Paul Ariès
27/09/2009
J’ai hésité vendredi dernier entre les mots et les idées. Les mots, c’était Claude Hagège qui venait à Archamps parler de l’amour des langues et les idées, c’était Paul Ariès, à Genève, qui venait parler de la gratuité. Un choix cornélien.
En temps normal, j’aurais choisi, sans hésiter, les mots, mais comme j’ai pas mal bossé sur le thème de la gratuité pour le café citoyen du lundi 14 septembre, j’ai pensé qu’il me fallait boucler la boucle en allant écouter Ariès.
Ariès est un tribun. Il a le verbe haut et fort. Sa description des problèmes de la société est claire, il amène la gratuité et le RUE, Revenu Universel d’Existence, avec beaucoup d’habilité. Je pense que son analyse est juste et que ses idées sont plutôt bonnes quoique difficiles à mettre en œuvre : Elles nécessitent d’établir un consensus dans la population, des approches nouvelles, la mise en place d’outils de contrôle puissants, etc...
Pourtant, j’ai trouvé le discours de Paul Ariès, vendredi à Genève, simpliste et irréaliste. Ceci est probablement dû au fait que, ayant pas mal travaillé sur le sujet, je ne pouvais pas trouver d’intérêt à un exposé militant et simplificateur. Autre point qui m’a gêné, c’est l’aspect sectaire du discours. L’attaque de gens comme Daniel Cohn Bendit ou Nicolas Hulot en terme très méchants m’a déplu. Ce n’est pas que j’idéalise ces deux là, politicards comme les autres, mais ils ont fait plus qu’Ariès pour populariser la cause environnementale. Détester les gens qui vous sont proches plus que vos ennemis est une vieille lune de la politique particulièrement dans ce camp très à gauche.
Comment imaginer que l'on puisse faire passer des idées aussi à contre courant que la gratuité et un RUE substantiel, en restant dans un cadre démocratique, sans un large consensus politique ? A moins que la solution à laquelle pense Ariès ne soit qu’une resucée des méthodes utilisées dans la défunte URSS par les bolcheviks. Il ne l'avouera pas bien sûr.
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