Démocratie 2.0
26/10/2012
A propos des nouvelles utilisations d’internet en matière de démocratie, on parle de démocratie 2.0. En 2008, après des années de croissance, les islandais se sont fait plumer par les banquiers et les adeptes de la société-casino version neo-liberalisme économique (*). Ils se sont donc retrouvés à poil et la gueule enfarinée dans un pays plutôt froid et humide en général sauf à Blue Lagoon.
Ils ont donc décidé de prendre le taureau par les cordes et Internet par le clavier.
D'avril à juillet 2011, un groupe composé de 25 citoyens de différentes origines sociales a ainsi travaillé sur le projet constitutionnel avant de le poster sur internet pour permettre à leurs concitoyens de réagir et d'enrichir le texte, ce que plusieurs centaines d'entre eux ont fait.
Le projet de nouvelle constitution a été soumis fin juillet 2011 au parlement, l'Althing, et en mai dernier, les députés ont décidé de solliciter l'avis de la population par le recours au référendum.
Le week-end dernier, les Islandais étaient invités à répondre par oui ou par non à six questions sur des sujets tels que le contrôle des ressources naturelles du pays, celui de l'église nationale ou le futur système démocratique de l'île. Ils étaient aussi consultés sur la possibilité de référendums d'initiative citoyenne et sur le mode de scrutin. Ils devaient également dire si la future constitution devrait être fondée sur le texte qui leur était présenté.
Ces six questions avaient été choisies par une commission de 25 citoyens ordinaires élue en 2010 pour réviser la Constitution. Résultats : deux citoyens sur trois ont approuvé.
"Le vote de ce week-end parle avant tout de rendre la société meilleure et d'en éliminer les forces corrompues. La constitution est l'affaire de tous", affirmait vendredi dans son éditorial le tabloïde DV.
"Faut-il faire de ces propositions la base d'une nouvelle constitution ' Ma réponse est OUI", a clamé le Premier ministre, la sociale-démocrate Johanna Sigurdardottir, lors d'un débat au Parlement jeudi. Donc, bravo les islandais !
Comment les partisans de l’économie-casino vont-ils s’y prendre pour torpiller la chose ? That’s the question comme on dit en Islande (que les anglais persistent à appeler Iceland).
(*) Premier pied de nez au FMI et à la banque mondiale, ils ont commencé par rejeter, en 2010, l'accord prévoyant un remboursement de la somme de 3,5 milliards d'euros spéculatifs investis par des anglais et des hollandais dans la banque Icesave en faillite en 2008.
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