Vaches et cybernétique
15/12/2012
[Golem_by_Philippe_Semeria]
Je voulais faire un article sur la cybernétique.
Il y a des jours comme ça où le bloggeur se prend au sérieux. Bien sûr, les travaux de Norbert Wiener eussent passionné mes lecteurs, surtout si je leur avais parler de Dieu et du Golem, c’est-à-dire du moment où la cybernétique et les robots empiètent sur la religion.
Pour info, le Golem est un truc de la religion juive, une espèce d’esquisse d’Adam en argile pas encore cuite. Un robot pas très malin et un peu lourdingue. Une créature de Mary Shelley pas finie.
Bon, pour vulgariser, je me suis dit que Dali avait sans doute parlé de cybernétique et que ce serait forcément rigolo. J’ai découvert que mon ami Aredius avait déjà traité le sujet à propos d’un livre à deux euros. Ça commence fort : « Les fêtes de notre temps seront les apothéoses lyriques de la cybernétique orgueilleuse humiliée et cocufiée, car seule la cybernétique pourra accomplir la sainte continuité de la tradition vivante des fêtes. »
Et puis, je me suis dis que les shadoks en avaient sûrement parlé et là, je suis tombé sur un truc dingue… L’invention de l’Ordinateur. Pas moins ! Le texte :
Pour les aider à se débarasser de tout ce qu'il ne fallait pas savoir, les Shadoks avaient créé l'Antimémoire. C'était un grand machin à base de mécaniques subtiles, concasseurs de connaissances, broyeurs à savoir, etc. On le promenait de chaumière en chaumière et il récupérait tout ce que les Shadoks pour leur hygiène culturelle étaient obligés d'oublier.
Quand, par maladresse, paresse ou inadvertance, le Shadok, dans un moment d'oubli en quelque sorte, se souvenait de quelque chose, l'Antimémoire rappliquait dare-dare. On lui disait "je veux pas le savoir" et l'Antimémoire aussitôt jetait ça dans ses tiroirs. Le reste du temps, il vivait dans les champs ou il ruminait de la mathématique et de la cybernétique, de la logique formelle et du calcul différentiel. La civilisation shadok grâce à ses soins allait bon train. L'Antimémoire grandissait en âge et en vigueur et prit le nom d'ordinateur.
* A part ça le mot cybernétique, comme gouvernement vient du gouvernail des bateaux (du grec κυβερνω - kubernô = tenir le gouvernail) , puis on en est arrivé à gouverner un pays et même à gouvernance qui est la manière prétentieuse de dire « un bon gouvernement » pour se démarquer des mauvais qui sont légions.
J’aime bien « pour votre gouverne... » qui correspond à « SVP, veuillez noter... ».
J’aime bien aussi l’utilisation savoyarde (marre de ces dico qui déclarent helvètes tous nos savoyardismes ou arpitanismes) du verbe gouverner, qui veut dire, ici, s’occuper des vaches (traire, ôter la bouse, donner du foin...). De Gaule disait les français sont des veaux. En Savoie et en Suisse, on gouverne les vaches. Contrairement aux ordinateurs shadoks qui ruminent de la mathématique et de la cybernétique, de la logique formelle et du calcul différentiel, les vaches ruminent de l'herbe et.. cela donne du lait (ça c'est de l'info !)
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