21/11/2005
Rien n'excuse...
La question est de savoir si l'homme continuera à ronger la terre comme une maladie en détruisant toutes les sources de beauté et de joie, avant d'étendre peut-être son cancer aux espaces stellaires. Je sais que certaines voix optimistes se font aujourd'hui entendre, exprimant l'espoir que, grâce aux bombes nucléaires portées par des fusées intercontinentales, grâce au strontium 90 mortel qui s'accumule déjà dans les os de nos enfants, avec la bénédiction de nos savants, l'homme se fera bientôt justice lui-même en assurant ainsi la guérison de la terre et réparant ce qui apparaît de plus en plus comme une erreur malfaisante qui s'était glissée sur le chemin de l'évolution.
Rien n'excuse aujourd'hui la destruction éhontée des richesses naturelles à laquelle nous procédons. En Afrique, en particulier, il ne restera bientôt plus rien, ou peu de chose, de ce qui fut, il y a cinquante ans encore, une splendeur incomparable. Les bêtes disparaissent, tuées, persécutées, ridiculisées par des gnomes affreux que l'on voit photographiés un pied posé sur un lion ou un éléphant mort. Et il ne s'agit pas seulement de l'extermination du grand gibier africain : sur la planète surpeuplée, l'homme se conduit de plus en plus comme un fléau.
Romain Gary -1959- Préface crépuscule des hommes
22:15 Publié dans Simplicité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Décroissance volontaire |
Commentaires
Je suis plutôt optimiste, il y a de quoi.
Écrit par : john | 23/11/2005
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