Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/11/2011

Freeter

J’ai interrompu depuis longtemps ma « chronique de la ressource ». Il faut dire que je ne suis plus une ressource puisque je fais partie des privilégiés qui ne vendent plus leur force de travail.

Je surveille néanmoins la lente dégradation du monde de la ressource car j’y ai encore quelques relations. L’autre jour, par exemple, j’ai croisé une ressource qui installait des alarmes.

C’était une ressource « free lance » c’est-à-dire un travailleur indépendant, pas salarié donc. Une ressource indépendante à la fois entrepreneur, patron, et son propre employé. Celui-ci travaillait pour une grande entreprise du secteur des alarmes qui lui donnait régulièrement des missions. A noter que le terme anglais freelancer dérive d’un terme du moyen âge qui désigne un mercenaire qui contrairement au soldat était libre de mener sa lance où il voulait. Depuis quelques années, on utilise parfois un terme japonais : freeter*

Ressource libre, un statut qui semblait plus ou moins convenir à notre alarmiste. Enfin, il serait plus juste de dire qu’il s’était forgé une philosophie qui consistait principalement à accepter les dictats des manageurs qui fabriquent les règles et autres instruments de mesure de la ressource. Les accepter même quand ces règles semblent stupides. Ne tenter de les changer que quand on en est une victime et ceci sans illusion. C’est dire si notre homme était un sage.

Après deux ans d’explications avec son client/employeur sur le fait qu’il ne pouvait pas traverser la Suisse avec son matériel et que le forfait kilométrique, donc le temps passé, lui était défavorable, notre homme a finalement refusé de desservir le pays de Gex. Du coup, le GPS de l’entreprise a accepté de changer de route. Car non seulement la ressource se bat avec les règles mais elle lutte aussi contre des machines imparfaites.

Et c'est ainsi que la ressource survit dans la post modernité.

* Le mot « freeter » vient du Japon donc. Il est probablement né d’une fusion entre les mots anglais « free time » (temps libre) et les mots allemands « frei arbeiter » (travailleur libre), l’expression « arubaito » dérivée de l’allemand « arbeit » signifiant déjà « travail à temps partiel » en japonais.

On connait le slogan nazi « Arbeit macht frei » de triste mémoire. Le travail a temps partiel rend-il partiellement libre ?

06:25 Publié dans Ressources | Lien permanent | Commentaires (0) |

Les commentaires sont fermés.