Bouleau
01/11/2012
En général, chez Perino on se réveille avec France Inter. Comme le chante Stéphane Eicher, « les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent ». Pour déjeuner en paix, il faudrait donc couper le son, ce qu’on fait parfois mais pas le week-end.
Le week-end, c’est Fabrice Drouelle et Patricia Martin pour le 7-9. Vers sept heures vingt, c’est le tour d’Alain Baraton le jardinier de Versailles.
Un petit jeu consiste à se moquer gentiment de Fabrice Drouelle, béotien en matière de culture, agriculture bien sûr, et qui ne différencierait pas une pâquerette d’une marguerite. Et, comble de l’abomination, Fabrice aurait un bouleau en plastique chez lui, ce qui fait glousser Baraton, et Patricia en rajoute sournoisement.
Eh bien, j’ai envie de défendre Fabrice et son bouleau. Surtout depuis qu’un de mes bouleaux s’est fendu sous l’action de la récente bise. Je pensais passer un mercredi peinard mais comme le bouleau menaçait d’écraser un chat ou pire un enfant déguisé en sorcier en quête de bonbons, j’ai du sortir ma tronçonneuse électrique que, bien sûr, j’ai coincée à la première coupe (photo). Il m’a fallu débiter le bois, faire un tas pour l’hiver, broyer les brindilles pour le compost, nettoyer les feuilles. Bref, le bouleau c’est du boulot et donc une journée de foutue. Par chance, je n’avais pas d’émission à préparer pour le week-end. Je me suis quand même dis : « Vive le bouleau en plastique à Drouelle ! »
Un bouleau en plastique, ça ne grandit pas. Comme son cousin, le sapin de noël qui ressort et ressert chaque année, pas besoin de terre ni même de soleil.
Évidemment, c’est facile pour monsieur Baraton d’avoir des tas d’arbres dans son château de Versailles.
Quand le tulipier de la reine s’est cassé en 99, qui c’est qui a coupé le bois et dégagé le terrain ? Qui c’est qui a fait des manches de couteau avec le bois ? Sans doute pas monsieur Baraton. C’est agréable d’avoir plein d'arbres dans ces conditions.
Même dans mon cas, sur mes mille mètres carrés, je peux me payer le luxe de trois bouleaux (sauf que c’est le deuxième qui me fait le coup de la bise)... mais dans le cas de Fabrice, dans son petit appart de 300 mètres carrés, pas de place pour un vrai bouleau.
En fait, comme dit mon maire, le vrai problème, c’est la maîtrise du foncier car il faut éviter le mitage. Et comme chacun doit limiter son empreinte écologique donc plus de maison individuelle et encore moins de château. Tous en appartement et chacun son arbre en plastique pour la vie et, comme dit Mélenchon, y aura pas de jaloux. Fabrice Drouelle est un précurseur... On s’est toujours moquer des précurseurs.
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