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29/06/2021

Tangping

La Chine fête les 100 ans du parti communiste après demain. Karl Marx sera de la fête au même titre que Mao, Deng et bien sûr Xì (prononcer chi, avec Xì ça chie en Chine !).

71JwakyBIpL._AC_UL160_.jpgMoi, vous me connaissez, je suis marxiste… tendance Groucho. J’aime aussi beaucoup le gendre de Karl,  Paul Lafargue, qui a écrit «Le droit à la paresse ». Mais visiblement il n’a pas fait école au sein du parti de Mao, Deng et Xi.

Pourtant il existe en Chine un mouvement qui prend de l'ampleur appelé Tangping, le droit à la paresse. Face à une concurrence de plus en plus féroce, certains jeunes Chinois préfèrent se retirer de la course effrénée à la réussite. Ils veulent désormais “rester allongés” (“tangping”, en chinois). Une nouvelle philosophie de vie qui a des allures de mouvement contestataire.

Du coup, Xi et les maîtres de la Chine ne sont pas du tout d’accord. Le parti ne s’est pas engagé dans une lutte effrénée avec les ricains dans la course à la productivité, au service du parti et des tycoons milliardaires, pour que la jeunesse se la coule douce. Au boulot les jeunes !

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Mouchards dans le smartphone, caméras au bureau, échanges en ligne enregistrés : les employés des grandes entreprises du numérique en Chine sont les premiers à subir le “cercle vicieux” d’une surveillance algorithmée, selon l’hebdomadaire japonais. Et caméra partout, répertoire des fainéants et même des travailleurs.

Traqués en temps réel, leurs discussions, leurs navigations et chaque modification de document enregistré

Reconnaissance du sourire. Une filiale chinoise de Canon à Pékin a développé une technologie de “reconnaissance du sourire” qui “permet aux seuls employés souriants d’entrer au bureau et de réserver des salles de conférences”.

 Souriez c'est l'été.

On arrive au mois de juillet.

Le parti du peuple a 100 ans.

06/06/2021

Justice

Quel plaisir de revoir du théâtre !

Quelle joie de venir à Ferney pour voir la dernière mouture de l’atelier théâtre dirigé de main de maître et surtout de main d’artiste par Marie-Laure Berchtold.

Après avoir vu il y a longtemps « Les lettres croisées », « Où vas-tu Pedro, « le lavoir », « Au bois lacté » et bien d’autres pièces, nous avions malheureusement raté « Le dialogue des carmélites » Pourtant, à chaque fois, c’est un plaisir de voir jouer les élèves de Marie-Laure dans une mise en scène toujours remarquable, cette année n’a pas failli à la règle.

La pièce prévue pour le printemps 2020 puis reportée en novembre était enfin visible cette semaine avec une jauge réduite et la contrainte du couvre-feu à 19 heures. Tant pis pour toutes ces contraintes, nous n’avons pas boudé notre plaisir. Un décor simple avec une grande balance en toile de fond. Une table, des livres en guise de sièges ajustables aux situations de comparutions immédiates et de procès très simples.

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Justice est une pièce récente de Samantha Markowic mise en scène par Marie-Laure Berchtold.

Lumières : Daniel Rouiller

Distribution : Séverine Berger, Françoise Bernard, Françoise Chanel, Rima Hélou, Pierrette Litras, Anne-Marie Richard, Chloé Thébault.

Dès le début, le spectateur est plongé dans l’histoire en fil rouge de Sabrina Malard, victime d’un vol à l’arraché dans la rue.

La pièce nous invite au tribunal où se déroulent des scènes du quotidien de la justice française, toutes inspirées de faits réels. Se concentrant sur les délits et la petite délinquance, elle reconstitue l’appareil judiciaire et les conditions de la comparution immédiate, nous plongeant au cœur d’une justice en temps réel.

Cette immersion dans les couloirs du système judiciaire français s’avère captivante, mais drôle également.

Sept comédiennes se partagent les rôles et interprètent, chacune, les différents personnages – des déférés, des victimes, des magistrats, des avocats, des psychologues, des policiers – avec talent et brio.

Justice, une pièce intense qui décrit à merveille les tensions entre l’individu et l’institution juridique et qui fait écho à l’actualité. Un spectacle fort d’où on ne sort pas indemne !

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Le réalisme des situations, si bien rendu par le jeu des actrices (avec quelques rôles de mecs inculpés assez drôles), est tel que l’on en ressort un peu épuisé et plein de questions.

On a presque tous été, de près ou de loin, confrontés à la justice. Heureux ceux qui ne l’on jamais été car la justice est aveugle. Cette cécité est censée représenter l’impartialité mais nous savons tous qu’en fait c’est plutôt les jugements qui sont aveugles et que les plateaux de la balance, censés être en équilibre, penchent en réalité au hasard des opinions et préjugés de l’époque.

« Justice » rend bien ce malaise face aux délits et aux jugements, qu’ils soient de comparution immédiate ou pas même si on aimerait bien sortir de cette triste réalité par ces temps de covid.

10:52 Publié dans Théatre | Lien permanent | Commentaires (0) |