Flabellum
26/08/2010
Pie XII et son flabellum
A Tournus, abbaye saint Philibert merveille de l’art roman, je découvre le mot flabellum. Un flabellum est un grand éventail qui servait à la fois à ventiler les pontifes de l’église et à asseoir leur autorité. Les plumes de paon dont ils étaient souvent confectionnés, à cause de leurs ocelles, symbolisaient le regard, et donc la vigilance du pape sur l'ensemble de l'Église. On devrait en offrir un au président.
A Tournus, il y a une photo du flabellum de Saint Geilon, premier abbé vers 850, dont l’original se trouve à Florence. En cuir, un rond plissé façon éventail (flabellum en latin) de deux bons mètres de diamètre au bout d'une tige de deux mètres cinquante environ, le tout magnifiquement illustré. Hélas, pas de photos sur le net et j’ai oublié d’en faire une alors si quelqu’un passe par Tournus ou Florence…
Sur le vocabulaire religieux:
"Les tenants de Dieu disposent même d’une discipline toute entière consacrée à examiner les noms de Dieu, ses faits et gestes, ses dits mémorables, ses pensées, ses paroles - car il parle ! -, et ses actions, ses penseurs affidés et appointés, ses professionnels, ses lois, ses thuriféraires, ses défenseurs, ses sicaires, ses dialecticiens, ses rhéteurs, ses philosophes - et oui... -, ses hommes de mains, ses serviteurs, ses représentants sur terre, ses institutions induites, ses idées, ses diktats et autres : la théologie. La discipline du discours sur Dieu..."
Michel Onfray Traité d'athéologie
2 commentaires
TROP C’EST TROP. Jour après jour, avec ou sans flabellum, il y a comme un malaise entre Sarko et les cathos !!!
En lisant ce soir ta note, qui se termine par une citation de Michel Onfray, j’ai souri en pensant que pas plus tard que ce matin, je lisais un entretien d’un autre philosophe, Jean-Luc Marion, intitulé « Comment penser Dieu ? »
> en voici quelques extraits :
« Pour expliquer comment marche le monde, nous n’avons pas besoin de Dieu ; en revanche, dès qu’on envisage ce qui dépasse toute expérience humaine possible, on est obligé de se poser la question de Dieu, c’est-à-dire de celui à qui rien n’est impossible. Et de reconnaître en même temps que c’est une question à laquelle nous ne pourrons jamais répondre nous-mêmes. Le propre de Dieu, s’il y en a un, c’est qu’il fasse partie de ce qui est impossible pour nous. L’impossible ouvre le lieu du divin. […]
La question de Dieu ne peut jamais être tranchée par la négative, elle reste une définition ouverte. Elle survit toujours à la « mort de Dieu », l’histoire de la pensée en témoigne. Dieu est toujours au moins « possible ». Cela c’est une certitude, et qui dit déjà beaucoup ! […]
Le problème supposé banal de l’existence de Dieu me semble tout à fait anecdotique. Une question doit être adaptée à son objet. Or, l’existence n’est pas toujours un paramètre déterminant. La question de notre rapport aux autres, par exemple, dépasse largement celle de leur existence ! La plupart du temps, l’existence n’implique que la simple indifférence. En tout cas, elle n’implique pas l’amour. Ainsi, il n’y a pas besoin d’être croyant pour reconnaître que la question essentielle, quand il s’agit de Dieu ou d’autrui, n’est pas celle de son existence. Pour moi, s’interroger en ces termes est aussi inadapté que de se focaliser sur la question des dimensions d’une toile lorsqu’on parle de peinture : on peut le faire, mais cela a un sens très court. […]
Le raisonnement philosophique établit simplement que Dieu est possible. On n’est pas obligé d’aller plus loin. Si on le fait, on peut le faire en divers lieux – théologie, mais aussi poésie. »
Vaste débat Geneviève. Je trouve qu'en parlant du vocabulaire religieux, Onfray soulève un point d'histoire intéressant. On peut en effet se poser la question de Dieu et penser contre Onfray que Dieu est possible. Pourtant, une chose est sûre, les professionnels de la foi ont quand même roulé pas mal de monde dans la farine au cours des siècle et ça continue en particulier chez ceux qui prient en direction de la Mecque.
Pour revenir à l'actualité avec l'humour, monseigneur vingt-trois et F. Bayrou ont parlé de climat malsain, suite aux déclaration de Sarko. J'ai écrit qq part que pour un évêque et un démo-chrétien, il était bien normal de trouver le climat de l'époque malsaint.
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