Nature
21/06/2015
C’est le temps des cerises et je grimpe sur mon échelle. Pourquoi les cerises les plus mûres sont-elles sur des branches inaccessibles ? Il faudrait monter dans l’arbre et je pèse trop lourd pour des branches qui jadis m’auraient facilement porté. Pour me faciliter la tâche, j’en scie quelques unes. Il y en a encore assez.
Je constate que plus personne ne semble ramasser les cerises. Quand j’étais gamin, et donc plus léger, nous grimpions haut dans les arbres pour marauder les baies rouges. On en mangeait à se faire péter la panse si on n’était pas délogé par le propriétaire de l’arbre qui nous accusait de casser les branches.
Aujourd’hui les mômes sont sur leurs consoles de jeu, leurs ordis ou leurs tablettes. Je sais que cela fait un peu vieillard scrogneugneu de déplorer ce genre de choses mais tant pis. D’ailleurs, je n’ai rien contre les engins électroniques qui bien utilisés, j’en suis convaincu, peuvent avoir une immense utilité en matière pédagogique*. C’est ce que disait Seymour Papert au siècle dernier dans « Jaillissement de l’esprit, ordinateurs et apprentissage ».
Ce manque de contact des enfants avec la nature fait un peu de souci. Non seulement la nature a un caractère nécessaire et apaisant qui, j’en suis sûr, est profondément inscrit dans nos gènes mais il se peut que, demain, la rudesse des temps nous force à un retour assez brutal à cette nature pour notre survie.
Pédagogue : Du grec pais, paidos enfant et agôgos qui conduit. C'était au départ l'esclave qui conduisait les enfants à l'école puis c'est devenu le précepteur. La pédagogie est devenu la science (ou l'art) de l'éducation des jeunes.
4 commentaires
j'envoie à CO2 mon amour et la tête au carré..
les industriels de la nourriture ont du fric à faire..vite vite le bonheur est dans le prè
cours y vite il va filer
..il a filé!
Savez-vous? C'est l'une des grandes inquiétudes de ma vie. Qu'est-ce qui va lui arriver a cette génération qu'elle a eu si peu de contact avec la nature?
Moi aussi, j'ai passé la moitié de mon enfance montée sur les arbres (ou grimpée peut-être?). L'autre moitié j´etais sur mon veló. Nous allions partout les enfants de ma génération, en nos aventurant par les chemins secrets que nous découvrions chaque jour dans le cartier. Après l´ecole, les velós!!
Il n'y avait pas tant de voitures, ni camions, ni de dangers dans la rue, nous étions libres.
Les étés complets, j´oubliais les arbres et le veló car, la petite barque de mon père nous emportait chaque jour à la pêche depuis l'aube.
Les produits de protection solaire n'existaient pas, nous n´avions pas des gilets de sauvetage non plus. C'était un autre monde. Depuis très petits, nous tous, nous savions nager comme des poissons et, (sottement peut-être) nous ne pensons jamais que quelque chose de mauvais pourrait nous arriver de cette mer que nous aimions tant et dans lequel nous nous baignions pendant des heures.
Maintenant, c'est l'ordinateur, le portable, la tablette, c´est a dire, la technologie qui a pris le lieu de la nature, de la joyeuse vie en plein air, de la poesie. Olala! Je suis une vielle scrogneugneu (ou scrogneugneue, même si je n'ai pas la moindre idée de ce qui veut dire ce mot bizarre ;)
Tant pis!!! Viva la infancia, viva la vida al aire libre!!
ana,
Merci pour ce témoignage...
Je ne pense pas que l'on puisse dire scrogneugneue ni scrogneugneuse. Seuls les hommes sont vraiment scrogneugneux c'est à dire bougon, bourru, ronchon, grincheux, atrabilaire, rogue. Un femme est parfois acariâtre :-) mais dans le cas qui nous intéresse on pourrait dire passéiste ou rétrograde. En plus ce mot scrogneugneu ne s'utilise plus vraiment comme adjectif, c'est aussi une interjection ou un juron.
Très gentil Joel. Acariâtre, je n´aime pas (ca me rapelle “ácaro”, acare vous dites en francais.) Rétrograde, c´est horrible (en espagnol aussi: “retrógrado”) Je crois que je préfère être une femme passéiste, surtout s'il s'agit de profiter de la nature prodigieuse. Merci encore.
Saludos, ana
Les commentaires sont fermés.