Dernières nouvelles de l'homme

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Forfait

illimité

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romance

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Chaque jour je me félicite de l’esprit de décision dont j’ai su faire preuve ce fameux samedi veille de Pentecôte. D’habitude, j’hésite, je tergiverse, mais dans cette grande surface, c’était à prendre ou à laisser. J’aurais dû laisser et j’ai pris ! Lucien ne m’a pas ménagé ses sarcasmes. « Un forfait SFR illimité… toi qui téléphones de sept en quatorze… C’est juste du fric foutu par les fenêtres… ni plus, ni moins… On n’a pas idée !... Enfin, c’est fait, c’est fait… mais la prochaine fois, demande-moi mon avis… C’est quand même pas compliqué ! »

Lucien, c’est mon fils, cinquante-quatre ans, un avis sur tout. Le pire, c’est qu’il a souvent raison et que ça m’énerve, vous ne pouvez pas savoir ce que ça m’énerve. Il a surtout un avis quand il s’agit d’argent. À croire qu’il ne veut pas que je dilapide son héritage… J’aime bien le charrier avec son héritage… lui, il n’aime pas ça… Pas du tout ! Alors, il se calme. Il réalise à quel point sa cupidité est stupide. Ce coup-ci, avec le téléphone portable, il s’est bien trompé. Il a eu tort sur toute la ligne. Bien contente ! Je me moque de Lucien et ses raisons raisonneuses… Je m’en moque à chaque fois que j’entends la voix d’Alphonse qui m’arrive de Touraine… Je ris toute seule… Lucien dirait : « Arrête de glousser, on dirait une poule ! » Oui, je glousse… de plaisir.

J’appelle Alphonse et lui, il m’écrit. On passe des heures au téléphone et il trouve encore le temps de m’écrire… j’aime beaucoup ce qu’il m’écrit… Deux ou trois lettres par semaine… De longues lettres d’amour… Les premières lettres d’amour, de ma vie, alors pensez… j’en suis toute tourneboulée !… Une vraie collégienne !