02/10/2006
Le bizarre incident
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The curious incident
of the dog
in the night-time
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Ce récit est celui de Christopher, plus exactement de Christopher John Francis Boone, 15 ans, 3 mois et 2 jours, qui connaît «tous les pays du monde avec leurs capitales et tous les nombres premiers jusqu'à 7 507», qui aime les objets modernes, les horaires parce qu'ils permettent de «savoir quand les choses vont arriver», les mathématiques parce qu'elles sont faciles à comprendre, les chiens parce qu'ils ne vous adressent pas la parole de manière inopinée… il a un rat qui s'appelle Toby. Christopher déteste le jaune et le marron (surtout pour les aliments qui ne doivent pas se toucher dans l’assiette), parler à des inconnus, les histoires drôles et les métaphores parce qu'il ne les comprend pas et les romans (qui racontent des mensonges) à l’exception du chien des Baskerville à cause de la précision logique de Sherlock Holmes.
Christopher, sur les conseils de Siobban, sa professeur à l’école des ‘Besoins Spéciaux’ décide d’écrire un livre pour raconter son enquête sur l’assassinat de Wellington, le chien de la voisine découvert transpercé par une fourche. Il nous décrit donc par le menu (et avec un maximum d’acribie) son enquête avec quelques illustrations et ses intérêts pour les sciences exactes… Ce qui donne un petit livre passionnant par son style faussement naïf, écrit par un personnage incapable d’émotions, et où le lecteur est sans cesse partagé entre le rire et l’émotion. Le rire naît de l’aspect concasse des descriptions et relations très terre à terre des faits, l’émotion naît de la souffrance de Christopher pour qui traverser une gare bondée est bien plus difficile que de partir dans l’espace à bord d’un vaisseau de fortune.
Je ne vous en dis pas plus, on peut supposer que Christopher est un autiste avec un syndrome d’Asperger, un surdoué enfermé dans une logique compliquée, comme le personnage incarné par Dustin Hoffman dans Rainman. Ce livre n'est pas un livre sur l'autisme, c'est une réussite littéraire où le fond rejoint merveilleusement la forme. Si vous pouvez, lisez le en anglais (chez amazon.fr), ce n’est pas trop compliqué, peut-être du niveau d’Harry Potter, sinon la version française est là pour ça.
«Christopher n'est pas si différent de nous que cela, remarque l’auteur Mark Haddon. Je lui ai donné des habitudes, des attitudes et des façons de penser empruntées à des gens de mon entourage qui ne sont pas du tout anormaux! Je crois que nous avons tous en commun quelque chose avec tout autre être humain, aussi étrange soit-il.»
Vygolv me suggère de créer une rubrique de réflexion philosophique sur le langage. Il y a, selon moi, dans tous les grands romans un énorme travail sur le vocabulaire. The curious incident est un roman sur le langage et les vertus thérapeutiques de l’écriture. Bon, je ne sais plus ce que je voulais dire mais j’encourage vivement Vyglov a préciser sa pensée sur ce sujet… Voilà!
Au sujet des textes avec contraintes je cherche mais je ne crois pas que les gens vont contribuer à des choses difficles et rien de simple ne me vient à l'esprit... alors à votre bon coeur!
00:20 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (2) |
Commentaires
Je connais des autistes , longtemps leur façon de faire m'a fascinée tant ils sont différents les uns des autres , ils ont leur propre logique dans laquelle ils s'enferment avec délices et ils n'accepte aucun compromis avec leur attitude .
Merci d'avoir pris de mes nouvelles , la tempête est oubliée .
A plus tard
Écrit par : khate | 02/10/2006
Ce pourrait être un texte acrostiche : en prenant la première lettre de chaque phrase on finit par obtenir le nom du coupable, la solution d'une énigme, le titre du texte, etc.
Écrit par : Le garde-mots | 03/10/2006
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