Macondo
30/09/2012
Un spectacle des plus poétiques samedi à la comédie de Ferney intitulé Macondo.
Un jeu d’actrices exceptionnel (Déborah Lamy et Catherine Vial ?) Spectacle drôle, poétique, enchanteur...
Deux histoires tirées de courtes nouvelles écrites par Gabo.
El ahogado más hermoso del mundo
“Le noyé le plus beau du monde”
Sur une côte désolée, des villageois trouvent un noyé au corps de géant et si beau que les femmes lui taillent un pantalon et une chemise, se plaisent à imaginer sa puissance sexuelle, lui donnent même un nom : Esteban. Puis elles le voient embarrassé par son corps et enfin aussi pitoyable que leurs époux. Mais, quand ceux-ci veulent le jeter à la mer, elles le couvrent de reliques, ce qui amène les hommes à le vénérer eux aussi. On lui fait des funérailles magnifiques après lesquelles ils se sentent transformés, améliorés.
Interprétation et mise en scène exceptionnelle de cette nouvelle par les deux comédiennes. Magique. Difficile à décrire mais, pour moi, un des plus grands moments de théâtre de cette année qui en a pourtant comportée pas mal.
Ensuite on assiste au déluge qui s’abat sur Macondo dans Cent ans de solitude pendant 4 ans, 2 mois et 11 jours Puis nos deux comédiennes enchaînent sur une autre nouvelle de Gabo :
Un señor muy viejo con unas alas enormes
“Un monsieur très vieux avec des ailes immenses”
Un vieillard misérable mais doté de grandes ailes tombe chez de pauvres villageois qui le placent dans le poulailler et qui, la nouvelle s'étant répandue, font de lui une attraction foraine qu'on vient voir de très loin jusqu'à ce qu'elle soit concurrencée par une «femme changée en araignée». Avec l'argent gagné, les paysans peuvent même se construire une nouvelle maison, mais ils ne touchent pas au poulailler. Cependant, l'hiver étant passé, de nouvelles plumes poussent au vieillard et il s'envole.
Que du bonheur !
La fin du spectacle est un peu ratée. On passe rapidement sur l'Incroyable et Triste Histoire de la candide Eréndira et de sa grand-mère diabolique. Puis sur un texte lu qui me semble tiré des ses mémoires Vivre pour la raconter «La vie n'est pas ce que l'on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s'en souvient». Le spectacle ne colle pas vraiment avec l'annonce mais grâce au noyé Esteban et au viel ange, tombé du ciel dans le poulailler on pardonne tout.
Toujours de bonnes pièces à la comédie de Ferney. Dommage que la commune ne mette pas un peu d'argent dans l'amélioration du confort.
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