Les tortues
29/05/2010
Les tortues
viennent
toutes seules
d’après Denise Bonal
Atelier adultes
de la Cie Thalie
Comédie de Ferney
Mise en scène :
Marie-Laure Berchtold
1954. Gustin et Elisa célèbrent leurs noces. La photo de mariage, axe dramaturgique de la pièce, nourrit l’action et les dialogues. Gros plans sur les personnages : parents, alliés, amis... Une galerie de portraits pris sur le vif où s’insèrent des flashs-forward, des ramifications vers le futur. Les protagonistes de la noce se croisent des semaines, des années plus tard : Lucas, le frère qui mourra en Algérie, annonce sa propre mort, alors que la guerre paraît encore improbable. Robert fait le récit de la mort de sa femme qui aura lieu le jour même. Cette temporalité fantomatique, ce temps dépareillé créent de l’étrange, du trouble. En arrière-plan, aussi, le monde : Hiroshima, la guerre d’Indochine, celle d’Algérie, les immigrés dans les usines...
Comme chaque année Marie-Laure ajoute son grain de sel à une pièce de théâtre soigneusement choisie et nous rend la pièce montée encore plus goûteuse. Cette année, c’est, entre autre, un accompagnement musical au violon (Elena Gribanova) et à l’accordéon (Jean Jullien) qui met acteurs et spectateurs en joie. Nous avions été enthousiasmés l’an dernier avec Lettres croisées. Cette année Marie-Laure et ses comédiens en herbe franchissent encore un pas dans la qualité. S’il y avait un championnat des spectacles d’atelier, nul doute que celui-ci serait champion du monde.
A noter dans deux rôles, Lucas et un petit vieux, un acteur plein de promesse. Quant à la grand-mère, jouée par Anne-Marie Richard, elle est excellente, on lui promet une carrière au théâtre ou au cinéma digne de Esther Gorintin.
Il ne reste que quelques places pour dimanche, allez-y,
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