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01/04/2006

S. Benchetrit

medium_benchetrit.jpgChroniques de l’Asphalte

Samuel Benchetrit

Julliard

Candidat au prix du Livre Inter

Premier tome des cinq que Benchetrit a décidé de consacrer à son enfance. Une auto-fiction qui se passe dans une HLM de banlieue. Une banlieue plus riante que celle de la téloche, mais la téloche ne nous montre que les trucs qui foirent. Ses amis s’appellent André, le fils de l’éboueur, Karim un beur, Riton et Daniel… ils ont dix, douze, treize ans, tous un peu margoulins. Samuel ne parle guère de lui dont on peut penser qu’il est le plus futé e la bande.

La structure en une quinzaine d’anecdotes qui se passent d’étage en étage jusqu’au douzième et même jusqu’au toit en terrasse est une construction simple qui marche plutôt bien. Au milieu et vers la fin des souvenirs plus personnel et nostalgiques, au douzième un cosmonaute arrive sur le toit. J’ai beaucoup aimé la petit Mina qui va voir X fois les Nuits Fauves. Karim qui contemple ses chaussures neuves et roule le flic venu lui acheté du haschich…
 
Une écriture simple, décontractée et efficace, une mise en scène à l’intérieur des chapitres bien faite, je me suis laissé emporter par la fraîcheur de ces petites histoires, l’atmosphère du quartier.

Aux dernières nouvelles le numéro deux est prévu pour la fin de l’année. Samuel tiendra-t-il la route ? La démarche fait penser à Michel Tremblay et ses Chroniques du Plateau Mont-Royal, la grosse femme d'à côté est enceinte, le premier quartier de lune, un objet de beauté… plein d’autres et mon préféré : Un ange cornu avec des ailes de tôle. Cette comparaison pourrait faire plaisir à Benchetrit mais atteindre la force de Tremblay n’est pas à la portée du premier surdoué venu.

Extrait:

Au début, la famille Bouteillé habitait au neuvième. Et puis la mère, je crois qu'elle s'appelait Suzanne, enfin madame Bouteillé, elle a eu une sclérose en plaques. Alors plus sa maladie avançait et plus ils descendaient d'étage dans l'immeuble. (,,,) Quand Jojo (le père)jetait un coup d'oeil dans son rétro, il pouvait voir Titi et Neness, ses jumeaux, charger la benne à ordures, pendant que Marco, son aîné, restait accroché au camion, occupé à faire marcher le broyeur.
Nous, on les voyait tous les matins à l'école. C'est pas qu'on les croisait pendant leur tournée. Non. Ils déposaient Dédé, un de mes meilleurs amis, le dernier des Bouteillé, encore trop jeune pour travailler sur le camion. Quand Dédé descendait de la benne, il était plutôt gêné, faut dire que tout le monde se foutait de sa gueule. Et comme sa seule façon de s'en tirer c'était la dignité, il nous disait à chaque fois : Ca va... Y a pas de honte.

00:05 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature |