Coeur de chien
26/09/2006
Boulgakov - Cœur de chien
"Ouah-ou-ou-ou-ou-Ouah-ou-Ouah-ou ! Oh ! Jetez un oeil sur moi, je me meurs. Sous le porche, la tempête rugit la prière des agonisants, et je hurle avec elle. Je suis fichu, complètement fichu."
C’est un chien qui nous parle. C'est le pauvre chien Charik, un chien de gouttière maltraité, mal dans sa peau mais pas idiot (il sait lire le mot saucisson). Il est prêt à tout y compris suivre un inconnu en pelisse qui lui a semblé sympathique.
L’inconnu est rabatteur pour un professeur de médecine un peu brindezingue, Philip Philippovitch. Ce professeur a un projet pour Charik mais en attendant il est en train d’organiser la greffe des ovaires de guenon sur une patiente. Sur Charik, victime consentante, il va greffer l'hypophyse du cadavre d'un jeune bolchevik. A la demie surprise du professeur, Charik vas se métamorphoser en un petit ivrogne méchant et héritant de tares du donneur tout en continuant de chasser les chats.
Comme dans le Maître et Marguerite, Boulgakov utilise l’absurde qu’il a créé pour se moquer des tares du système soviétique... Il ridiculise ces savants idéologues qui prétendaient créer un homme nouveau. Il s'en donne à coeur joie pour étriller aussi la bureaucratie étatique et les absurdités de la politique du logement communautaire de l'époque. C'est saignant et drôle !
Charik greffé dit : « Aucune liberté ne me fera partir d’ici… Je suis déjà habitué… J’ai un maître, je suis une créature intellectuelle, j’ai goûté au meilleur de la vie. Et puis la liberté qu’est ce que c’est ? De la fumée, une fiction… Le délire de ces dangereux démocrates…
Coeur de chien, traduction de Janine Lévy,
Kiosque Flammarion.
2 commentaires
On dirait que tu aimes les histoires de chiens...
Tu ne crois pas si bien dire... Je suis en train de lire une histoire de chiens... en anglais en plus dont je ne manquerai pas de parler ici tellement je la trouve fascinante.
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