Ironie
09/02/2016
Café philo hier soir au Rouge et Noir.
Paroles et Pouvoir par André Sauge.
Le propos vole haut. Trop haut sans doute. André parle du langage qui se doit d’être non ambiguë et honnête.
Bien sûr les exemples abondent de détournement de la parole à des fins de pouvoir. La politique, le monde de l’économie et le marketing en particulier (on cite l'escroc Edward Bernays), on pense aussi à l’enseignement et ses codes qui permettent aux classes sociales de se perpétuer autant que possible. On n'a pas parlé de religion, mais il y aurait sans doute à dire sur l’utilisation de formules absconses pour endormir le bon peuple.
Une forme de détournement de la parole est l’ironie. Socrate utilisait l’ironie pour faire réfléchir, pour aller au fond des choses, au-delà des conventions et des vérités officielles. Par sa maïeutique il cherche à dégonfler les baudruches, à leur faire admettre les aspects vains et vides de leurs discours.
Les cyniques (de kuon, chien) derrière Diogéne, revendiquent la simplicité du chien et vont user de l’ironie pour démonter les discours des politiques et des marchants.
Ils prônent une vie simple, refusent les honneurs, la vie mondaine et vont même jusqu’à considérer la science comme un savoir inutile.
L’important pour eux est de vivre en harmonie avec soi-même. Ils laissent la politique aux imbéciles. Ils vivent une vie frugale, libre, individualiste, naturelle et même ascétique pour certains.
Ironie vient du grec eirôneia, interrogation formé à partir du verbe eirôneusthai, qui intérroge en feignant l’ignorance. Z’étaient forts ces anciens grecs.
Alcanter de Brahm à la fin du XIXième avait créé le point d’ironie. Aujourd’hui on utilise les émoticones. Le plus ironique étant le clin d’œil ;-)
La baudruche est une pellicule provenant de l’intestin du bœuf ou du mouton. Par extension c’est le caoutchouc dont on fait les ballons. Par métonymie, c’est une personne imbue d’elle-même, un peu conne et qui peut se dégonfler au premier point d’ironie.
La maïeutique est la science de l'accouchement. Socrate, dont la mère était sage-femme, parlait de maïeutique pour expliquer la manière dont il accouchait ses interlocuteurs de vérités cachées.
4 commentaires
Voila pourquoi ma mère qui était sage-femme, me disait souvent : faut-il que je prenne les forceps ?
Grande nouvelle aujourd'hui. Pour une fois c'est la France qui va demander des comptes aux Youesses ! Avec tous les pompages de comptes de Facebouc, on peut se le permettre.
https://saintyrieixlaperche.wordpress.com/2016/02/10/le-retour-du-chef-reliquaire-de-st-yrieix-a-st-yrieix/
On va se faire appuyer celui qui était prévu à la place de notre François..
Mayéutica, quel mot! Je ne l'avais pas écoutée depuis très longtemps. Elle veut dire, en espagnol, "dar a luz" (donner de la lumière") c'est-à-dire “accoucher” en francais.
Je me rappelle aussi d´ un autre concept de ce temps là : l'hibrys, qui peut se traduire comme "démesure” , l´éxcès coupable, l´arrogance funeste, le “baudruche” peut-être? Je n´en suis pas sure.
Quelle ironie! La maïeutique, elle chercherait dégonfler l´hibrys mais...malheureusement, l'hybris des politiciens du monde actuel, on ne peut pas les dégonfler. Les bons peuples endormis les protègent. ¡Qué
tristeza!
Hé oui ana l'hubris/hybris (ὕϐρις) déjà traité à propos de Dubaï
http://perinet.blogspirit.com/archive/2009/11/27/hubris-et-nemesis.html
et de Sotchi
http://perinet.blogspirit.com/archive/2013/04/11/hubris-a-sotchi.html
C'est plus que la baudruche qui elle explose au premier coup d'aiguille.
Il semble que, le coup d'aiguille, même de clou, c'est réparable par vulcanisation ou avec un tout petit emplâtre radial. Ca leur chatouille, les fait rire.
Ils sont invulnerables, increvables, indestructibles les “hybris”, les baudruches ( au moins, ceux de mon coté du monde).
Merci Joel pour les liens.
Hybris il y en a partout. On attend Nemesis, un jour elle arrivera avec une aiguille tout puissante, pour fair un trou irreparable. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
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