Dés-intégration
24/03/2012
Petit retour sur le drame de Toulouse et son triste héros djihadiste à travers le film La désintégration de Philippe Faucon, récemment programmée au Rouge et Noir. Drame dont on ne peut s'empêcher de penser que l'épisode de l'école aurait pu être éviter si on avait envoyé chez Mohamed Merah deux ou trois policiers au bon moment sachant que le personnage était largement fiché, y compris en Espagne et aux Etats-Unis.
L’histoire en bref : Ali est étudiant, il doit trouver un stage en entreprise. Il envoie quantité de C.V. et ne trouve pas d'employeur. Il garde espoir, soutenu par sa mère, sa soeur, son frère. Mais, un jour, fatigué, il abandonne. Avec deux amis plus paumés que lui, il va fréquenter Djamel le prêcheur qui va les convaincre que la France ne peut rien leur amener, que leur avenir est dans la religion.
Djamel est un recruteur de kamikazes d’une grande habileté dialectique. Avec calme, il sait se montrer persuasif. Il va convaincre les trois adeptes de sacrifier leur vie pour Dieu. Il leur parle de leurs frères palestiniens, afghans… du prophète, de la juste cause de la guerre sainte, la djihad. Sur ces jeunes paumés en quête d’idéal, le discours marche à merveille et va les conduire, comme Mohamed Mehra aux gestes fous.
Un film sur le chômage, la discrimination sociale et raciale qui entraînent un repli identitaire. Un film qui explique bien comment on peut transformer un gentil garçon, Ali ou Mohamed, un peu fragile en en affreux criminel par le biais d’un prosélytisme religieux aussi efficace que pervers.
C’est Rashid Debbouze, le frère de Djamel, qui joue un Ali très convaincant. A noter la mère jouée par Zahra Addioui qui tente de convaincre Ali que la religion n’est pas source de haine. Magnifique interprétation qui sera suivie d’autres on l’espère.
4 commentaires
Oui, mais que dire des 20 000 euros qu'il a déboursés pour acheter un arsenal de guerre ?
Mes pensées ne vont qu'aux victimes de ce tueur, et à elles seules.
http://lefenetrou.blogspot.fr/2009/12/nest-il-pas-honteux-que-les-fanatiques.html
Toulouse s'est arrêtée de vivre durant 72 heures. La ville a vécu une véritable psychose bien compréhensive. Quant à la minute de silence pour des enfants de 7 ans, il a fallu trouver les mots pour leur expliquer l'inexplicable.
Pascal
Et encore heureux que les maîtresses de maternelle aient su résister à l'appel du petit mégalo.
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