Dernières nouvelles de l'homme

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En hommage à Georges Perec,

j’ai ramassé ici quelques souvenirs.

Pour ceux qui le souhaitent,

vous trouverez une version

plus informatique sur ZDNET.

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Je me souviens de madame Mario qui passait dans les bureaux avec le café le matin et le thé l’après-midi. Elle avait un petit chariot tout chromé avec eau, café, sucre et tout le nécessaire. On l’appelait madame chariot.
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Je me souviens du chef avec son bureau de chef et de nous, les programmeurs, avec nos trois bureaux tranquilles.
On pouvait fermer la porte pour rire un peu.
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Je me souviens de Josiane qui transformait les piles de bordereaux de débit-crédit en cartes perforées sur sa perforatrice mécanique.
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Je me souviens que la perforatrice se programmait avec une carte qui tournait sur un petit tambour comme un mini orgue de barbarie aux cliquetis mécaniques et monotones.
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Je me souviens que Josiane tapait les lettres sur une machine à boule. Une IBM.
Un gros progrès la machine à boule.
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Je me souviens de monsieur R., le chef comptable qui regardait notre ordinateur avec scepticisme…
Il nous toisait malgré sa petite taille.
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Je me souviens que les gens cherchaient pendant des heures leurs voitures dans les parkings de Balexert, le centre commercial qui était énorme pour l’époque.
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Je me souviens que l’IBM 1130 affichait F101 sur ses seize diodes oranges lorsque une instruction l’envoyait valser en dehors de sa mémoire.
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Je me souviens de Franco, l’opérateur. Il coinçait des bouts de papier sous les plumes de la table tracante pour que la plume ne gratte pas et ne déchire pas le papier.
Il avait dans son tiroir du haut une belle collection de pipes dont une en epis de maïs.
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Je me souviens que l’on dessinait des perspectives de l’autoroute de contournement de Genève sur la table traçante. On avait en dessiné trente versions, surtout l’entrée du tunnel de Confignon.
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Je me souviens que l’on refaisait la chaussée sur le pont Butin chaque année ou presque.
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Je me souviens de mon premier programme compilé et aussi du premier qui a enfin « tourné » comme prévu.
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Je me souviens d’avoir vu Jérome Savary et son Grand Magic Circus à Plainpalais. C’était, je crois, De Moïse à Mao. Les actrices étaient peu habillées et très maquillées. Savary nous demandait de nous lever et concluait l’exercice par un sonore « participation piège à cons ! »
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Je me souviens d’avoir vu en 76 un écran tactile à plasma à l’uni de Genève. Un truc pour analphabète avait conclu l’expert comptable à qui je racontais la chose.
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Je me souviens que le démonstrateur avait pris le dessin au bout de son doigt, que celui-ci avait disparu et qu’il s’était recentré quand son doigt a touché l’écran orangé.

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Je me souviens d’avoir payé ma coccinelle VW orange neuve moins de 10'000 francs

1500 euros

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