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01/02/2009

Préface

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Dans un livre oublié et recouvert de poussière, je retrouve une préface dont voici la fin.

Pourrez-vous en retrouvez l’auteur ?

 

Chaque homme, chaque femme doit cesser d'être un sujet soumis dans chacun des aspects de sa vie, comme travailleur, consomma­teur, habitant, usager des transports publics et pa­rent d'élèves aussi bien que dans ses activités de cul­ture et de loisirs. Réconcilier travail et création, donner à chacun la chance de la responsabilité par­tagée, préserver les différences enrichissantes entre les individus, les groupes et les peuples plutôt que de se laisser aller à une société de robots, tel est le sens du projet autogestionnaire et la raison pour laquelle il doit fonder non seulement l'organisation de la pro­duction mais celle de la société tout entière.

Utopie ? Peut-être, si l'on s'en tient à la révolte indi­viduelle et au rêve généreux. La réalité de demain, s'il est possible de transformer la volonté autogestionnaire en un projet politique, en une force collective capable de renverser l'Etat de la bourgeoisie pour imposer une organisation nouvelle qui rendra possibles le pouvoir des travailleurs et la liberté du peuple.

Il semble que nos sociétés habituées à l'abondance ne sachent plus comment se débarrasser des contraintes du progrès industriel, comment se délivrer des chaînes d'une éco­nomie de profit, tant le capitalisme a marqué les struc­tures, les institutions, les mentalités le socialisme n'apparaît plus guère que comme un capitalisme moins injuste. Par-là même il perd sa force de contestation. Il enferme les forces populaires dans le jeu des reven­dications et il déserte le terrain de l'Histoire.

Et pour­tant, le capitalisme ne cesse pas de montrer son véri­table visage la guerre et la misère, la division et la haine, la mort lente dans les campagnes et l'étouffe­ment dans les villes, l'oppression et la répression. La multiplication des révoltes, qui renouent avec bien des traditions historiques en France même manifeste la capacité des hommes à résister à leur propre exploi­tation. Elle ne permet pas de les en libérer.

Aujourd'hui, la recherche de l'autogestion popu­laire, malgré toutes ses ambiguïtés, est bien la voie nouvelle qui redonne son sens historique à la révolu­tion socialiste. Il revient aux militants révolutionnaires de donner à l'autogestion un contenu plus précis, qui corresponde mieux aux exigences de la lutte économique, politique et idéologique, contenu plus offensif aussi qui se nour­risse de toutes les luttes que mènent aujourd'hui les travailleurs pour imposer leur contrôle sur le travail et la vie sociale.

Contrôler aujourd'hui pour décider demain cette formule résume à la fois le but et le moyen de la révolution socialiste ; elle rappelle que seuls les travailleurs sont à même d'imposer leur pro­pre pouvoir et qu'ils ne sauraient le déléguer à aucun parti ni à aucun homme. La révolution se fera par les travailleurs et tout le peuple ou elle ne se fera pas. Le rôle des militants aujourd'hui est de permettre que se fasse cette révolution qui réconciliera enfin socialisme et liberté.

(selectionnez avec la souris)

Michel ROCARD Fin de la préface du manifeste du PSU

adopté par le 8ième congrès à Toulouse en décembre 1972

12:36 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (2) |

Commentaires

L'autogestion, c'est Michel Rocard, non ?

Écrit par : Le Garde-mots | 06/02/2009

Tout juste Alain.
Réponse en inversant le texte avec la souris.

Écrit par : Joël | 06/02/2009

Les commentaires sont fermés.