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09/03/2007

Guerre

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Pladoyer

pour

une guerre

bien faite

.

J’adore, en rentrant du boulot, ouvrir un de mes recueils de chroniques de Vialatte au hasard... Et ce soir, je tombe sur:

« On dit que les guerres ne servent à rien. C’est parce qu’on a la paresse de les faire. Ou pour se donner l’air penseur. Mais en réalité c’est une très vieille idée… »

Ceci rappelle la phrase bien sentie de Von Moltke, le massacreur de génie, prussien de la guerre de 1870 ou de son neveu le joyeux drille qui commandait l'armée allemande en 14-18…

« La guerre est sainte, d'institution divine. Elle entretient chez les hommes tous les grands, les nobles sentiments, l'honneur, le désintéressement, la vertu, le courage, et les empêche en un mot de tomber dans le plus hideux matérialisme. »

Ceci m’amène à une lettre de Boris Vian au Vice-Curateur du Collège de 'Pataphysique sur les truqueurs de la guerre.

« Mais, quoi !...à chaque guerre, le même phénomène navrant se reproduit : on engage, en masse, des amateurs. La guerre, pourtant, ce n'est pas n'importe quoi ; c'est fait pour tuer les gens et ça s'apprend. Or, que se passe-t-il ? Chaque fois, dans les deux camps, au lieu de confier à des mains professionnelles l'infinité de tâches délicates qui concourent à la réussite des belles campagnes, on embauche des milliers de manœuvres non spécialisés et on les fait instruire par des guerriers professionnels âgés ou de grade inférieur, donc qui ont raté une guerre précédente. Comment veut-on que l'esprit des recrues — et certaines ne demanderaient pas mieux que de se dévouer à la cause de la guerre — acquière les qualités nécessaires à la réalisation parfaite d'une guerre idéale ? (…)
Qu'on me croie : le jour où personne ne reviendra d'une guerre, c'est qu'elle aura enfin été bien faite. Ce jour-là, on s'apercevra que toutes les tentatives avortées jusqu'ici ont été l'oeuvre de farceurs. Ce jour-là, on s'apercevra qu'il suffit d'UNE guerre pour effacer les préjugés qui s'attachent encore à ce mode de destruction. Ce jour-là, il sera, à jamais, inutile de recommencer. »

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