Grand Café il n'y aurait plus de caissière, même à l'heure de l'apéritif, entre deux pots de sanseviera de valeur moyenne.

sansevieria%20silver%20laurentii.jpg(Le pot de sanseviera de valeur moyenne) L'homme vivrait comme un orphelin. Recueilli par charité dans d'immenses internats par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul ou les frères des écoles chrétiennes, il mènerait dans de grandes casernes une existence d'enfant trouvé, sans autre distraction que la promenade du jeudi, sous l'œil indifférent d'un gardien en casquette, dont les réprimandes salariées ne sauraient remplacer les discussions de famille. (…)

Avec la femme, au contraire, tout s'anime, tout se passionne, la vie reprend ses droits. Elle se marie, elle divorce, elle enfante, elle trompe le boulanger avec le pharmacien ; elle renverse les ministères, elle jette ses enfants par la fenêtre, elle tricote les layettes bleu pâle sur la ligne Italie-Nation. Enveloppée d'un manteau de vison, elle porte en tête des cortèges politiques une pancarte d'un mètre carré, qui proclame: « Nous voulons du pain. » Elle tape le courrier de l'homme, elle le porte à signer, il signe, elle l'embrasse, elle l'épouse; de temps en temps elle le vitriole. L'homme assiste impuissant, l'œil vide, à toutes ces manifestations. Elle lui dispute le bureau et l'usine, elle lui a chipé son pantalon. De conquête en conquête, elle en est arrivée à avoir le droit de travailler quatre-vingt-dix heures par semaine. C'est un progrès considérable et apprécié.

Antiquité du grand chosier, p.185-187.

16:35 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (2) |

L'homme

Je sais que poster des âneries véhiculées sur le net n'est pas digne des dernières nouvelles de l'homme mais ce texte scientifique envoyé par Lucien me semble digne d'intérêt en cette journée de la femme.

 Homo.jpg

De récentes études  le confirment : les femmes ont un champ visuel plus large que celui des  hommes. Elles voient tout !  Cette particularité remonte, parait-il, aux  temps préhistoriques ou durant des millénaires, les femmes ont dû tout  surveiller dans la grotte (le feu, les marmots, les prédateurs) pendant que  l'homme allait au mammouth, loin du foyer.

 

Ce qui explique, au  passage, la raison pour laquelle l'homme réussit toujours à retrouver sa  tanière alors que la femme est un peu paumée dès qu'on lui met une carte  routière entre les mains. C'est connu. Ce particularisme  peut aussi éclairer une question de société revenue soudain au devant de  l'actualité : qui fait le ménage à la maison ?

 

L'homme, en raison  de la faiblesse de son champ visuel, souffre d'un handicap manifeste. Depuis l'antiquité, il a dû mettre la main en  visière pour regarder au loin l'état de la mer, le vol des oiseaux et le  profil des nuages pour son labeur quotidien. Il a développé une  acuité lointaine donc intelligente, qui, par ricochet, a réduit son champ  visuel périphérique et sa capacité à bien distinguer certains détails de près.

 

Ainsi la femme dit à l'homme « tu vois la poussière là " l'homme répond invariablement « de la poussière, où çà ? » C'est scientifiquement prouvé,  l'homme ne voit pas la poussière alors qu'il voit très bien, de loin, la  marque de la nouvelle voiture du voisin, ou le string de la voisine, comme au  temps jadis où il chassait l'antilope.

 

Cette étroitesse du champ  visuel explique aussi la raison pour laquelle l'homme n'est pas fait pour la  vaisselle. 83,67 % des assiettes ébréchées sont directement en lien avec cette  incapacité de l'homme à bien distinguer tous les obstacles angulaires situés  entre l'évier et le placard. Bing ! Et souvent la femme doit intervenir («  laisse, je vais le faire moi-même »), consciente de la déficience visuelle de  son descendant de chasseur.

 

Ce handicap se vérifie aussi dans le test  du frigo. L'homme est capable de trouver des aliments dont il connait le  pré-positionnement dans l'espace, comme les bières ou les glaçons. En  revanche, le test de la plaquette de beurre est implacable. L'homme ouvre le  frigo. Conscient de l'étroitesse de son champ orbital, il regarde à droite, à  gauche, en haut, en bas. Mais du coup, il ne pense pas à regarder au milieu,  là où justement se trouve la plaquette de beurre.

 

Et ne parlons pas de  la machine à laver et de sa programmation réservée à des êtres qui voient de  près.

 

L'homme voit  loin et c'est ce qui fait sa puissance.

 

Alors devant  tant d'évidences, peut-être faut-il cesser d'évoquer le machisme ou la  fainéantise dans la réticence de l'homme à faire certaines tâches ménagères  au-dessus de ses forces. C'est juste  une question de champ visuel inadapté à l'étroitesse du territoire domestique.

 

Mais il ne faut pas désespérer : maintenant que l'homme ne chasse presque  plus, son champ visuel va lui aussi s'élargir. Et un jour, il deviendra enfin  l'égal de la femme dans la maîtrise des arts ménagers.

 

Disons dans  quelques millénaires... mais ce n'est pas sûr car l'homme est un primate qui évolue peu.