Inch'Allah
09/08/2013
Il y a indiscutablement un problème de fierté arabe ou plutôt de fierté mal placée qui conduit plutôt à une mésestime de soi que perçoivent beaucoup d'arabes. Ceci peut s’expliquer par les dictatures, le développement économique en panne, des libertés publiques en berne, etc… Certes ! On nous dit que les « révolutions » pourraient changer tout ceci.
Bien sûr, bien sûr !
A condition qu’elles ne s’enferrent pas dans un retour à des traditions d’un autre âge, les soi-disant « spécificités culturelles » voire génétiques prônées par Ehnarda ou les supporter de Morsi. Pour illustrer la chose, j’ai trouvé ce petit texte de Joumana Haddad publié le 17 juin dans Now de Beyrouth et reproduit par Courrier International :
Au bout d’une heure de retard, le pilote de Tunis Air a finalement pris le micro pour nous assurer que notre avion décollerait bientôt “bi iznillah” (si Dieu le permettait), que nous arriverions à destination plus tôt que prévu “inch’Allah” (si Dieu le voulait bien) et que le climat de la capitale serait chaud et ensoleillé “alhamdulillah” (grâce à Dieu).
Il est intéressant de noter que la version anglaise de son message ne reprenait pas exactement les mêmes termes. Ce pilote était apparemment d’avis que les passagers étrangers (les “infidèles”) préféraient croire que leur avion volerait grâce à ses compétences de pilotage et quelques lois physiques ; que la durée de notre vol serait raccourcie grâce à des vents favorables ; et que les conditions météorologiques locales seraient du genre estival du fait des saisons et de cette chose qu’on appelle “la rotation de la Terre autour du Soleil”.
Voilà résumé en deux paragraphes, ce qui fait problème. Tant que les avions continueront de voler alhamdulillah, décolleront bi iznillah et arriveront inch’Allah, les révolutions continueront de battre de l’aile.
Et c’est ainsi qu’Allah est grand aurait conclut mon ami Vialatte.
4 commentaires
Intéressante ces deux versions d'une information... identique.
Ce pilote ne manque certainement pas d'esprit... d'à propos :-)
"d'où parles-tu ?" te disait le militant communiste dans les années 60 ! au bon temps des "démocraties populaires".
Oui, c'était une question difficile. On pouvait se situer sur le place Rouge ou dans un goulag de Sibérie. Pour cette note, je me mettrais au sommet du minaret de Kérouan à cause de Tunis Air.
Si je parlais l´arabe et j'aurais été dans cet avion, après avoir ecouté le message du pilote, terrifiée, j'aurais commencé à prier....a Allah bien sur!
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