15/11/2007
Choc Culturel
La rédac du mois de novembre. C'est Le 15 à 12 heures, heure de Paris. Pour le sujet, voir le titre et pour les participants, c'est ici:
Laurent, Olivier, Bergere, Bertrand, JvH, Jean-Marc, Lady Iphigénia, Julien, Isabelle, Christophe, Hibiscus, Alcib, Bluelulie, Anne, Hpy, Chantal, Loïc & Hyun-Jung, Marie, Anne B, V à l'ouest, Froggie, Nathalie, Jo Ann v,
On croit que la mondialisation peut abolir les différences culturelles et c’est souvent le contraire qui se produit. Pour ma part, je m’emploie à cultiver mes racines et à élargir mon esprit. Cultiver mes racines en connaissant ces traditions montagnardes qui ont fait des gens fiers, solides, habitués à une vie rude et un peu âpres au gain. (Ici on jette l’argent par les fenêtres de l’extérieur vers l’intérieur.:-)
S’élargir l’esprit, c’est une chose assez facile à Genève où la tradition de cosmopolitisme et d’accueil est séculaire. Une tradition qui n’empêche pas qu’on cultive ses particularismes. En bon suisse, le genevois ne jure que par la Migros, une chaîne de magasin pure sucre hélvète, tout en tenant énormément à son indépendance cantonale, il vit bien séparé du reste de la Suisse en regardant la France comme une contrée un brin exotique ou l’on part en week-end comme on fait de plus longues vacances au Togo ou dans les îles.
L’avantage de l’endroit, quand on est comme moi curieux des autres, ce sont les rencontres multiples et surprenantes. Pour prendre un exemple, je vous parlerai de mon ami Mahlar. Mahlar a fait math-sup au lycée Bertholet à Annecy, il connaît très bien la politique française. Il est aussi un peu suisse car il est sorti brillamment de l’EPFL, l’école polytechnique de Lausanne. Mais Mahlar est originaire de la région de Bombay et il a gardé toutes les valeurs et traditions millénaires de cette partie de l’Inde.
J’avais envie de raconter la « petite party » qui a réuni le tout indien de Genève au BIT, le Bureau International du Travail, à l’occasion de son mariage. Le vrai mariage avait eu lieu à Bombay, sept jours de festivités avec cheval blanc et grand tralala… Au BIT ce n’était qu’un « petit » rappel, une party donnée pour les gens qui, comme moi, n’avaient pas pu faire le déplacement. La mariée couverte de bijoux était promise à Mahlar de longue date. Pendant quelques heures, pour ma femme et moi, le dépaysement, en plein genève fut total.
Une autres anecdote : Nous avions une heure ou deux à tuer à l’aéroport de Belfast après une journée fatigante de consulting chez un constructeur d’avion. J’avais repéré un bar au loin et j’avais déjà le goût de la bière en bouche. Soudain, je me retourne, plus de Mahlar. Je reviens sur mes pas pour le découvrir scotché sur place, le tête bloquée en l’air, concentré sur un écran de télé qui ne donnait même pas les horaires d’avion mais un match de cricket. Pour un français, le cricket est un sport des plus ennuyeux et bien pour Mahlar, c’est un sport passionnant.
C’est ça le choc des cultures. Découvrir qu’un gars qui parle français avec la pointe d’argot nécessaire, qui connaît les arcanes de la politique française, qui ne crache pas dans la fondue au fromage, qui peut parler savamment du championnat de France de foot… découvrir que ce même gars était fiancé à l’âge de 4 ans et qu’il peut rester scotché devant les West Indies contre le Pakistan dans un sport aussi mortel que le cricket.
S’élargir l’esprit, c’est une chose assez facile à Genève où la tradition de cosmopolitisme et d’accueil est séculaire. Une tradition qui n’empêche pas qu’on cultive ses particularismes. En bon suisse, le genevois ne jure que par la Migros, une chaîne de magasin pure sucre hélvète, tout en tenant énormément à son indépendance cantonale, il vit bien séparé du reste de la Suisse en regardant la France comme une contrée un brin exotique ou l’on part en week-end comme on fait de plus longues vacances au Togo ou dans les îles.
L’avantage de l’endroit, quand on est comme moi curieux des autres, ce sont les rencontres multiples et surprenantes. Pour prendre un exemple, je vous parlerai de mon ami Mahlar. Mahlar a fait math-sup au lycée Bertholet à Annecy, il connaît très bien la politique française. Il est aussi un peu suisse car il est sorti brillamment de l’EPFL, l’école polytechnique de Lausanne. Mais Mahlar est originaire de la région de Bombay et il a gardé toutes les valeurs et traditions millénaires de cette partie de l’Inde.
J’avais envie de raconter la « petite party » qui a réuni le tout indien de Genève au BIT, le Bureau International du Travail, à l’occasion de son mariage. Le vrai mariage avait eu lieu à Bombay, sept jours de festivités avec cheval blanc et grand tralala… Au BIT ce n’était qu’un « petit » rappel, une party donnée pour les gens qui, comme moi, n’avaient pas pu faire le déplacement. La mariée couverte de bijoux était promise à Mahlar de longue date. Pendant quelques heures, pour ma femme et moi, le dépaysement, en plein genève fut total.
Une autres anecdote : Nous avions une heure ou deux à tuer à l’aéroport de Belfast après une journée fatigante de consulting chez un constructeur d’avion. J’avais repéré un bar au loin et j’avais déjà le goût de la bière en bouche. Soudain, je me retourne, plus de Mahlar. Je reviens sur mes pas pour le découvrir scotché sur place, le tête bloquée en l’air, concentré sur un écran de télé qui ne donnait même pas les horaires d’avion mais un match de cricket. Pour un français, le cricket est un sport des plus ennuyeux et bien pour Mahlar, c’est un sport passionnant.
C’est ça le choc des cultures. Découvrir qu’un gars qui parle français avec la pointe d’argot nécessaire, qui connaît les arcanes de la politique française, qui ne crache pas dans la fondue au fromage, qui peut parler savamment du championnat de France de foot… découvrir que ce même gars était fiancé à l’âge de 4 ans et qu’il peut rester scotché devant les West Indies contre le Pakistan dans un sport aussi mortel que le cricket.
12:00 Publié dans Rédac | Lien permanent | Commentaires (10) |
Commentaires
J'aime beaucoup ces personnes, avec des cultures multiples. Ca les rend très ouvertes, et très intéressantes.
Écrit par : Olivier de Montréal | 15/11/2007
Le cricket est le sport le plus ennuyeux du monde pour tous le monde sauf les indiens ;-) cependant on ne peut s'empecher d'admirer autant de concentration pour suivre une partie sur plusieurs jours...
Quand a une autre tradition soit disant indienne, c'est le mariage choisi selon les astres. Il paraitrait que lorsque tu n'as pas une promise depuis l'age de 4 ans, tu recherche dans les astres ta promise... C'est clair il s'agit de tradition que je ne comprend pas vraiment avec ma culture europeenne... Je me garderais bien cependant de juger...
Écrit par : bergere | 15/11/2007
C est toujours bon d etre surpris quel que soit la surprise bonne ou mauvaise.
Plutot que vivre une journee ordinaire, confortable, mais si trop repetitive, lassante...
Bonne journee, Christophe
Écrit par : christophespb | 15/11/2007
"cultiver mes racines et à élargir mon esprit" : j'aime bien cette formule. :-)
Écrit par : hibiscus | 15/11/2007
J'ai vécu 3 ans en Afrique du Sud, et j'ai quitté ZA sans comprendre le cricket... du tout. Du tout.
Écrit par : Jo Ann v. | 15/11/2007
Savoureuse ton histoire! Merci :-)
Les Roms que Genève est en train de déloger de dessous leurs ponts pour les caser de force dans des abris propres en ordre, vont aussi goûter au choc culturel !
Écrit par : Sugus | 16/11/2007
Le criquet: aussi "plate" que le golf... :-)
Écrit par : Lady Iphigenia | 16/11/2007
Non, bien plus plate, sacrament! D'ailleurs le terrain est plat, alors qu'au golf il y a des collines, des étangs, des bunkers. C'est vrai que ça se ressemble.
Sugus, j'aurais pu en écrire pas mal plus et même plus croustillant dans l'anecdote mais c'est un peu trop personnel. Oui, Genève fait dasn le propre en ordre, ceci dit le problème des SDF avec ou sans chiens, qui cherchent ou pas à s'en sortir... est un vrai problème pour les villes. Et Genève a la chance d'être une ville riche.
Olivier, moi aussi j'aime beaucoup ces gens, c'est à leur contact qu'on s'élargit l'esprit.
Écrit par : Joël | 16/11/2007
Il serait intéressant d'entendre SA version des annecdotes je pense ... :-)
Écrit par : lanymphette | 16/11/2007
Le cricket ou sa version américaine, le base-ball, me sont vraiment incompréhensibles ! Lorsque j'étais aux USA, à Dayton Beach, en Floride, où je suis resté 4 mois, j'ai été sidéré par la passion des américains pour ce sport curieux, où il peut ne rien se passer durant des heures !
Écrit par : Tietie007 | 18/11/2007
Les commentaires sont fermés.