Avignon 2014 - J1
23/07/2014
Trois jours de spectacle au OFF d’Avignon. C’est bientôt un rituel. Trois ou quatre pièces par jour… Cette année on a vu 11 pièces. 4/4/3
Aujourd’hui :
Remy Boiron est allé enquêter dans les maisons de retraite. Il nous restitue quelques portraits de vieillards ou d’aide soignant très chargés d’émotion. Il nous parle aussi de ses grands-parents et de leur mort. En dépit du sujet, c’est assez drôle et l’émotion est au rendez-vous. La vie, la mort tout aussi implacable…
« Il parait que la mort, c'est pratique : elle permet de changer les têtes de temps en temps. C'est comme ça. Cela dit, un jour, comme tous les autres, je vais y passer. Peut-être même à jeun. Et quelques jours après, on ira fouiller dans toutes mes affaires. On connaîtra tous mes petits secrets. Et si ça se trouve ... »
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Anne Baquet chante des textes de François Morel à Juliette, accompagnée de musiques de Claude Bolling à Marie-Paule Belle avec du Rachmaninov, du Chopin, du Bernstein…
La chanson à elle seule serait un délice par la qualité des textes et la maîtrise de la voix dans toutes les positions mais en plus Anne y met un humour de clown qui se met en scène dans des situations improbables et variées. Le tout est absolument délicieux. Un pianiste hors pair et Anne joue parfois du piano.
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La célèbre pièce de Gogol, le Revizor qui date de 1833 et qui traite de l’ambition démesurée mêlée àla corruption. C’est dire si elle est d’actualité.
Sur la scène, à part le piano et le tabouret, tout est de guingois, table, chaises, fenêtre ; métaphore de ce monde branlant ? A travers la fenêtre, le paysage nous est montré sous différents aspects selon l’endroit où se trouvent les protagonistes. Tous sont des crapules qui ne pensent qu’à tirer parti de la situation, pour obtenir argent et honneurs.
Dans une province russe éloignée où sévit l'arbitraire et la corruption, un jeune aristocrate oisif est pris pour un inspecteur général du tsar venu incognito en mission. Victimes de ce quiproquo, le Gouverneur et les notables locaux tentent de dissimuler leur gestion catastrophique de la ville et de corrompre cet inconnu.
Les acteurs sont excellents, le mise en scène est robuste. Le tout est à la hauteur de ce chef d’œuvre de Gogol sur une idée de Pouchkine qui tourne autour de l’imposture et nous montrent des corrompus méchants et ridicules et victimes de leur bêtise. La pièce valut à son auteur l’exil.
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Pour finir, une version de Cyrano annoncée comme très originale et encensée par la critique.
Peut-être était-ce trop tard après le Revizor pour en apprécier toute l’originalité. J’avoue que je me suis un peu ennuyé dans la seconde partie, la bataille et le mort de Christian puis la scène du couvent. Je n’ai pas non plus gouté à sa juste valeur la partie de violon annoncée comme celle d’un virtuose.
Bref, du risque de voir trop de pièces et trop tard. On y perd un peu de sa fraîcheur.
Mais c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
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