Portes
23/07/2006
Vialatte, ça faisait longtemps…
Les portes de la solitude sont des portes monumentales. Il y en a une à Ghardaïa, en plein désert. C'est une flèche ripolinée. Avec cette inscription parfaite : "Ghardaïa, trois kilomètres, Tombouctou, cinq mille kilomètres". Ca dit très bien ce que ça veut dire. On ne saurait mieux s'exprimer.
Il y en a une autre à Font-d'Hurle (c'est un haut plateau, dans les Vercors); elle est en bois, à claire-voie, longue, basse, encastrée dans rien. Il n'y a rien à droite, rien à gauche, pas un mur, pas un fil de fer, rien par-devant, rien par-derrière, si loin que s'étende la vue; seulement cette inscription grandiose : "Prière aux visiteurs de refermer derrière eux". On ne saurait mieux dire à l'homme que, d'où qu'il vienne et où qu'il aille, il ne peut jamais ouvrir ou fermer que sur soi.
* J'ai envie de refaire un petit feuilleton mais je n'ai que des histoires un peu courtes comme celle de Décembre ou trop longue comme Ophélie.
2 commentaires
J'aime bien ce concept !
Cette histoire de porte me rappelle que mon père ( parti depuis très longtemps ) qui était un "original" très sympathique et serviable n'avait aucune envie qu'on lui casse les pieds sur sa façon de vivre "chez lui" avait gravé sur un morceau d'ardoise : A tous ceux qui viennent ici Bienvenue ! Sachez que cette porte est ouverte , elle sert à entrer mais elle sert aussi à sortir !
à bon entendeur , salut ! . Faut dire que nous n'y faisions plus attention à force de la voir , mais les "gens" , eux , la voyaient .
J'étais à Ghardaïa en 1967 .
Les commentaires sont fermés.